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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 06:15

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Wes Anderson est un authentique auteur. Un cinéaste qui décline son univers de films en films, sans se répéter, et en veillant à ne jamais tourner sur lui même. On le retrouve dans les coins les plus inattendus, comme lors d'un merveilleux voyage en Inde rythmé par Joe Dassin, ou encore derrière un incroyable animé qui reprend du service pour nourrir sa famille. Son style est reconnaissable entre mille, à base de travellings appuyés, de personnages fantasques, de couleurs criardes et de musiques toujours plus surprenantes. Rien que pour son style, le film est un pur plaisir de cinéphile, une vraie bouffée d'oxygène qui va à l'encontre de toute forme de cinéma formaté et timide.


Mais la nouveauté dans ce Moonrise Kingdom, c'est que le film est centré sur un amour. Un amour à peine adolescent, entre un petit scout mal aimé et une gamine mal dans sa peau, que personne ne semble comprendre. Les deux exclus vont fuir ensemble dans la nature, comme dans les plus grandes romances, alors que l'ensemble de la population de la petite ile où ils résident va se mettre à leur recherche, car une tempête menace.


Il y alors deux mondes dans Moonrise Kingdom. Celui de ces deux enfants un peu cinglés, qui apparaît calme, paisible, posé, avec un petit goût de paradis dans cette nature verdoyante et ensoleillée. Et puis il y a celui du reste du monde, de la troupe, et surtout des adultes. Un monde parfois déchiré, souvent triste, nostalgique, un peu détraqué. Un monde où les parents sont irresponsables, où les petits policiers locaux sont fatigués et dépressifs, où les enfants sont méchants. Les adultes prêtent à rire, mais ils laissent aussi derrière eux une infinie mélancolie, personnifiée dans ce vieux bougre joué par Bruce Willis qui dort seul et triste dans sa caravane. Ou encore ce chef scout complètement dépassé, auquel Edward Norton prête sa gaucherie et son air de premier de la classe. 

 

Avec sa maestria habituelle, le réalisateur nous emmène alors vers une sorte de conte de fées, truffé d'inventions visuelles, et langoureusement bercé par la partition toute en finesse d'Alexandre Desplat. Car Wes Anderson semble nous dire que les fous ne sont pas ces deux enfants que l'on veut enfermer, mais bien tout ce qui les entoure. Et quand on commence à se lasser de cette petite ballade dans cette île perdue, il joint les deux univers dans un long épilogue rythmé et musical, aux frontières du fantastique, qui reboucle brillamment avec son prologue.

 

Alors que la météo semble parfaitement ignorer l'arrivée imminente de l'été, ne cherchez plus le premier grand rayon de soleil de la saison. Il est dans les salles obscures et il s'appelle Moonrise Kingdom

 

 


 


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