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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 07:52
Les profs

 

La curiosité est censée être une qualité dans le cinéma.

Ne pas juger le film par l'affiche, et donner sa chance au produit, même si celui-ci sent la débilité profonde à plusieurs kilomètres à la ronde. En particulier pour ce film de lycée qui connaît un gros succès et un bouche à oreille plutôt positif depuis sa sortie.

 

On comprend mieux pourquoi au vu de ce "film" (notez les guillemets) qui, s'il descend dans des abysses insoupçonnables de bêtise et de médiocrité artistique, n'oublie jamais que tout cela est pardonnable par une bonne partir du public si l'on propose un peu de rythme, des blagues pas trop compliquées et des personnages hauts en couleur.

 

Ici, sept profs-catastrophes qui débarquent dans le pire lycée de France, pour le sauver ou le couler, on ne sait plus trop. Le cadre est connu, le réservoir comique facile à exploiter. Et ça marche presque dans le premier tiers du film, où toutes ces hontes de l'éducation nationale se déchaînent sur de pauvres lycéens (presque) innocents. Clavier et Nanty viennent faire leurs petits numéros de vieux routard de la série Z, les lycéens sont aussi sympas et branleurs que prévu, tout le monde s'amuse bien...avec la palme (académique) pour un prof de sport mono-neurone plus vrai que nature. De quoi faire un bon sketch efficace de 20 minutes.

 

La suite est nettement plus pauvre, et incroyablement délayée pour ses 90 minutes. Pierre-François Martin Laval tente de recycler ici son humour issu des Robins des Bois, y compris en se donnant avec une certaine complaisance le beau rôle du grand naïf perché amoureux transi. Les aventures pas intéressantes de l'équipe de choc vont nous amener par étape à un épilogue d'une débilité assez inouïe, incluant un casse surréaliste au Ministère de l'Education Nationale. Le façon dont le scénario prend tous les raccourcis possibles et imaginables pour exploiter une idée narrative assez pauvre (voler les sujets du bac) illustre une paresse d'écriture et de créativité assez criante.

 

La tentative de rap finale résume assez bien le film : naïf, généreux mais écrit avec les pieds, sans aucun goût et à l'arrivée parfaitement ridicule.

Mais on voit tellement de comédies qui sont longues et chiantes en plus d'être antipathiques qu'il est logique que ce petit truc très mal foutu ait pu se créer un bouche à oreille positif. Ca en dit long sur l'état de la comédie française...

 

 

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