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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 07:57

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Le pari était gonflé. Et inhabituel dans un cinéma français souvent très frileux pour s’attaquer frontalement au monde politique, qui plus est sans avoir le recul et la protection d’un certains nombre d’années. Le défi : faire revivre l’ascension et la conquête du pouvoir par Nicolas Sakozy entre 2002 et 2007, entre affaires sentimentales, coups tordus et rivalités avec son alter ego Dominique de Villepin. Le film se concentre sur les coulisses, le off, et multiplie les scènes à l’abri des regards dans les salles à manger de l’Elysée ou des ministères.

 

Il y avait un défi artistique à relever, et là-dessus la réussite est indiscutable. La plupart des comédiens se fondent dans leur rôle « réel » avec beaucoup d’aisance, et on oublie vite que l’on a affaire à Denis Podalydès tant son travail de mimétisme avec son illustre modèle porte ses fruits. Il ne joue pas Sarkozy, il est Sarkozy . On n’oubliera pas de sitôt non plus le fabuleux numéro de Bernard Lecoq qui campe un Jacques Chirac plus vrai que nature. De la même manière, le soin apporté à la reconstitution des locaux de campagne ou des palais de la république donne à l’ensemble une vraie touche réaliste, et La conquête réussit le pari incroyable de dérouler sous nos yeux les grandes scènes de la vie politique française comme on aurait toujours souhaité les voir.

 

Si la forme est particulièrement réussie, on ne peut pas en dire autant du fond, et en particulier d’un scénario bien timide qui ne fait que mettre bout à bout la plupart des « off » que l’on connaît déjà pour nous restituer des scènes, certes cocasses, mais pas franchement surprenantes. Le seul domaine dans lequel le film s’écarte de la mise en images sage d’un blog politique, c’est quand il touche au cœur sentimental de cette conquête en faisant apparaître le futur président comme un homme ordinaire, brisé par le départ de sa femme et qui doit se réjouir d’un triomphe alors qu’il semble avoir perdu sa principale raison de se battre. Mais ce choix de présenter l’homme plutôt que le politique semble écraser tout le reste. Ou est la brûlante campagne de 2007, le souffle, les mutations politiques qui l’ont porté au somment ? On ne sent jamais cette vague, probablement parce que le film est découpé de manière très mécanique, à partir d’une multiplicité de saynètes répétitives et clinquantes.

Trop absorbé par sa reconstitution, le réalisateur livre un film amusant mais assez creux, presque didactique, facile et brillant pour attirer le chaland. Et à l’arrivée, si le film vaut le coup d’œil, on est forcé de reconnaître que c’est quand même le comble vu son sujet que Xavier Durringer ait réalisé un film … bling-bling.

 

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