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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 12:07

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On pourra au moins reconnaître a Christophe Honoré le mérite de la cohérence et de la continuité. Depuis les merveilleuses chansons d’amour, il a conservé les fondamentaux de son cinéma décalé et poétique : faire tourner de grandes actrices (et Louis Garrel…), parler de la famille, de l’identité, mélanger les genres et les sexes et surtout traîner sa mélancolie, voir sa tristesse dans tous les coins de Paris.

 

Ici, il va même plus loin dans l’ambition, entremêlant cet ensemble avec l’Histoire (avec un grand H), en suivant sur deux générations et deux époques la trajectoire d’une lignée de femmes. Madeleine d’abord, petite vendeuse de chaussures dans le Paris des sixties qu’un amour soudain emmène à Prague, puis ramène à Paris avec un autre. Véra ensuite, dans les années 2000, qui ne parvient pas mieux que sa mère à se fixer, et tombe amoureuse d’un homme qui ne semble pas vraiment fait pour elle.  

 

L’alternance et l’indécision amoureuse est un thème récurrent du cinéma d’Honoré. Au travers du sexe bien sur, mais surtout présentée par des personnages qui ne semblent jamais vouloir être posés, apaisés, rassasiés. Loin de l’hystérie de la précédente héroïne du réalisateur, Madeleine et Véra semblent parfois traverser comme des fantômes des vies qu’elles ne parviennent pas à contrôler. Honoré a donc tenté le grand œuvre en intégrant en fond le Printemps de Prague et le 11 septembre, en jonglant avec les générations et époques. Mais il ne parvient que très rarement à lier son ambitieux projet à l’écran, lesté par une première partie trop descriptive et trop plate, même si elle n’est jamais dénuée de charme.

Il réussit quand même beaucoup de choses, en particulier les personnages masculins (un comble !) : Delpech, émouvant et profond, Forman, drôle et espiègle, Schneider, sensible et tellement humain. Même Louis Garrel est supportable, c’est dire ! On a aussi de biens belles images, les agréables et rafraichissantes chansons d’Alex Beaupain et plusieurs jolis passages, surtout quand enfin, les époques se rejoignent et se croisent le temps d’un furtif baiser devant un ascenseur. La scène est magnifique, et surtout, chargée en émotion. Tout ce qui manque au reste du film, beau mais définitivement froid.    



 


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