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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 09:27

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Paul a tout pour être un homme comblé. Une belle situation, une femme et deux enfants, une magnifique maison, un futur radieux. Mais son couple bat de l’aile et il se heurte de plus en plus à sa femme, lointaine, irritable, froide. Il la soupçonne d’avoir une aventure. Et ce voisin photographe lui semble rapidement suspect.


Une bien belle surprise. Voilà comment on peut résumer ce que l’on ressent à la sortie de ce film, qui avait pourtant de quoi inquiéter au départ. Une production Europacorp, plutôt connue pour ces films d‘action décervelés ou ses films populaires à clichés que pour ses drames adultes, et le réalisateur du pas du tout mémorable Un ticket pour l’espace (Eric Lartigau). De plus, le thème du riche mal dans sa peau et pas rendu heureux par sa réussite sociale n’est pas d’une grande originalité au premier abord.

A l’arrivée, c’est un film adulte, mature, profond et parfois même très poétique. Il faut dire que Lartigau s’est appuyé sur un très bon bouquin de Douglas Kennedy, qu’il a admirablement transposé en France. L’histoire passe donc du malaise au drame, du drame à la fuite, de la fuite à l’errance pour faire une jolie boucle en fin de parcours. C’est surprenant, inattendu, et très plaisant au global. Lorsqu’on croit avoir deviné la suite, c’est toujours quelque chose d’un peu différent qui se passe. Le film en devient d’ailleurs assez inclassable. Est-ce un thriller, une chronique sociale, un drame, un film d’ambiance ? Sans doute tout cela à la fois tellement le réalisateur passe d’un genre à l’autre avec aisance. Et que celui-ci ne cherche pas à basculer au plus vite dans le drame, et prend le temps d’instiller le doute, la malaise, avant que tout bascule.

(D’ailleurs, pour ceux qui projettent d’aller le voir, je vous recommande pour garder le plaisir du film de vous arrêter là…)


Il a quelque chose de très agréable d’être surpris, de se faire bouger, tout en restant aux prises avec une belle émotion. La description de la décomposition de sa famille est fine car longue, précise et détaillée. Puis il y a cette deuxième partie, loin de tout, qui va permettre au héros de s’accomplir, de devenir ce qu’il a toujours rêvé d’être alors qu’il est privé de tous ceux qu’il aime. De Paris au Monténégro, on avait pas été témoin d’une si belle errance depuis longtemps, accompagnée des magnifiques paysages yougoslaves, la chaleur des habitants et la rudesse des ports et des marins locaux. Et quand il semble retrouver un semblant d’équilibre, c’est son passé qui le rattrape. Comme si s’accomplir ne pouvait passer que par le changement, la fuite, la reconstruction.


Dans un écrin de cette qualité Romain Duris est égal à lui-même : formidable. Mais Lartigau parvient à faire exister de très beaux seconds rôles, en particulier Marina Foïs qui ne cesse de surprendre dans des rôles « sérieux » (c’est une ex-Robain des Bois tout de même) , et Catherine Deneuve qui parvient à être impériale en deux scènes. 

Une mise en scène belle et précise, des acteurs à fleur de peau et des envies de voyages, de surprises, de paysages lointains et de rêves inaccomplis… qui a dit que le cinéma français (y compris populaire) se devait d’être plan-plan pour plaire ?

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commentaires

D
<br /> Un bel article bien écrit...ça, c'est de la bonne critique cinéma ;)<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> thanks :)<br /> <br /> <br /> <br />