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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 08:03

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Contrairement à ce que peuvent s'imaginer certains parents modèles, traîner du côté de Disney pendant son enfance n'est pas spécialement un gage de vertu pour leur progéniture dans les années qui suivent. Voyez un peu : Zac Efron se fait désormais uriner dessus par Nicole Kidman, Ryan Gosling repeint des ascenseurs avec la cervelle de ses potes mafieux, Britney Spears se lance dans la coiffure minimaliste et Justin Timberlake propose son pénis comme cadeau de Noël... N'en jetez plus !


Dans la suite de cette grande lignée, c'est donc avec une surprise toute relative que l'on retrouve dans ce film trash deux des égéries de la maison aux grandes oreilles (Vanessa Hudgens et Selena Gomez), plutôt spécialisées jusqu'ici dans la comédie musicale bien propre sur elle, et qui semblent ravies de venir s'encanailler en Floride avec un réalisateur qui a manifestement décidé de profiter de son casting pour pousser son concept jusqu'au bout...

Car le film est stylé, dérangeant, presque art et essai sous certains angles. Harmony Korine n'a pas envie de faire de cadeaux, de nous simplifier la vie, de nous laisser nous délecter tranquillement d'images de cette jeunesse à la dérive. Il prend plutôt le parti du rêve, ou du cauchemar, en débutant son film par une longue introduction tout en musique lourde et images chocs qui tournent en boucle, avec peu de dialogues.


Suite à un braquage improvisé, 4 jeunes filles partent enfin pour leurs vacances de rêve : la côte floridienne qui voit débarquer des hordes de jeunes chauds comme la braise, venus se débaucher dans la plus grande bonne humeur loin de leurs parents ou de leurs profs. Et le minutes passent, avec ces plans qui tournent en bouclent sur un fond musical extrêmement agressif. Biture, sexe, fumette, bikinis, plage, soleil, le réalisateur donne presque dans le tableau revenant sans cesse à ces corps qui bougent, à ces jeunes à moitié nus, à cette débauche complète et continue, avec un regard d'adolescent lubrique assez malsain, . Le tout dans des décors flashy, avec une photo surexposée et un montage passablement stroboscopique, sans fil narratif particulier...de quoi faire passer un Oliver Stone pour Terence Malick et de quoi laisser une impression étrange, mélange de répulsion, de fascination ... et d'ennui lorsque Harmony Korine se répète encore et encore...


Mais la réalité revient à la charge, et suite à un passage au commissariat déboule un James Franco survolté en mode gangster, dents en argent et gros calibres compris. Là, le film reprend une histoire, une direction, tout en restant constamment sur un fil ténu entre génie et ridicule complet. La virée chez les petites frappes est toujours sur le fil du rasoir, entre le malaise, la peur, et parfois l'énervement devant la très pénible logorrhée du gangster en chef qui place plus de "Yo" en 1 heure de film qu'Aaron Paul en 5 saisons de Breaking Bad.  Et quand James Franco se colle au piano pour entonner une chanson de Britney Spears à tue tête, accompagné par ses quatre copines cagoulées de rose, le soleil se couchant sur la mer, on a définitivement basculé dans une autre dimension.

 

Mais on ne nous lâche pas sur cet vision kitch, sur ce cirque adolescent léger et facile. Et c'est à ce moment que le film devient (enfin) passionnant, quand il se confronte en tête à tête avec toute la mélancolie d'une fin d'adolescence. Quand la violence, la vraie, refait surface et vient secouer le petit monde à part de ces ados paumés en quête de liberté. Il se passe vraiment quelque chose, quand on entend en fond ces appels téléphoniques familiaux, répété sans fin comme des mantras, couvrant le bruit des coups de feu, des insultes, de la musique. A ce moment là, et malgré la forme clinquante, on ne se souvient pas d'avoir été autant frappé par l'évidence du mal-être et de toutes les peurs d'un ado à la dérive. Derrière ces airs de pochade trash, incorrecte et un peu lourde, c'est à ce moment que Springbreakers devient alors un vrai film...

 

 

 

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commentaires

M
Salut, je crois que tu as oublié une ou deux étoiles, sans doutes celles que tu avais outrageusement attribuées à la daube de O. Stone. En plus de ses qualités de réalisations, le film réussit l<br /> exploit de changer de direction tous les quarts d heure tout en restant coherent: à chaque fois qu on croit avoir compris l intrigue et qu on anticipe la suite un twist se produit, pas par une<br /> évolution du scénario mais par une redéfinition progressive des personnages. Certes un poil long, mais c est tellement surprenant et pas déjà vu que c en est un bonheur. En tirant un peu on<br /> pourrait dire que c est une version US du concept de holly motors: tu crois voire un teen moovie, puis un truc indé a la virgin suicide , puis savages, puis un delire avec un gansta qui joue du<br /> britney spears .... Et un final qui semble être une citation de GTA ( quand ils se rendent à la fin dans la maison du boss à trois sur un hors bord) . J'ai juste envie de le revoir.
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D
<br /> <br /> <br /> Décidemment... personne n'est d'accord sur celui-là<br /> <br /> <br /> <br /> Mais Holly Motors, quand même... faut pas déconner. C'est artistiquement beaucoup plus modeste et limité.<br /> <br /> <br /> <br /> Une suite de Virgin Suiciddes, ça me parle déjà plus ! <br /> <br /> <br /> <br />