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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 08:12

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Le cinéma israélien est décidemment dans une forme olympique. Après Valse avec Bashir, et plus récemment l’excellent Lebanon, Ajami arrive sur nos écrans auréolé d’une réputation flatteuse et d’une nomination à l’oscar du meilleur film étranger. Il faut dire que le film se risque dans un genre plutôt inattendu pour une production israélienne, en se décalant des films de guerre ou des chroniques de société (les deux spécialités locales) pour se concentrer sur un film noir, presque un polar, plus proche de Scorsese, de Tarantino voire des séries américaines branchées que des images que l’on nous donne habituellement à voir.

Et cela jusque dans l’histoire et les thèmes abordés : le crime, la drogue, la violence, les règlements de compte dans la ville de Jaffa, banlieue de Tel Aviv où cohabitent juifs, arabes et chrétiens. Plusieurs histoires s’entremêlent, se croisent, de près ou de loin, tout en devenant au fil de l’intrigue de plus en plus liées. Il y a ce jeune adulte qui tente désespérément d’échapper à une vendetta familiale déclenchée par son oncle. Il y a cet adolescent dont la mère est gravement malade et qui cherche de l’argent pour la sauver. Il y a ce policier dont le frère soldat est porté disparu et qu’il commence à croire mort.

De ces trois histoires, les réalisateurs ont tiré une chronique âpre, dure et très réaliste de la vie à Jaffa et des relations inter-communautés, en magnifiant cette histoire de violence et de gangsters au travers de ces lieux et de ses habitants. Entre les différentes communautés, on peut trouver de la haine, de la violence, mais aussi parfois une surprenante entraide et une attention particulière aux coutumes des autres. Comme cette scène surréaliste de négociation où un juge pas très officiel arbitre la paiement d’une vengeance en donnant raison à celui qui crie le plus fort. Le fait d'associer un réalisateur arabe et un réalisateur juif au projet n'y est sûrement pas étranger. 

Malgré tout, le film est difficile. Multiplicité des personnages, des lieux, des langues, densité et complexité du scénario, la richesse de l’œuvre peut parfois la rendre un peu hermétique, et demande un maximum d’attention pour ne pas se sentir à l’extérieur. Mais c’est pour mieux envelopper le tout dans un style documentaire très actuel, avec un montage sec et des cadrages serrés sans pour autant être brouillon.  Comme pour encadrer tout ce qui s'est passé, le film commence et finit par un drame : ces scènes violentes d’une puissance et d’une sécheresse assez incroyable, et font l’effet d’un direct à l’estomac. Au final, c’est avec une vraie virtuosité de mise en scène que le film nous emmène vers le dénouement, ce qui est d’autant plus louable que le film avait des moyens très limités. Ce n'est pas un film accessible, mais il mérite vraiment qu'on s'y arrête. 

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commentaires

K
<br /> je cherche la B.O du film !! ou pourrais-je la trouver ?!! merci<br /> <br /> <br />
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