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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 09:35

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Un des événements du dernier festival de Cannes. Acclamé par la critique, prix de la mise en scène au palmarès, le film d'Amalric était calibré pour plaire aux grands esprits du cinéma hexagonal avec son sujet décalé et son traitement sophistiqué. Le réalisateur a d’ailleurs livré un vrai film d’auteur : petit budget, acteurs inconnus, décors peu glamours…

Producteur de télévision à succès, marié avec deux enfants, Joachim avait tout plaqué et avait fui aux Etats-Unis. Et quand il revient sur le terrtioire, c’est en tant que producteur d’un sptecacle de new burlesque, soit une bande de femmes délurées dans la force de l’âge qui créent leur propre spectacle de strip tease. La joyeuse bande écume ainsi les destinations le plus glamours et les plus romantiques de France : Le Havre, Toulon, La Rochelle…Et évidemment les filles sont intenables, le producteur pète les plombs trois fois par jour, et pour courroner le tout, l’argent ne rentre beaucoup..

Il apparait vite qu’Amalric a réussi un film est à son image : un peu brouillon, parfois bordélique, mais aussi d’une grande finesse et au final d’un charme fou. Il a d’abord réussi à dégoter un sujet en or au travers de cette troupe de new burlesque, et de ces merveilleuses danseuses. Il a choisi le traitement quasi documentaire pour illuster son propos, et bien lui en a pris : la caméra ne cherche pas la virtuosité, mais se faufile discrètement à travers les coulisses, les chambres d’hotel, et dans la vie de cette troupe.

A contre-courant du diktat de l’apparence, ces femmes sont fières de leur corps, le revendiquent, le montrent, le célèbrent. Si on nous sert souvent le grand couplet de la critique de la beauté stéréotypée des modèles, peu de films vont beaucoup plus loin. Qui oserait faire un film où des femmes plus toutes jeunes et plus toutes minces se mettent à nu très régulièrement ?  Il faut dire que certains numéros sont merveilleux de grâce et de sensualité,portées par des actrices de cabaret qui refont avec un entousiasme communicatif leur show devant la caméra. Hors de la scène, c’est la même ambiance tendre et surrréaliste qui prévaut, malgré les crises de nerf répétées du héros Tournée, c’est donc un art consommé de la scène ubuesque, comme cette spectatrice qui veut refaire le spectacle en plein supermarché, ou encore cette conversation sur l’autoroute entre le producteur et la caissière de la station service « Vous allez où ? » « Je vais tuer quelqu’un » « Vous avez de la chance, ça doit faire du bien »…

Dans ce joyeux bordel, on est parfois un peu perdu, mais jamais complètement kargué. Les sentiments contradictoires nous assaillent : la honte, la colère, l’affection, la joie, la tristesse, rien n’est jamais plat et standard. Et Mattieu Amalric lui-même, en se donnant le rôle principal, finit de donner une cohérence globale à cet ensemble en servant de fil rouge et en nous permettant de passer d’une ville à une autre, d’une scène à une autre jusqu’à cet hotel abandonné. A l’arrivée, son film n’est pas parfait, il est souvent un peu long,mais il est aussi tout ce que ne sont pas les photocopies stéréotypées que l’on voit sur les écrans depuis quelques semaines : original, surprenant, innatendu, tendre. 

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