En ce début d'année, petit tour d'horizon de ce que les networks américains nous ont proposé de mieux...et de pire en 2013.
La plus belle fin : Breaking Bad (saison 5)
Sans conteste l'événement télévisuel de l'année, la fin de la plus grande série du moment. Avec une patience d'orfèvre et un talent incroyable, le créateur Vince Gilligan a su stopper au bon moment l'ascension furieuse de Walter Withe. Une dernière saison époustouflante, un dernier épisode grandiose, des images inoubliables...et un grand vide au moment de quitter une création qui rejoint au panthéon télévisuel "The Wire", "Les Sopranos" et "The Shield"
Le deuxième grand départ de l''année, c'est celui de "Dexter", que je n'ai pas encore eu le courage d'attaquer devant la levée de boucliers sur une fin apparemment débile, qui a été reniée par le créateur de la série. Et commel'avant dernière saison était déjà pas folichonne... En voilà un qui aurait du conclure il y a 3 ou 4 ans.
Autre arrêt moins spectaculaires, celui (regretté) de l''excellent "Boss" en fin de saison 2. Brillante et glaçante, l'excellente série politique série était décidément trop décalée pour durer...
La plus addictive : Game of Thrones (Saison 3)
Dans un élan spectaculaire, "Game of Thrones" est en train de s'installer comme LA série populaire de référence. Et la folie ne fait que s'amplifier avec cette excellente troisième saison, conclue par le désormais légendaire épisode 9. Un immanquable, qui a l'avantage de plaire à (quasiment) tout le monde, et qui dispose d'un pouvoir d'addiction assez surnaturel, peut-être jamais vu depuis 24 heures chrono (paix à son âme). Tous ceux qui ont regardé l'épisode de trop un soir ce semaine savent de quoi je parle....
On sent la série d'héroïc-fantasy fleuve, qui pourrait durer encore 10 ans. Tant mieux ! On se prépare déjà au raz-de-marée de la saison 4...
La plus grande déception : Homeland (Saison 2)
Parfois, on tombe de haut. Après une première saison fabuleuse, "Homeland" est gentiment rentrée dans le rang avec une 2ème assez lourde, mal écrite, et parfois franchement ridicule. Les canons de l'Amérique héroïque sont revenus en courant sauver l'oncle Sam.
Fini la paranoïa et le mystère, et bienvenue aux gros bras des services secrets venus dézinguer de l'espion et du terroriste au kilomètre. Une cruelle déception, qui va être dure à rattraper, d'autant que les premiers échos de la saison 3 sont assez mitigés....
La plus beau naufrage : True Blood (saison 6)
Dans la catégorie "on aurait du s'arrêter y a longtemps mais faut bien bouffer", le pompon de l'année est remportée haut la main par une bande de vampires sur le départ. De série novatrice et branchée, "True Blood" est devenue définitivement has-been, et fait désormais beaucoup plus rire que peur. En terme de mauvais goût, d'acteurs en roue libre et de n'importe quoi narratif, on ne fait pas mieux sur le marché.
La plus découpée : The Walking Dead (Saison 3)
Au vu du succès phénoménal de la série, les producteurs (qui virent les showrunners à tour de bras) ont décidé d'allonger la série consacrée aux zombies, en deux demi-saisons. Une idée lucrative, mais qui a malheureusement déséquilibré un show décidément très fragile.
Résultat : une demi-saison excellente (la première) et une à jeter à la poubelle, avec un gouverneur de plus en plus ingérable et quelques personnages à baffer de manière régulière.
Heureusement que le taux de survie est à peu près aussi faible que dans "Game of Thrones"...
La plus attendue : House of Cards (saison 1)
Ce devait être l'événement télévisuel de l'année, ce fut "juste" une très bonne première saison pour la nouvelle série politique de NetFlix. Malgré la somme de talent (cinématographiques) rassemblée, on n'invente pas un chef d'œuvre comme ça, en y mettant des moyens pharaoniques.
Reste que la série est très plaisante, et que l'on attend avec impatience la suite des aventures de Kevin Spacey et Robin Wright Penn en politiques démoniaques, dans une deuxième saison qui a les moyens de monter très haut...
La meilleure nouveauté : Top of the Lake (saison 1)
Des grands artistes qui désertent le grand écran pour le petit, ce n'est pas nouveau. Mais que le très indépendante et branchée Jane Campion (Palme d'Or à Cannes entre autres) s'y intéresse, c'est un événement. Ayant les pleins pouvoirs, elle a livré une série OVNI, sous forte influence "Twin Peaks", dans les fabuleux paysages de Nouvelle-Zélande (non, pas ceux du "Hobbit"...).
Avec des acteurs en état de grâce, et un ton d'une tristesse absolue, c'est vraiment LA meilleure nouveauté d'une année par ailleurs assez chiche en programmes novateurs..
La qualité historique : The Americans (saison 1) & Boardwalk Empire (saison 3)
La qualité "made in America" ou comment produire des séries historiques quand on dispose à peine de 3 siècles à utiliser.Que ce soit la prohibition ("Boardwalk Empire") ou la guerre froide ("The Americans"), les gangsters ou les espions, le début du siècle ou les années 80, les chaînes câblées continuent de piocher avec un grand bonheur dans la mythologie américaine, recyclant avec grandes classes les figures de la fiction, du polar ou de l'espionnage.
Moins brillant, mais sympa quand même, la première saison de "Vikings". C'est tout de suite moins prenant quand les yankees s'aventurent hors de chez eux...
Le plus beau come-back : How I met your mother (Saison 8)
On pensait Ted et ses potes au fond du trou après une 7ème saison absolument épouvantable, à se jeter du haut de l'Empire State Building. D'où un étonnement collectif marqué devant une saison 8 très agréable, qui retrouve le punch et la créativité des débuts de cet ersatz de Friends qui a un peu trop tiré sur la corde...On a enfin vu la visage de la mère, ce qui annonce la fin proche d'un show qui n'a plus des audiences fabuleuses. Malheureusement, le début de la saison 9 n'est pas rassurant.
Les séries pacifistes : Justified (saison 4) & Banshee (Saison 1)
Pourquoi de longs discours quand un direct du droit règle les problèmes ? Pourquoi ouvrir un dialogue constructif quand un coup de botte dans l'entrejambe permet d'avancer plus sereinement ?
La télé américaine adore les "red necks", cette population blanche rurale du fin fond du "heartland", croisements malheureux entre John Wayne et l'homme de Cro-Magnon, dont le new-yorkais et le californien peuvent se moquer avec un plaisir non dissimulé.
Cela donne une excellente série ("Justified") que je recommande chaudement, sorte de western moderne décalé et cynique. Très drôle, captivant, intéressant : un vrai bonheur !
Ça donne aussi un sympathique plaisir coupable ("Banshee") qui pousse le délire un peu loin quand le même dans la registre de la violence gratuite et débile.
Mais indéniablement, ça détend...
Les plus drôles : Veep (saison 2) & Modern Family (saison 4)
Dans le monde sinistré de la série comique, deux représentants tirent leur épingle du jeu.
Dans un registre tous publics, "Modern Family" reste pour moi la meilleure pioche. Même après 4 saisons, elle garde de sa vigueur et sa créativité, en particulier grâce aux jeunes qui font le spectacle (Manny, l'adulte de 1m20 romantique et désespéré, Haley, l'ado pas encore adulte qui enchaîne les âneries avec une régularité qui force le respect et bien sur Luke, LA star de la série, le jeune ado américain à la fois sous-culturé et hyper créatif, souvent débile, parfois génial, dont chaque apparition est un bonheur absolu)
Plus ciblée, et réservée à ceux que la politique américaine intéresse un peu, "Veep" est un régal de satire à la fois mordante, cruelle, vulgaire, et hyper efficace.
Nettement en dessous, "The Big Bang Theory" reste un programme agréableau bout de 6 saisons (mais ça fatigue quand même), et "New Girl" fait vraiment office de plaisir coupable : c'est complètement débile, mais on peut devenir accroc quand même...
