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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 07:30

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vallee_-_cafe_de_flor_a_l.jpg

 

Deux histoires, ou peut-être plus. Paris, dans les années 1970, une femme qui se bat pour que son fils trisomique ait la vie la plus normale possible. Québec, des nos jours, un homme, sa femme et ses filles, leur bonheur trop éclatant à première vue pour être vrai. 

 

Après le triomphe de sa petite pépite C.R.A.Z.Y. (à voir absolument), le cinéaste québécois Jean-Marc Vallée a pris son temps pour revenir vers un nouveau long métrage francophone, après un petit détour par l’Angleterre.  Ce qui pourrait expliquer cet ambitieux cocktail, fait de trajectoires familiales, de maladie, de séparation, sur plusieurs époques.


On a sans conteste affaire à un film bancal, parfois mal fichu, qui laissera beaucoup de monde sur le carreau.  Mais un film ambitieux, mis en scène, travaillé dans l’image et dans une musique extrêmement présente. Un maniérisme qui peut déranger, mais qui est entièrement au service de son film, sans effet de manche, ni de « showing-off ». Il faut dire que Jean Marc Vallée n’a pas choisi la facilité en faisant cohabiter deux histoires, et de multiples passages dans le temps, et des scènes très compliquées avec un petit enfant trisomique.

 

D’où une première partie mystérieuse où le spectateur cherche surtout à rassembler par petites touches plusieurs histoires, plusieurs époques, plusieurs personnages. Ce café de Flore n’est jamais linéaire, et laisse progressivement apparaître les liens entre tous ces personnages, malgré les multiples changements d’époques et de point de vues. Des changements rythmés, imprévisibles, agiles.

Formellement très intéressante, mystérieuse et nuancée, cette première partie est la plus réussie, se tenant dans un équilibre assez miraculeux tenu par un réalisateur très inspiré et des personnages qui apparaissent progressivement plus nuancés qu’ils avaient pu paraître au premier abord. En particulier celui de Vanessa Paradis, particulièrement troublante en mère courage, qui a toute notre sympathie dès les premières images, pour devenir peu à peu trouble et étouffante. Un étonnant personnage auquel l’actrice donne une force aussi plaisante qu’inquiétante.

 

Mais une fois que tout est devenu clair, le film s’effiloche petit à petit, dans un surplace qui le plombe progressivement, d’autant que l’ensemble est assez long. Les derniers acrs scénaristiques ne se rejoindront qu’au prix d’une tambouille mystique un peu particulière, quand elle n’est pas franchement grotesque. On a envie de dire « tout ça pour ça », on était en droit d’attendre mieux du dénouement d’un film qui semblait se construire pour aboutir à une fin plus consistante, plus surprenante.

Mais il y a du talent, il y a un regard, il y a quelque chose. Et pour cela, le film mérite un détour. L’auteur de C.R.A.Z.Y.  est décidemment quelqu’un de très intéressant. Reste pour lui à trouver des scénarios suffisamment équilibrés pour pouvoir déployer son art dans de bonnes conditions.

 

 

 

 

 


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