Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 09:00



Le titre original « he’s just not that into you » annonce beaucoup plus la couleur : il ne s’agit pas d’une introspection de la pensée masculine, mais plus de développer une comédie autour des hésitations, des doutes et des questions pré-in-post relation. Comme sujet, on déjà plus original, mais cela peut rester un bon filon à condition de disposer d’un scénario et de dialogues à la hauteur. Et là, c’est le drame : que les skieurs fassent attention s’ils passent à proximité d’un cinéma de ne pas se faire emporter par l’avalanche massive de clichés et de bons sentiments…

Dans le désordre : les hommes ne rappellent pas toujours après un rendez-vous, les femmes sont émotionnelles, obsessionnelles et insécurisées, les hommes trompent leurs femmes quand elles sont chiantes, certains hommes ne veulent pas se marier alors que leurs femmes le veulent, Myspace n’est pas le meilleur plan cul de l’histoire, certains hommes couchent avec des femmes et ne les rappellent pas, les hommes achètent de la bière et les femmes des fruits…. Ouf ! On est content d’avoir attendu toutes ces années pour faire des découvertes sociologiques aussi fascinantes. Mais outre les gros sabots avec lesquels le réalisateur enfile les évidences comme des perles, ce qui est assez désagréables dans cette histoire, c’est qu’aucun personnage ne décolle d’un des clichés masculins ou féminins classiques. Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, nos comportements ne peuvent se décliner que selon 2 ou 3 variantes selon notre sexe.  On a l’impression d’être dans la transgression quand un mec se décide à aller faire la vaisselle. C’est dire. Même l’effet « film choral » avec une dizaine de personnages n’est absolument pas travaillé, et le script ne s’aventure jamais plus loin que des relations à deux ou à trois.

Dans ce marasme général, ce sont les comédiens qui font la différence entre l’ennui total et l’ennui amusé. Les stars convoqués pour l’occasion ne font pas spécialement d’étincelles : Ben Affleck vient payer ses dettes de poker avec un personnage 100% lisse et 200% pas intéressant, Jennifer Aniston finit sa 276ème comédie romantique depuis qu’elle a quitté Friends, mais joue toujours le même rôle et enfin Scarlett Johanson n’a pas grand-chose d’autre à faire que mettre en avant avec son entrain habituel un inégalable potentiel plastique…qui fait néanmoins plaisir à voir. Quand à Jennifer Connely, elle joue toujours comme si elle n’avait pas quitté les films à Oscars qu’elle fréquentait à une époque, c'est-à-dire pas du tout dans le ton. Reste donc les deux petits jeunes Justin Long et Ginnifer Goodwin qui mettent beaucoup plus de pêche que leurs ainés dans leurs scènes respectives et empêchent par intermittences le film de sombrer totalement.

Tout cela se dissout péniblement dans un océan de mièvrerie et de moralisme, que quelques effets de découpage bien artificiels ne viennent pas sauver. Rendez nous Sex & the city !


Partager cet article
Repost0

commentaires