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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 09:17
La planète des singes : l'affrontement

 

 

A la surprise (quasi) générale, la deuxième tentative de faire revivre la franchise simiesque avait été la bonne. Après l'épouvantable meringue de Tim Burton, Hollywood avait retroussé ses manches avec un angle différent : le prequel, remontant les origines. Devant le beau succès de ce petit blockbuster, la 20th Century Fox a remis le couvert avec joie, allant chercher un jeune réalisateur branché "action" : Matt Reeves, connu de nos services pour son found footage godzilesque "Cloverfield"

 

Pour cette fois, c'est dans un monde apocalyptique que les cousins sur l'échelle de l'évolution vont se croiser. Un virus a décimé les humains, seules des petites colonies survivent. Les singes ont élu domicile en forêt et on créé leur propre version de Center Park. Jusqu'au moment où les hommes, à la recherche d'un barrage et d'électricité, vont empiéter sur le territoire...

 

On reconnait que c'est du beau travail. Une performance capture très au point qui rend les singes saisissants de réalisme, des décors très chouettes avec San Francisco dévasté, une belle ambiance créée par cette pluie californienne, c'est propre et net. Et comme Matt Reeves se montre assez à l'aise dans le mouvement et dans l'action, tout cela suffit à faire un blockbuster honnête et distrayant. Mais jamais plus, ce qui laisse en bouche un goût prononcé de frustration.

 

Le principal suspect ?

Un scénario à la fois paresseux, prévisible, et assez limite dans son utilisation de la métaphore sur l'autre. Que les blockbusters puissent être hautement manichéens, on ne va pas s'en étonner, mais le dessin à la truelle des personnages est ici assez gênant. Chez les humains, quasiment que des braves gens, utiles et serviables. Qui se défendent quand ils sont attaqués évidemment. Chez les singes, le très très gentil sage et généreux contre l'affreux jojo psychotique et sadique (et puis moche tant qu'à faire).

 

La soupe servie est donc un savant mélange de psychologie booléenne (famille : bien, guerre : pas bien) et de justification un peu facile de l'autodéfense et du tir au lapin. En ces temps où dans certains endroits du monde, la moindre étincelle est une bonne raison pour sortir le gourdin, le film présente un écho assez déplaisant.

 

On pourra me soutenir que je cherche un peu loin des poux sur la tête de ces singes numériques. Mais le goût rance laissé par le film reste en bouche...

 

 

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 11:44
The Raid 2

 

 

Petite bombe venue d'Indonésie, The Raid avait fait sensation par sa radicalité et sa brutalité, qui lui avaient valu un solide succès d'estime... et au box office. Mais après un film aussi original et décalé, pas évident pour le réalisateur Gareth Evans de remettre le couvert, au risque de faire tourner la photocopieuse. Exit donc le film d'action en huis clos, centré sur un lieu unique et une progression dans l'espace. Et bienvenue dans un polar asiatique de facture apparemment plus classique, qui n'est pas sans rappeler le John Woo de sa période Hong-Kongaise.

 

Car une fois sorti de l'immeuble infernal duquel il a réussi à s'extirper avec le parrain  local, le jeune flic Rama doit repartir en croisade pour infiltrer un des clans mafieux de la ville. De la prison où il se fait enfermer jusqu'aux salons polissés des chefs de clan en passant par tous les bouges de Djakarta, il va casser en morceaux tous les brigands qui vont avoir le malheur de croiser sa route. Et y a du boulot...

 

L'influence de John Woo est rapidement éclatante : la famille, l'honneur, un homme infiltré, des combats chorégraphiés et lyriques, on pense évidemment à "Hard Boiled" ou encore au "Syndicat du crime", et il y a des pires références... Quelques écarts quand même puisque Gareth Evans ne met pas beaucoup en avant les armes à feu (au centre chez John Woo), en préférant nettement les armes blanches ou le combat à mains nues.

 

A l'écran, les combattants semblent ne jamais s'arrêter, quelque soit leur état, ce qui peut parfois rapprocher l'action du gag. Les tibias explosent, les portes claquent, les vitres tombent, les nuques craquent, le sang coule à flot, dans un esthétique de la violence plutôt convaincante, comme dans le premier épisode. Avec un certain lyrisme et parfois même un peu de poésie  (la neige à Djakarta...).

 

Mais le film n'est plus un concentré d'action pur, mais plutôt un polar.

Où existent des personnages, quelques enjeux, quelques coups tordus, et même quelques rebondissements. Même si l'intrigue se développe dans des cadres bien connus (trahison, filiation, guerre des gangs), elle est assez convaincante, en particulier grâce à des acteurs tout à fait au niveau (ce qui n'est pas franchement toujours le cas dans les films d'action, notamment asiatiques). Les quelques personnages à peine dessinés, esthétisés, sont également réussis, en particuliers la triplette de tueurs psychopathes déployés avec gourmandise par le parrain boiteux aux lunettes de soleil.

 

 

Il manque juste à ce polar de très bonne facture un peu de suspens, un peu de densité. L'accumulation de combats où les assaillants semblent parfois venir s'empaler volontairement sur le sabre ou sur le poing du flic peut avoir quelque chose d'un peu lassant.

La psychologie basique et le manichéisme poussé vont aussi partie de l'exercice, mais n'allègent pas ce long film d'action estival, qui reste néanmoins très au dessus de la moyenne. 

 

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La pirouette finale au générique est comme un aveu d'impuissance d'un auteur qui n'a pas réussi à intégrer à son film un dixième du second degré qu'il voulait y mettre, et qui le pousse à la seringue dans un générique écrit. On laissera à ce Fastlife les points de la sympathie et de l'originalité. Un peu maigre quand même..

 

 

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 09:05
Le journal des séries : The Walking Dead

 

The Walking Dead (AMC) - Saison 4, 2ème partie 

 

LA série phare d'AMC, forte de ses records d'audience à la pelle, continue pourtant ses montagnes russes en terme de qualité. En perpétue cette très mauvaise habitude de couper ses saisons en deux , avec une première partie honnête, et une fin qui part en vrille. La saison 5 ne fait (malheureusement) pas exception.

 

Pour relancer l'intérêt après un énième trauma (avec incendie de lieu de vie et mort de personnages... tiens, tiens), la série a dispersé tous ses personnages par doublettes ou triplettes. C'est comme au poker, on mélange et on redistribue tout. Mais les équipes sont (volontairement) hétérogènes, le petit jeu consistant à mettre par paire deux personnages pas forcément très amis au départ, pour voir ce que ça donne.

 

Réponse : c'est assez pénible. D'abord puisque la série est toujours plus efficace avec un groupe qu'en suivant des individualités. Ensuite parce qu'on a l'impression d'avoir vu 1000 fois ces scènes de errance à travers la campagne, de découpage de zombies, de fuites éperdues et de rencontres plus ou moins plaisantes avec des loubards patibulaires. On en peut plus de ces maisons américaines vides dans lesquelles les petits groupes vont trouver refuge.

 

C'est long, très long, très très long. Et assez chiant, il faut bien l'avouer. Aussi parce qu'au delà de la lassitude et de la répétition, la demi-saison n'est pas bien structurée, se concentrant sur une "équipe" par épisode, avant un rassemblement final aussi artificiel qu'attendu. Depuis le début, la série a trouvé ses meilleurs moments dans le groupe, le mystère et des lieux étonnants. Sans aucun de ces éléments, le "groupe" n'intéresse plus grand monde. Et même si les 30 dernières minutes sont un peu plus nuancées intéressantes, la récompense est bien maigre après 8 épisodes de patience sur la route.

 

Bref, morne plaine du côté des zombies, on peut compter sur les showrunners pour remettre un petit coup de boost en début de saison prochaine, surtout dans le nouveau cadre. Mais pour ma part, The Walking Dead glisse doucement mais sûrement dans la rayon des séries dont on eut vraiment se passer...

 

 

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 09:33
Le journal des séries : True Detective

 

True Detective (HBO) - Saison 1 

 

C'était probablement la série la plus attendue de 2013-2014, comme "House of Cards" avait été celle de l'année précédente.

 

Disposant dorénavant d'un champion poids lourd sur le créneau des séries populaires (la très confidentielle "Game of Thrones"), la prestigieuse chaîne câblée HBO s'est dotée d'un nouveau poulain dans la catégorie des séries adultes, qui est quand même son cœur de métier au départ.

 

Si le buzz créé par la série n'a évidemment rien de comparable avec celui produit par les dragons de Westeros, "True Detective" a quand même fait son chemin, se payant même le luxe (classe ultime) d'unemerveilleuse parodie par l'équipe de Community

 

Si l'on ajoute à cela des audiences peu communes pour une série aussi complexe, (3.5 millions de spectateurs pour le final aux Etats-Unis), il y a de quoi alimenter les attentes de tous les sérievores un peu sevrés ces derniers temps en termes de séries mythiques.

 

Ils n'allaient pas être déçus, car cette saison est absolument incroyable, bluffante de maîtrise et de densité.

 

 

 

 

 

Ils sont deux, que tout semble opposer. Deux flics, (puisqu'on est dans un polar). Deux détectives avec sur les bras un crime rituel épouvantable au milieu des champs de la Louisiane.

 

Le calme intense, qui dessine tout dans un grand carnet, et le volubile fort en gueule. Le solitaire et le père de famille. Le rêveur et le terre à terre.

 

Soit une équipe des plus classiques, mais à un moment, tout se brouille. Le père de famille n'est pas si stable, le rêveur pas si perché que ça. Sur le chemin de cette enquête, tout semble se compliquer : le paranoïaque obsessionnel apparaît de plus en plus crédible tout comme les autorités de plus en plus suspectes. Et finalement, on est obligés de se poser la question : qui est cinglé, qui ne l'est pas ?

 

Il faut dire que dans la peau de Rust, le détective à fleur de peau, il y a Matthew McConaughey. Comme à chacune de ses sorties sur grand écran (ici, ou encore là), le texan bouffe tout. Avec son accent traînant et ses transformations, ses grandes tirades mystérieuses deviennent fascinantes, ses défis physiques parfaitement crédibles.

 

Une performance incroyable de plus, qui doit beaucoup au charisme de son partenaire à l'écran, l'excellent Woody Harrelson, parfait dans son rôle de père de famille au bord du gouffre.

 

Construite autour de ces deux immenses acteurs, la série ne manque pourtant pas d'autres atouts.

 

 

D'abord un lieu mythique : la Louisiane et ses bayous. Encore traumatisée par les cyclones, portant toujours l'histoire chargée de ce Sud pauvre et parfois un peu primitif. Un monde où l'on croise des prêcheurs sans scrupules, des familles un peu consanguines et de riches propriétaires terriens. Un univers hypnotique, parfois marqué par une petite touche de fantastique, même si l'on reste ici dans le pur polar.

 

Ensuite, une construction temporelle incroyable, parfaitement gérée sur trois époques différentes. Un découpage qui permet de donner une profondeur inédite à l'intrigue, qui se déroule donc sur plusieurs années. Sa lenteur prend de la distance avec beaucoup de bonheur des nombreuses "séries" (notez les guillemets) policières où le coupable est emballé pesé en 40 minutes pub comprise.

 

Enfin un mystère : pour bien accrocher chaque téléspectateur ! Même si l'on reste ici dans un domaine plus classique : des pièces de puzzle qui s'assemblent petit à petit, un détective complètement obsédé, des morts horribles et un serial killer qui court toujours.

 

Pour ne rien gâcher, il y a aussi des personnages à fleur de peau (camés, violents, dépressifs), quelques doux-dingues du Sud.

 

Mais aussi des séquences d'action remarquables. Une de nuit, dans un enfer urbain, à la Michael Mann, tendue en diable, filmée dans un étourdissant plan séquence de plusieurs minutes. Une en pleine lumière, au milieu de la végétation, presque simulée, presque à l'envers. Du grand art. 

 

 

 

Un empilement de pièces maîtresses qui s'assemble parfaitement. C'est dans sa cohérence que "True Detective" trouve en partie sa qualité. Là ou "House of Cards" (par exemple) échoue à rassembler toutes ses atouts en un ensemble crédible. Là où "True Blood" (en Louisiane aussi) a pris l'eau depuis longtemps de tous les côtés. Là où les grosses cylindrées comme "Walking Dead" étirent sans fin une trame narrative plus que mince.

 

"True Detective" est donc un ensemble incroyablement dense et riche, où l'on ne cherche jamais le gadget ou le tic de mise en scène gratuit. Ni à faire poireauter le fan pendant plusieurs épisodes avant de pousser sur l’accélérateur pour le season finale. 

 

Une seule réserve quand même : un dernier épisode pas tout à fait la hauteur du vertige du reste, et assez classique dans sa résolution. Dès que le temps se lisse, que l'action perd de son mystère, on revient à un polar agréable, mais pas aussi dingue qu'attendu.

 

Cette réserve passée, "True Detective" résume à merveille ce que sont devenus les grandes séries.

 

 

 

En 2014, il n'y pas plus de chef d’œuvres fleuve sur plusieurs saisons de 15 épisodes.

 

L'âge d'or est bel et bien fini et "Breaking Bad" était son chant du cygne. Le passage de témoin se fera donc aux prochains Emmy Awards, qui se paye un plateau royal du côté des séries dramatiques avec un beau duel entre les derniers monstres sacrés de l'âge d'or ("Breaking Bad" et "Mad Men") et les petites nouvelles de la génération Netflix ("House of Cards", et "True Detective" donc), arbitrés par "Game of Thrones".

 

Aujourd'hui, les séries peuvent se payer l'acteur de cinéma le plus coté du moment.

 

Aujourd'hui, les chef d'œuvres se jouent sur 8 épisodes, dans une saison courte et dense, qui frappe fort dès la première saison

 

Certains s'en plaindront. Les autres se réjouiront qu'HBO soit toujours capable de proposer des programmes aussi riches pour un grand public.

 

La saison 2 est en chantier, le créateur ayant annoncé qu'il repartirait sur des personnages différents. Dans un savoureux effet, cette nouvelle saison  donne lieu à toutes les supputations et à toutes les fascinations.

 

Vertigineux... jusqu'au bout.

 

 

 

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On ne peut pas déconseiller un tel objet, aussi beau qu'original. Mais on peut quand même prévenir que les meilleurs délires arty ne font pas forcément de grands films sur la longueur...

 

 

 

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 08:15
Fastlife

 

Il est sympa Thomas Ngijol, avec ses projets décalés et son ambition de faire rire tout en parlant de choses sérieuses. Et c'est un acteur intéressant. Des raisons suffisantes pour tenter en salles le nouvel opus qu'il réalise seul, sans son compère Fabrice Eboué, mais sous l'inquiétant patronage d'Europacorp (la boite de Luc Besson, bien connue pour produire de la bouse au mètre comme on fabrique de la saucisse à la foire) 

 

Un sprinter pas tout à fait fini dans sa tête gagne une médaille d'argent aux jeux olympiques. Gloire, argent... puis déchéance puisque les résultats ne suivent plus. Et que le champion d'avère être une indécrottable tête à claque. Parviendra-t-il à se qualifier une nouvelle fois pour les jeux olympiques, alors qu'un Christophe Lemaitre miniature commence son ascension parmi les étoiles du sprint ? Suspens...

 

Le film laisse une désagréable impression de pas fini.

 

On a l'habitude que le scénario et la direction d'acteurs soient approximatifs chez Europacorp, mais les films précédents de NGijol étaient quand même plus soignées. Là, c'est surtout une impression de films de potes qui prédomine, avec quelques gags amusants (sur le rap notamment), mais surtout quelques trous béants (le voyage en Afrique, au secours). Et puis l'envahissement régulier de l'écran par des marques ou d'encombrants sponsors (Canal et BFM TV, omniprésents) finit de donner à ce Fastlife les  allures d'une désagréable commande commerciale ou pire, d'un des pièges à cons dont Europacorp a le secret. Et les nombreuses guest stars qui se pressent dans la champ n'aident pas beaucoup...

 

Parce que pour le reste, on ne rit pas beaucoup aux mésaventures de cet ado mal dégrossi, égoïste et immature, qui va s'ouvrir au monde à force de prendre des baffes.  On sent bien que l'acteur-réalisateur cherche la parodie, cherche à rire de lui même, mais il n'est vraiment pas soutenu par des seconds rôles très mal écrits, à l'exception notable d'Olivier Marshall qui vint faire le gugusse en magnat du poulet.

 

La pirouette finale au générique est comme un aveu d'impuissance d'un auteur qui n'a pas réussi à intégrer à son film un dixième du second degré qu'il voulait y mettre, et qui le pousse à la seringue dans un générique écrit. On laissera à ce Fastlife les points de la sympathie et de l'originalité. Un peu maigre quand même..

 

 

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 09:53
Transformers : l'âge de l'extinction

 

On ne peut pas se tromper.

Un prologue dans l'espace déjà vu mlle fois avec de gros vaisseaux numériques qui rentrent dans le plan, suivi par un coucher de soleil sur une bonne vieille ville du Texas, avec pick-up trucs et top model à peine sorties de la puberté. Sans oublier bien sur une salle de conférence remplie de vieux comploteurs filmés en clair-obscur. Tout cela a duré moins d'une minute. Durée moyenne d'un plan : 3 à 4 secondes. Bienvenue chez Michael Bay.

 

A une époque, un des cinéastes les plus amusants d'Hollywood, le genre a faire hurler tout critique sérieux, mais capable de nous emballer comme personne un pop-corn movie des plus réjouissants. Chez Michael, plus c'est con, plus c'est bon. Le premier opus de la franchise Transformers était de cet acabit. Mais les années passant, le "metteur en scène" a perdu une grande partie de son mojo. Bouffé par la 3D et par une incessante recherche technique, sans doute un peu sous influence de ses excellents résultats au box-office, le king est devenu un triste faiseur

 

Car, sans atteindre les abysses du numéro 2, ce 4ème opus n'est pas franchement emballant. Malgré le remplacement (heureux) de Shia Lebaouf par Mark Wahlberg, malgré quelques sympathiques bébêtes, malgré la destruction (encore une fois) de la pauvre ville de Chicago, tout ça sent le réchauffé ... et la commande. Que ce soit le très envahissant placement de produit, ou l'opportunisme évident d'une ballade en Chine (qui a donné de très bons résultats au box-office au passage), le film ressemble le plus souvent à un écran de pub géant qu'à un divertissement des familles. Rien de franchement honteux, mais pas de scène franchement mémorable...

 

Et puis tout cela est évidemment beaucoup trop long. Si Michael Bay n'a jamais été très doué avec les ciseaux, quelqu'un devrait quand même lui rappeler qu'on peut arrêter un film au bout de deux heures, les 2 gratte-ciels encore debout attendront son prochain chef d'œuvre pour tomber en miettes...

 

Reste que certains hommes de foi continueront avec ferveur à se rendre un salle pour attendre un nouvel Armaggedon. 

L'espoir fait vivre...

 

 

 

 

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 12:43
Under the skin

 

Ca commence dans un grand moment d'abstraction artistique. Une musique sourde, des formes, de la lumière. Puis les formes prennent vie mais l'une est déjà amorphe. Un mystérieux motard, une jeune femme pulpeuse qui récupère des vêtements. Elle cherche quelque chose, dans une errance qui a l'air pourtant bien calculée. Le réalisateur Jonathan Glazer fait partie de ceux qui n'aiment pas tout expliquer, surligner pointer. Il laisse l'ambiance de son film parler pour lui.

 

Cette femme mystérieuse continue sa quête, patiemment. Ses questions nous aident à comprendre : elle cherche une homme seul, elle cherche à séduire, elle cherche à l'engloutir.

Envoûtant, étonnant, le film questionne notre rapport à la solitude, à la séduction, à la beauté, à l'image, dans ses paysages si particuliers d'Ecosse. Il est esthétiquement bluffant, souvent magnifique, régulièrement déstabilisant. Un vrai film d'auteur racé qui cherche surtout à ne pas être facile ou accessible.

 

Belle idée que d'avoir proposé à Scarlett Johansson, un des visages les plus familiers de la planète, de jouer cette étrangère anonyme et discrète. Cela termine la création d'un univers parfaitement cohérent, et très original. Jonathan Glazer semble vouloir nous emporter dans un vertige sans fin, dans des abysses de noirceur où l'on se dévore pour exister.

 

Mais son film manque cruellement de densité. Volontairement exsangue, Under my skin n'est pas très aimable malgré ses indéniables qualités artistiques. Sur la durée, sa sécheresse volontaire le dessert en rendant la projection parfois difficile (attention aux séances nocturnes, le film a une puissance soporifique assez rare)

Peut-être aurait-il fallu trouver une piste narrative plus intéressante que celle du prédateur s'ouvrant à la pitié et à l'empathie ? Peut-être aurait-il fallu à un moment donner plus de rythme à cet ensemble hypnotique qui devient de moins en moins surprenant au fur et à mesure que le film avance ? 

 

On ne peut pas déconseiller un tel objet, aussi beau qu'original. Mais on peut quand même prévenir que les meilleurs délires arty ne font pas forcément de grands films sur la longueur...

 

 

 

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 10:15
Jersey Boys

 

Depuis quelques années, Clint Eastwood se fane. Le très grand auteur qui avait vieilli comme une bonne bouteille avait tourné au vinaigre lors de ses dernières sorties.

Des films mous du genoux, traversés d'obsessions de vieux monsieur un peu réac, qui commencent à écorner sur les bords la légende d'un des derniers grands géants classiques.

 

Mais on peut le comprendre, Clint.

Avec un CV comme le sien, le monsieur n'a plus rien à prouver, et profite des ces dernières années pour faire des films qui lui font plaisir. Tant mieux pour lui, et un peu tant pis pour nous. Tentons quand même de se passionner pour ce biopic musical du groupe "Four Seasons" en cette période de coupe du Monde où les distributeurs désertent allègrement les salles...

 

Franckie Valli and the Four Seasons ? A part pour votre grand mère (et encore...), un nom qui ne dit pas grand chose. Quatre gamins du New-Jersey, qui échappent au quotidien et aux petites combines mafieuses par la musique, enchaînant les tubes jusqu'au pétage de plomb...

 

Le forme du biopic est d'abord surprenante, avec des personnages qui parlent face caméra dès les premières images, laissant entrevoir un film un peu décalé. Mais pour le reste, ce biopic sera hélas douloureusement classique, rassemblant les habituels forces et faiblesses de l'exercice.

 

Pour les forces, quelques beaux moments d'émotion, des acteurs assez à l'aise dans leurs baskets, une reconstitution soignée et quelques séquences musicales agréables, pour peu que l'on supporte la voix très particulière du chanteur principal, à mi chemin entre le canard et la perceuse.

Mais pour les faiblesses, c'est évidemment un scénario hyper attendu (les débuts, les doutes, l'ascension, la chute, le retour, les retrouvailles, vous reprendrez bien une petite chanson avec ça ?), une longueur bien mal maitrisée et un manque d'audace de tous les instants.

 

Difficile, peut-être, de se transformer en David Fincher avec un sujet pareil, mais tout ceci baigne vraiment dans la naphtaline, sent la poussière, et relève de l'académisme le plus codé. Difficile de retrouver la patte de Clint Eastwood dans ce film soigné, mais engourdi, malgré une belle mélancolie qui se détache des dernières images.

 

Le réalisateur a d'ailleurs annoncé se remettre en selle pour réaliser American Sniper, un thriller avec la coqueluche du moment, Bradley Cooper.Pas sur que ce soit une bonne nouvelle.

 

 

 

 

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Et comme toute série de qualité, les créateurs ont parfaitement anticipé la fin. Car ils ne sont plus que deux à l'orée de cette 6ème saison, prêts pour le dernier tour de piste. Comme pour la première, les deux alter-ego sont désormais face à face. Le Marshall et le criminel, pas si différents l'un de l'autre, l'histoire éternelle du polar américain...

 

Autant dire qu'on attend avec impatience cette dernière saison

 

"You'll never leave Harlan alive"

 

 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 14:29
Le journal des séries : Justified

 

Jusitified (FX) - Saison 5

 

Avant dernière saison pour les cow-boys du Kentucky. Pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de découvrir cette pépite, ne faites pas l'impasse sur ce réjouissant western, aussi cynique que décontracté, aussi prenant qu'amusant.

 

Ce qui est assez incroyable avec Justified, c'est que ça ne change jamais, mais qu'on ne lasse pas. Chaque saison ne semble qu'être une résonnance de la précédente, avec des marshals désabusés qui courent après des crapules aussi bêtes qu'incultes, dominées par une ou deux personnes dont le quotient intellectuel dépasse celui d'une pintade.

 

On rentre donc dans cette saison de Justified comme dans de bonnes vieilles charentaises. La force de l'habitude, avec des pièces de puzzle qui s'assemblent doucement le long des 13 épisodes, dans lesquels on s'ennuie jamais, et qui finissent irrémédiablement par des fusillades nourries sur le porche de maisons de campagnes, entre deux bitures poussées et un passage par les pires maisons closes du Midwest...

 

Ce qu'il y a de biens avec les malfrats rednecks, c'est qu'ils se neutralisent eux-mêmes. Un étonnant cocktail de bêtise et de trash, marque de fabrique de l'auteur Elmore Leonard, qui partage un univers commun avec un certain ... Quentin Tarantino. Un goût du burlesque macabre qui prend une nouvelle dimension lorsque les cartels mexicains et de vieux cousins floridiens viennent se mêler à l'affaire, au milieu des juges corrompus et des petits trafiquants d'herbe du coin.

 

Un vrai plaisir, grâce toujours à  la classe de Timothy Oliphant et au jeu incroyablement magnétique de Walton Goggins, qui trouve dans  Boyd Crowder un des personnages de séries les plus fascinants du moments, vrai héros Tarantinesque, à la fois dur, sournois, mais parfois profond et sincère.

 

Et comme toute série de qualité, les créateurs ont parfaitement anticipé la fin. Car ils ne sont plus que deux à l'orée de cette 6ème saison, prêts pour le dernier tour de piste. Comme pour la première, les deux alter-ego sont désormais face à face. Le Marshall et le criminel, pas si différents l'un de l'autre, l'histoire éternelle du polar américain...

 

Autant dire qu'on attend avec impatience cette dernière saison

 

"You'll never leave Harlan alive"

 

 

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 09:22
Bird People

 

 

Ils sont deux. Elle, femme de chambre dans un hotel de Roissy. Lui, cliché du businessman fatigué par ses voyages, à Paris pour assister à une réunion.

On les rencontre, on les suit, on ne les lâche plus, on ne sait pas trop pourquoi. Ils ne se croisent même pas. Romance cachée ? Coup de foudre à Roissy ? Pas du tout...

 

Il ne faut pas en dire plus, tant le film est un pari de cinéma. Le mieux est encore de rentrer dans la salle sans rien savoir. Cela préserve la surprise, permet de rentrer naturellement dans un film qui ose beaucoup sous ses airs de romance classique. Disons juste que la réalisatrice Pascale Ferran filme deux personnages qui veulent s'envoler, qui prennent conscience qu'ils veulent s'arracher  leur condition.

 

Elle, sortir de ce boulot pénible et répétitif, de ces transports sans fin. Lui, retrouver sa liberté en sortant de sa routine de travail, et en partant à l'aventure. Tout cela depuis un endroit dans lequel on commence par suffoquer : cet hotel d'aéroport, ses couloirs, ses sous-sol, ses chambres identiques, ces gens qui ne font que passer...

 

C'est presque comme un mort-vivant que Gary y arrive, entre lassitude et décalage horaire. Belle idée d'avoir confié le rôle à l'américain Josh  Charles (Will Gardner dans The Good wife), belle idée d'avoir gardé beaucoup de langue anglaise dans le film, belle idée d'avoir confié au merveilleux Roschdy Zem un petit rôle attendrissant de gardien débonnaire, belle idée d'avoir ensuite osé faire décoller le film, l'emmener avec un certain culot vers des séquences étranges, poétiques, décalées. 

 

Difficile d'en dire plus sans gâcher le plaisir. Une nuance quand même: je n'ai pas complètement retrouvé le très grand film qui a fait hurler de bonheur un certain nombre de critiques à Cannes, pointant au passage 'l'incongruité qu'il ne soit pas en sélection officielle.

 

Et pourquoi pas ? Sans chercher le chef d'œuvre, Pascal Ferran livre un film expérimental à la fois agréable et réussi. Et qui a toute sa place, pas forcément entre les monstres sacrés de la selection officielle, mais plutôt dans une selection bien nommée : "Un certain  regard"

 

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En particulier dans cette fin pleine de souffle, magnifique moment de communion et d'espoir. Qui met en relief cette empathie, cette façon unique de filmer des êtres humains sans les juger, avec affection et profondeur.

 

Un très beau film. 

 

 

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