Un gamin récupère un dessin réalise par un enfant de la même école, 50 ans avant. Le dessin est une suite de chiffres qui ne semble pas avoir de sens. Mais le papa supermalin se rend vite compte que les chiffres annoncent des catastrophes, passées et à venir. Et les prochaines sur la liste ne sont pas loin.
On ne voit pas trop ce qui a attiré le réalisateur Alex Proyas dans ce pitch : mêler
fantastique et apocalypse n’est pas une idée révolutionnaire en soi, c’est même assez banal si le script n’est pas supporté par une idée ou un concept original. Et cette idée, en plus d’être
totalement foireuse, elle ne vient que dans les dix dernières minutes du film. On peut donc séparer deux parties : un film catastrophe sans surprise et sans ambition pendant une heure et
demie, puis un bon petit délire sous acides pour arriver à boucler l’histoire avec une touche qui se veut poétique et fantastique, mais qui fait surtout bien rigoler devant l’ampleur de la
catastrophe kitch. Une seule chose rassemble les deux sous-films : une incroyable mièvrerie très « Disney Channel » et qui devient de plus en pénible à force de « je t’aime
mon fils ; je t’aime aussi papa, même si maman est morte gnagnagna ». IN-SU-POR-TABLE !
Quelques petites scènes ne sont pourtant pas à jeter : les deux ou trois séquences de catastrophe, violentes, crues et très marquantes, et puis quelques scènes vraiment flippantes dans les
voitures ou en forêt, ou on retrouve le réalisateur de The Crow et de Dark City, sa mise en scène nerveuse, la photo sombre et l’irruption brutale du fantastique. Mais ces éclairs ne représentent
que quelques minutes dans un océan d’ennui, et ça ne suffit vraiment pas pour sauver le film. Il ne sera pas sauvé non plus par Nicolas Cage, qui cachetonne paresseusement dans un de ses rôles
les plus inintéressants (et c’est pourtant pas ça qui manque dans sa carrière récente). Mais c’est probablement pour le réalisateur qu’on a le plus de peine : en quelques années, Alex Proyas
a glissé doucement mais sûrement du statut de jeune réalisateur prometteur à celui de mauvais faiseur de blockbusters moisis.