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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 09:07

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Les deux guerres en Irak auront décidément inspiré beaucoup de monde, dans des genres très différents. David O’Russel avait fait une comédie dramatique (Les rois du désert), Brian de Palma un film Youtube (Redacted), et Paul Greengrass avait recyclé Jason Bourne avec Green Zone. Plusieurs styles, un point commun : tout le monde semble d’accord pour jeter un regard dur et désabusé sur ces conflits. Mais comme on est ici chez Ken Loach, l’action va se centrer sur la Grande-Bretagne, même si les événements dramatiques passés se sont tous déroulés « sur le terrain » en Irak.

Un mercenaire est tué pendant un transport dangereux. La société qui l’employait est très compatissante mais le meilleur ami a du mal à croire à la thèse officielle. Avec sa veuve, ils cherchent à comprendre ce qui a bien pu se passer, dans les mailles d’une société de contracting sécuritaire très propre sur elle en apparance.

 

Filmer un polar depuis l’Europe avec l’Irak en toile de fond est une idée très intéressante. En montant efficacement des images de conflits au milieu d’une trame de polar anglais, Ken Loach réussit un film plutôt prenant, et parvient en particulier à bien accrocher son spectateur aux basques du personnage principal. Le sujet a déjà été suffisamment traité récemment pour que l’on apprécie un regard différent, d’autant plus que celui-ci se range vite du côté des victimes, qu’elles soient occidentales ou irakiennes. La réalisateur est chez lui dans cette Angleterre désabusée, à fleur de peau, et où tout se passe autour d’un verre.

 

Cette forme d’efficacité ne fera malheureusement pas oublier que le scénario dans son ensemble est très attendu, prévisible, presque banal. Si le style fait parfois la différence, on pourrait retrouver exactement la même histoire dans un thriller américain lambda, et surtout le même traitement et le même dénouement. On pourra aussi rester sceptique devant certains artifices narratifs un peu dépassés au XXIème siècle, comme les messages sur répondeur ou des photos compromettantes balancées dans la nature. C’est d’autant plus dommage que les scènes « irakiennes » sont souvent réussies, là où on pouvait douter le plus de la maitrise de Ken Loach.

C’est en fait loin du thriller militaire que le réalisateur fait mouche, quand il décrit la trajectoire d’un homme et d’une femme brisés, la rage qui les habite et la révolte contre un système.  Au final, Route Irish ne restera pas comme une des plus grandes réussites de Ken Loach. Mais un Ken Loach quand même...

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