Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 23:23
EtoileNoire.gif

daniel-day-lewis-nine.jpg

Les frères Weinstein, à travers leurs diverses compagnies ont longtemps été les papes du cinéma indépendant américain, et surtout des créateurs de machines à récompenses. Il y a quelques années, Chicago, reprise d’une comédie musicale avait fait un tabac surprise à la fois au box office et aux oscars. En perte de vitesse, les frangins ont tenté de transformer l’essai en reprenant le même réalisateur, en lui adjoignant un casting monstrueux et un thème on ne peut plus glamour : le cinéma italien des années 60. Dans l’ombre de Fellini, et avec profusion de moyens, on allait voir ce qu’on allait voir…

Et bien on a vu…et on est vraiment désolé d’avoir vu. Nine restera dans les annales comme un incroyable ratage, un film supposé être à grand spectacle qui finit comme un objet d’un mauvais goût certain, d’un manque de maitrise patente et surtout d’un ennui infini. La mise en abyme est cruelle pour le réalisateur, qui tourne un film sur un metteur en scène qui ne parvient pas à commencer le sien par manque de scénario. Pas besoin de faire preuve de trop de mauvais esprit pour faire remarquer à Rob Marshall qu’il aurait été judicieux pour lui de prendre la même décision. Le manque d’inspiration artistique peut être un thème passionnant, cela n’en fait pas pour autant un film à lui tout seul, pas plus que les atermoiements pleurnichards du héros entre les différentes femmes de sa vie ou les décors italiens de carte postale. L’histoire est inintéressante au possible, le miroir artistique extrêmement mal traité et les acteurs cabotinent joyeusement pour combler le vide, le tout dans une laideur globale qui se voudrait un hommage à l’Italie et qui étouffe surtout toute ambition artistique sous des tonnes de kitch.  

Dans ce marasme et cette lenteur, on compte sur les numéros musicaux dédiés à chaque acteur pour sortir le film de sa torpeur. Peine perdue, ils alternent entre le polissé sympathique mais inoffensif (Marion Cottillard et Penelope Cruz) et le totalement raté (Judi Dench) en passant par le franchement hors sujet (pauvre Daniel Day-Lewis, qui a manifestement séché ses cours de chant). Pire encore, le réalisateur ne cherche même pas à les insérer correctement dans l’histoire et les balances les uns après les autres sans questionner un seul moment la cohérence de l’ensemble. Fergie et Kate Hudson en particulier, n’ont absolument aucun rôle à jouer mais elles y vont de leur petite chanson…et ce sont sans contexte les deux plus réussies, cherchez l’erreur.

On cherche alors ce qui est le plus triste dans ce grand foutoir : la participation de Daniel Day-Lewis (qui est quand même le plus grand acteur du monde), la caricature d’elle-même de Penelope Cruz, le naufrage d’une ambition artistique pas si répandue, ou les scènes dramatiquement inadéquates de Nicole Kidman, dans un rôle complètement sacrifié. Un tel niveau de désastre en deviendrait presque intriguant…

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires