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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 07:41

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Le cœur de l'Amérique bat plus fort dans ses collines perdues, et souvent au fond d'un verre de whisky. Les yankees n'ont pas d'histoire antique, de mythologie, mais il leur reste la légende de la prohibition et la fascination pour ces coins reculés

Un attrait que l'on retrouve en particulier à la télévision, deux des meilleures séries du moment traitant comme par hasard de la prohibition (la gigantesque Boardwalk Empire) ou encore de ces américains ruraux rebelles, violents, presque sauvage (la géniale Justified). Un univers très adapté à la longueur de la télé, pas toujours facile à faire rentrer dans un format de deux heures sans se faire taxer d'académisme.

 

Ce qui semble être au départ le cas ici, quand on part à la rencontre de trois frères (un fort, un faible et un taré) qui se retrouvent en conflit armé avec les forces de l'ordre qui veulent les priver de leur liberté de vendre de la gnôle frelatée à l'ensemble du comté. Comme prévu, les flingues vont sortir,  les costumes sont nickels, les péquenauds abrutis comme il se doit et il ne manque pas un boulon et un grain de poussière aux voitures d'époque.

Mais derrière ses airs académiques, le film a régulièrement un petit quelque chose en plus. Il faut être patient pour le percevoir, mais ses hommes de loi racontent finalement beaucoup de choses sur l'ambition d'un jeune homme, sur la prétendue invincibilité américaine, et se permet même parfois des traits d'humour assez osés, incongrus, mais qui donnent à certaines scènes un relief assez particulier.

Autre bonne surprise, shia leboeuf tient la route dans un rôle important et central, même si il est bouffé par Tom Hardy et Jessica Chastain, qui jouent tellement plus hauts que tout le monde qu'on ne finit pas ne voir qu'eux. Quand ils sont tous les deux, le film s'arrête, devient gracieux, dans un numéro de la Belle et la bête aussi beau qu'inattendu.

 

John Hillcoat (qui a pour lui de ne pas avoir complètement foiré l'impossible adaptation de la route) met prudemment ce petit monde en mouvement, avec sa mise en scène élégante, mais parfois assez impersonnelle. On sent pourtant que le réalisateur aurait voulu un film encore plus décalé, il y a presque du Malick chez lui quand il pose pour ses transitions de magnifiques plans de la luxuriante nature des collines de Viriginie. Dans ce cadre assez consensuel traversé de quelques fulgurances, le film monte peu à peu en puissance, en rythme, en densité, pour se hisser vers un divertissement de qualité, d'autant que l'ensemble est plutôt de bon goût.

 

A une exception près, et elle est de taille : un personnage de méchant complètement raté qui plombe régulièrement le film en déclenchant dans la salle une hilarité par forcément bienvenue pour des scènes cruciales. Ce vieux farceur de Guy Pearce, qui s'est épilé les sourcils pour l'occasion, arbore avec fierté une improbable coupe entre Mireille Matthieu et Jennifer Anniston, s'aspergeant allègrement de parfum devant son miroir avant d'aller torturer des autochtones. En roue libre complète, il fait passer pour le coup le spécialiste de l'exercice (Gary "psycho" Oldman, une bonne cinquantaine de tarés en tous genres au compteur) pour un acteur minimaliste. Un mystère de plus dans la carrière d'un acteur qu'on a tant aimé, mais dont la fréquentions des abysses du business ( Luc besson et Nicolas Cage quand même) ne semble pas lui faire que du bien.

 

Pas de quoi complètement gâcher ce film d'époque plutôt agréable, même si on peut légitimement se demander comment il s'est retrouvé en compétition officielle à Cannes entre Croinenberg et Carax. Thierry Frémaux doit être fan de whisky ou de Jessica Chastain. Ou plus probablement des deux. 






 

 


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