L'histoire plus vraie que nature de Richard Kuklinski, tueur à gages de son état, connu pour congeler ses victimes afin de compliquer le boulot des légistes. Un petit homme de main qui a plus d'une centaine de morts sur la conscience, alors qu'il se faisait passer auprès de sa famille pour un paisible agent de change.
Malgré son (lourd) tampon "histoire vraie", la vie de cet homme de glace a malheureusement un air très fort de ... déjà vu. Prenez une grosse pincée de Scorsese période "Affranchis", rajoutez une pincée de "l'adversaire" pour le père de famille mensonger, prenez tous les films récents où vous avez vu Michael Shannon serrer la mâchoire, et servez bien froid. Coincé par sa fidélité à son histoire vraie, complètement écrasé par ses prestigieux modèles, le réalisateur Ariel Vromen ne parvient jamais à donner à son film une once d'originalité, ou d'explorer autre chose que sa fascination pour cet homme à la fois violent et aimant. D'où une désagréable sensation d'avoir déjàvu une bonne dizaine de fois tout ce qu'on nous montre à l'écran, y compris le combat intérieur et la chute d'un Michael Shannon toujours sur la brèche quand il faut incarner le grand calme inquiétant pas très loin de fondre les plombs.
Ceux qui n'ont jamais vu un film de Scorsese ou un film avec Michael Shannon trouveront probablement leur compte dans cette épopée tragico-familiale très violente. Les autres en seront réduits (comme souvent dans ce genre de films) à compter les seconds rôles tenus soit par d'anciennes stars dans leur rôle désormais unique (Ray Liotta en mafieux pour la vingtième fois en trois ans, Winona Ryder en femme triste, et Stephen Dorff en junkie), ou alors par des copains venus s'encanailler sur un petit film (James Franco et Chris "Captain America" Evans).
Mais l'apparition la plus irréaliste est quand même celle de David Schwinner. L'ancien Ross de "Friends" a beau faire tous les efforts du monde en transformant sa voix, et en se cachant derrière postiche et moustaches, on ne voit que ça : Ross qui négocie un deal de coke avec deux latinos défoncés. A ce moment là, on est très loin de Scorsese...
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