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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 06:01

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Woody Allen en vacances... Après avoir posé ses valises à Londres (plusieurs fois), Paris et Barcelone, le plus new-yorkais des cinéastes new-yorkais ne semble plus vouloir s'arrêter puisqu'il s'offre une escale dans la ville éternelle. Bien décidé à épuiser le potentiel de toutes les villes glamour du vieux continent, il y apporte donc son cinéma et ses petites habitudes. Mais que ceux qui avaient été impressionnés par Match Point, charmés par Vicky Christina Barcelona et envoûtés par Midnight in Paris ne se réjouissent pas trop vite : il s'agit davantage d'un baroud d'honneur que d'une renaissance.

 

To Rome with love est d'abord un film à sketchs : quatre histoires dans la cadre de la capitale italienne, qui font se croiser des italiens et des américains. Quatre segments asynchrones, de longueurs très différentes (une journée à plusieurs semaines), qui donnent un relief particulier au film sans que celui-ci en ressorte bonifié, mais plutôt davantage morcelé. On trouve de tout dans la salade composée pas toujours très bien écrite (un comble) proposée par Woody Allen : un passage par la comédie pure avec un jeune marié qui change de femme contre son gré, une plongée dans l'absurde avec un inconnu qui devient célèbre sans savoir pourquoi, une grosse blague avec ce chanteur qui ne peut pratiquer son art que sous la douche, et un dernier segment très "Allenien" avec les hésitations amoureuses d'un Jesse Eisenberg (M.Social Network) qui n'a aucun mal en tant que bon juif New-Yorkais à se mettre dans les chaussons de son mentor.


Quelques idées a priori amusantes, encadrées par des images merveilleuses, qui donnent envie de prendre un billet d'avion, cela devrait suffire à notre bonheur pour un film estival léger. Mais l'ensemble est plombé par une étonnante paresse scénaristique, et ne parvient jamais à tirer le moindre vertige ou la moindre cocasserie de ces situations pourtant très amusantes au départ.

En particulier le segment sur la célébrité, qui tourne incroyablement à vide jusqu'à que cela devienne franchement pour Roberto Begnini en caleçon au milieu de la rue. Et si Penelope Cruz fait un numéro assez au point dans l'autre segment "italien", c'est loin d'être suffisant pour aller plus loin que le sourire. Sans lien entre ces histoires, sans trait d'union autre que la ville de Rome, le film ne semble jamais trouver l'inventivité poétique et la légèreté que le réalisateur avait trouvé à Paris ou à Barcelone. Sauf quand il recycle son propre cinéma. C'est alors la partie la plus Allenienne qui porte le film et qui lui donne sa saveur. Les deux jeunes acteurs américains, encadrés par un Alec Baldwin parfait, badinent joyeusement à travers la ville sans que l'on doute un instant de ce qui va se passer, mais avec un art consommé du dialogue et du sentiment amoureux.

 

Le film ressemble donc à une dernière semaine de vacances après un long voyage : de belles images, quelques bons moment, mais une furieuse envie de rentrer à la maison, retrouver ses bases et ses vieilles habitudes. Car sans faire l'offense au maitre de jeter toute sa dernière production dans le Tibre, on peut être légitimement surpris que les sketchs qui fonctionnent le mieux soient ceux qui sont profondément américains. Un rappel à l'ordre pour Woody Allen, qui aurait prévu de tourner son prochain opus aux Etats-Unis. Bonne nouvelle.

 Car sans faire trop de révisionnisme sur ses indéniables réussites européennes, son meilleur film pour moi de ses dernières années, reste Wathever works, le seul qu'il ait tourné... à la maison.

 

 




 


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