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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 11:17

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Rarement un film n’aura suscité autant d’attentes. C’est bien LE projet mûri depuis plusieurs décennies par un des génies du cinéma encore en exercice. Un cinéaste décalé, dont les quatre premiers films sont de véritables petites merveilles visuelles et poétiques. Un cinéaste pour lequel tous les acteurs rêvent de travailler. Un cinéaste qui a attendu très longtemps avant de dévoiler son dernier bébé, déjà annoncé à Cannes l’an dernier et finalement retenu cette année où il a remporté la Palme d’or.


Les réactions ont été contrastées, et on le comprend après avoir subi les deux heures et demi de poésie mystique du maître. C’est un OVNI, un film qui refuse tout cadre narratif ou dramatique, pour se consacrer à la recherche du divin depuis le début de la création jusqu’à une famille d’américains dans les années 50. Volontairement décérébralisé, le film est donc particulièrement difficile d’accès dès les premières images, où l’on reconnait le style de Malick fait de silences, de plans furtifs, de musique classique et d’une lumière incroyable. La beauté des plans est à couper le souffle, on ne peut que s’incliner devant tant d’audace, de culot. Oser faire un film d’art et d’essai complexe et perturbant à Hollywood est devenu tellement rare que c’est déjà un exploit en soi. D’autant que le première heure prend à la gorge : ce mélange de plans numériques, d’images de deuil et d’enfants est assez bouleversant, prenant, inédit. On baigne complètement dans une poésie totale, hors du temps et de toute logique. La maitre nous emmène avec son style inimitable  vers des horizons lointains et totalement enchanteurs.

 

Mais malheureusement, l’enchantement ne tient pas la distance. Revenu dans cette famille américaine sensée représenter beaucoup de choses, Malick étire jusqu’à l’épuisement le jeu de dupes entre père, mère et fils. On ne sait pas tellement ce qu’il cherche à nous dire, et malgré une succession de scènes très fortes, la métamorphose attendue du fils en être brutal et dur est beaucoup trop longue pour marquer. Le cinéaste de la nature, dans grands espaces et des plans extérieurs ne parvient jamais à s’exprimer complètement dans cette baraque étriquée et ce petit jardin. Sa poésie et la force de son cinéma se désagrège petit à petit sous les yeux médusés d’un spectateur qui a surtout l’impression que cela n’en finira jamais.

 

Et la séquence finale qui devrait nous bouleverser, nous emporter, nous clouer sur notre siège, finit d’achever son spectateur entre incompréhension et frustration d’être passé à côté de quelque chose. Curieuse sensation que de passer dans la même séance de la curiosité à l’émerveillement de plus total, puis à l’ennui et enfin à l’exaspération. Si The Tree of life reste un objet cinématographique passionnant, les fans de la première heure de Terence Malick peuvent être légitimement déçus que la consécration cannoise vienne récompenser son film le plus déséquilibré et le plus inabouti à ce jour. 

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