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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 09:03
The wolf of Wall Street

 

 

Le destin de ce trader fou était fait pour eux. Scorsese et DiCaprio s'étaient d'ailleurs jetés sur les droits du bouquin comme un trader de Goldman Sachs sur une obligation pourrie : avec beaucoup de fascination, et le pressentiment qu'ils tenaient ici le jackpot.

 

Pour ce faire, il fallait que papy Scorsese (71 ans aux fraises) n'ait pas peur de se rouler allègrement dans l'orgie perpétuelle qu'a été la vie de Jordan Belfort,  et ose le  film le plus obscène de l'année. Sur ce point là, la mission est indéniablement accomplie. Depuis combien de temps n'a t-on pas vu un film de studio aussi allègrement dégradant ? Aussi puissamment orgiaque et vulgaire ? Quand avait-on vu une star de premier plan incarner un personnage aussi dingue, aussi négatif, aussi odieux, sans la moindre trace d'humanité ou de bonté à l'horizon ?

 

Les deux compères ne se sont pas défilés, et méritent pour cela un grand coup de chapeau. Ni Scorsese qui met toute sa virtuosité au service de l'histoire, organisant des orgies dans des jets privés, des lancers de nains et des parties fines avec la moitié des prostituées de la ville. Ni Di Caprio, odieux et génial de bout en bout, qui trouve ici un de ces plus beaux rôles dans une démesure de tout les instants. La dernière grande star d'Hollywood, c'est lui.

 

On a pourtant l'impression de l'avoir déjà entendue, cette histoire du petit trader qui devient grand, qui trompe son monde et se roule dans un succès complètement indécent. Dans "Wall Street" bien sur, mais aussi chez Bernard Madhoff ou dans l'excellent "Margin Call". Mais ici, c'est vraiment le personnage qui intéresse Scorsese, pas les montages financiers élaborés. Un personnage sur lequel il va pouvoir coller son cinéma, à base de voix-offs, de lourds morceaux de rock n'roll  et d'explosions de violence verbale ou physique. Un personnage qui monte vers le sommet avant de chuter lourdement entraînant tout le monde avec lui. Un personnage scorsesien.

 

Dans les trois heures de cette fresque incroyable, le film se transforme alors en une accumulation de scènes exceptionnelles, de moments de bravoure dingues, drôles ou glaçants que le réalisateur emballe avec un métier qui force le respect. Une banale scène de ménage se transforme en une incroyable engueulade à base de verres d'eau dans la gueule. Une publicité pour une banque est interrompue par une descente de fédéraux déchaînés. La présentation de Wall Street par Matthew McConaughey est...sincère.  Une banale soirée de biture évolue vers un inoubliable voyage à quatre pattes dans le club huppé du coin...

Des morceaux de cinéma hallucinants, peut-être un eu trop dilués dans un film qui aurait peut-être gagné à un peu plus de concision. Il resterait une bonne heure de film sur la table de montage, et on sent bien que le fine équipe n'a pas vraiment su s'arrêter, et veut donner de la place à tout le monde.

 

Et c'est peut-être le seul reproche que l'on pourrait faire à un des meilleurs films de l'année. Il ne possède pas la perfection absolue des vieux films du maitre.

Il faut se faire une raison, "Casino" était probablement son dernier chef d'œuvre, et son association avec Di Caprio n'aura probablement jamais la puissance qu'avait celle de De Niro.

 

Mais quand un Scorsese fait "seulement" un très bon film, c'est déjà quelques kilomètres au dessus des autres

 

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On comprend bien l'attrait de l'auteur-réalisateur débutant pour ce personnage un peu barré et pas franchement reluisant.

Mais on ne comprend pas franchement où JGL veut en venir, si ce n'est célébrer que l'amour, c'est mieux à deux, que l'échange est la base du couple, et que l'on se sent tellement mieux dans la vie quand on eut partager avec les autres.

Pour ça, on a Walt Disney, merci.

Même si il n'y a pas Scarlett Johanson dedans. 

 

 

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