Un homme, une femme, ils s’aiment, chabadabada. Un enfant va arriver, elle ne pense pas être prête, il doit changer de travail, leurs amis vont moins les voir, etc… Le bébé est né, il pleure beaucoup et leur vie personnelle, affective et sexuelle s’en retrouve toute chamboulée. C’est dur la vie quand même…
Le film est réussi quand il ne cherche qu’à être une chronique à la fois drôle, dure et tendre de l’arrivée d’un enfants chez de jeunes parents parfois un peu dépassés. Entre les deux grand-mères insortables (pour des raisons différentes), les difficultés du couple et puis tous les clichés sociétaux sur cette période si particulière, il y a du grain à moudre. Même si en 2011 ce n’est plus spécialement provocant d’en aborder tous les aspects, même les plus intimes, le film fait souvent mouche grâce à des échanges vifs et bien écrits, et à des acteurs très à l’aise (en particulier Josiane Balasko, merveilleuse en mère post 68arde). La description de la période de la grossesse est également plutôt réussie, malgré un faux-ventre en alliage papier mâché – kevlar qui ruine quelques scènes..(faut virer le responsable effets visuels, là, c’est pas possible). Le fil rouge de l’histoire d’amour des deux parents est moins passionnant, même si il parvient in fine à nous toucher, surtout quand tout explose et qu’on nous offre un belle scène tendue de séparation.
Mais il y a dans le film un côté récurrent "analyse sociologique forcée" un peu lourdingue, comme si Rémi Bezançon ne pouvait pas se cantonner à juste regarder ce nouveau noyau familial vivre. L’arrivée de l’enfant qui transforme le père en bourreau de travail impatient et désagréable par exemple, le trait est quand même bien épais… A trop se forcer à vouloir prendre de la hauteur et faire de grandes analyses, le film se perd souvent dans de longs discours en voix-off, dans des digressions oniriques pénibles ou dans des parallèles pas très heureux. Au bout de la soixantième séquence en voix-off avec ralenti où Louise Bourgoin nous partage la difficulté d’être mère sur le mode de la dissertation philosophique, on décroche.
Dommage, car après Le premier jour du reste de ta vie le réalisateur-scénariste prouve avec ce nouveau film qu’il a définitivement un vrai sens du rythme, des dialogues et de son époque. Il faut juste qu’il se cantonne à ce qu’il sait manifestement bien faire : de petits films populaires drôles, graves et légers… mais surtout pas plus.
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