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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 09:29

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Hollywood, 1927. George est THE acteur, star d’un cinéma muet à son sommet. Menacé par l’arrivée du cinéma parlant, il s’entête à continuer dans le muet alors qu’une de ses co-stars excelle dans le genre nouveau…


En brodant autour d’une idée de départ qui ressemble à s’y méprendre à Chantons sous la pluie, Michel Hazanavicius ose le (quasi) film muet de bout en bout. Il y aura bien quelques bruitages, mais pour de savoureux effets de mise en scène, ou dans le cadre d’un brillant épilogue. Pour le reste, les seuls dialogues qui parviendront jusqu’au spectateur seront écrits sur des écrans qui coupent les scènes, just like old times…  On ne peut qu’être bluffé par le culot combiné d’une équipe qui aura réussi à monter un film muet en 2011, et qui nous sort de ce fait d’un train-train de sorties calibrées et attendues (quand elles ne sont pas franchement repoussantes, suivez mon regard). Rien que pour cela, The artist mérite d’être vu.


A l’heure de la 3D, des films bourrés d’effets numériques et sonores, il y a effectivement quelque chose de profondément plaisant de se replonger dans un plaisir à l’ancienne : celui de la grimace, du gag visuel, d’un rythme calquée sur un incessant fond sonore. Tout cela n’empêchant pas la qualité plastique et artistique indéniable d’une œuvre qui reconstitue sans aucun complexe l’Hollywood des années 1920. Et tout y est : les danses, les numéros, les films idiots, les costumes trois pièces, les groupies déjà pas très sages, les producteurs opportunistes, etc...

 

Au-delà de l’aspect purement ludique, le film parvient aussi à distiller de vrais moments d’émotion. C’est l’autre pari gagné de l’équipe : ne pas se cantonner à une relecture joyeuse voire hystérique de l’âge d’or, mais se frotter parfois aussi à la nostalgie, la mélancolie et même la franche tristesse. Si Jean Dujardin étincelle dans son costume d’amuseur public, il est encore plus intéressant dans les habits du clown triste, la scène de départ du majordome James Cromwell est par exemple vraiment magnifique.

 

On ne peut donc pas reprocher grand-chose à cet artiste, si ce n’est de ne jamais dépasser son concept de départ. Le film hommage restera plutôt sage jusqu’au bout, et les quelques excentricités de mise en scène sont confinés dans les rêves du protagoniste. Du plaisir, de vraies fulgurances, un ton général agréable, mais rien qui ne cherche à dépasser le brillant exercice de style. The artist n’est donc probablement pas le film événement révolutionnaire que pouvait laisser présager le grand buzz qui l’entoure, ni un film renversant, mais une agréable cure de jouvence à travers la résurrection inattendue d’un genre mort et enterré. Ce qui n’est déjà pas mal…


 

 


 

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