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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 08:12
Casse tête chinois

 

Après avoir commis une atrocité économique, sociale et cinématographique, le très (trop?) éclectique Cédric Klaplisch offre à ses fans un nouvel épisode la série "Erasmus, amours, Europe et difficulté de grandir".

 

Le premier opus à Barcelone avait connu un grand succès, à sa sortie et dans le temps. Pour décaler, "Les poupées russes" fonctionnaient très bien, ne serait-ce que dans le plaisir de la ballade et la retrouvaille des étudiants européens hauts en couleur.

 

Mais autant, on peut encore s'amuser entre 25 et 35 ans, autant passés les 40 ans, on ne s'amuse plus beaucoup. On s'engueule avec sa conjointe, on se sépare, on doit gérer la garde des enfants, ce qui peut impliquer partir au bout du monde pour les suivre. 

Après les agapes estudiantines et les questions amoureuses existentielles, bienvenue dans le monde de la survie pure, où le simple fait de finir la semaine sans nouvelle emmerde au compteur est un exploit en soi. Un monde où Klapisch efface avec application tous les repères sociaux de la génération précédente : on peut tromper, batifoler, se remettre à ses ex, se marier en blanc, troquer les gamins, déménager sur un coup de tête...sans que le moindre jugement moral ne pointe son nez. Comme un accomplissement d'une génération Y qui fait décidemment ce qu'elle veut quand elle veut.

 

Ce n'est pas déplaisant, mais c'est hélas rarement drôle.

Ni la vie de Romain Duris qui tombe en morceaux, ni l'irruption d'Audrey Tautou, ni même les frasques franchement téléphonées d'une Cécile de France qui prend un malin plaisir  revenir jouer son rôle de financière lesbienne délurée.

Aveu d'impuissance, la seule séquence franchement amusante est un écho évident à l'Auberge Espagnole, avec une course frénétique vers un appartement pour empêcher une tromperie d'être découverte. Pour le reste, tout le monde se prend désormais un peu trop au sérieux pour laisser place à de la franche rigolade, ou même des dialogues brillants qui faisaient le sel des premiers épisodes.

 

A la place, on nous ballade dans un New-York bis (très bien filmé d'ailleurs), pour accompagner Xavier dans des problèmes existentiels pas très intéressants. Et comme ça dure deux heures, on a largement le temps de s'ennuyer en route...

Si Klapisch voulait signifier par là qu'on s'emmerde nettement plus passé la quarantaine, objectif réussi.

Mais je ne suis pas sur que c'était l'idée. 

 

 

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commentaires

C
Ah au temps pour moi. Je retrouve ta critique. <br /> Fanny Ardent. La garce. Je l'avais vue. Mais je ne l'avais pas vue.
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C
Hmm je te trouve un peu dur. J'y allais avec peu d'attentes, le film a ses facilites, ses faiblesses, c'est parfois mal ecrit et souvent pas tres bien joue, mais finalement j'ai passe un bon moment. <br /> <br /> **<br /> Une recommendation pour cette fin d'annee - sans doute deja en DVD? Je ne me souviens pas t'avoir vu faire la critique de La Grande Bellaza. L'un de mes films de l'année. Magnifique, intense, profond, mélancolique. <br /> Il y a tout a parier que le seul intérêt pour les prochains Oscars sera la categorie Meilleur Film Etranger, j'ai vu de belles choses parmi les pretendants: le film italien sus-cite, l'anglais Metro Manilla, le singapourien Ilo Ilo (prime a Cannes), en plus du Grandmaster de loin le plus médiatique.
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D
Oui, la Granda Belleza, définitivement dans le top annuel...Et même si j'ai bien aimé Metro Manilla et The Grand Master, c'est vraiment la catégorie au dessus... http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18629304.html