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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 23:04



 

Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS117, le meilleur agent secret français est de retour. Le premier épisode avait surpris et séduit : second degré permanent, pastiches, références et autodérision, le tout dans finesse assez inhabituelle dans la comédie made in France. Pas le gros délire, mais un spectacle très plaisant et des répliques cultes. L’attente était donc importante pour la suite, avec la même équipe, et un changement de lieu puisqu’on a troqué l’Egypte contre le Brésil.

Pour faire simple : vous avez aimé le premier, vous adorerez le deuxième, vous vous êtes ennuyé avec le premier, vous vous emmerderez sérieusement avec le deuxième…je fais partie de la première catégorie.

Plus qu’une suite, il s’agit d’une adaptation, dans un nouveau décor et avec quelques nouveaux personnages secondaires. La trame est d’ailleurs rigoureusement identique : le franchouillard Hubert est largué dans un univers qu’il ne connaît pas du tout, pour traquer du nazi, en compagnie d’une bande de hippies et avec l’aide du Mossad, en particulier d’une charmante lieutenant colonel de l’armée israélienne. Et l’effet de décalage marche encore à plein régime : issu d’une France traditionnelle et vieille école, OSS117 ne peut s’empêcher de partager avec tout le monde ses vues sur les femmes, les juifs, les nazis, les brésiliens, la famille… sans aucune retenue. Et c’est une véritable tornade : toutes les deux minutes, on a droit à une réplique culte qui écrase consciencieusement le politiquement correct. Une avalanche de blagues ringardes et vulgaires sur l’histoire juive et la condition féminine, c’est à la fois à hurler de rire, et complètement innocent tant il est évident que le personnage est un abruti fini. Sur ce point là, l’équilibre trouvé est à la fois totalement décapant, et fait franchement du bien dans un contexte où on n’a l’impression que certains sujets de comédie seraient devenus tabous au cinéma. En plus de ce franc délire, le réalisateur se permet quelques vacheries bien senties sur la France gaullienne, et un trip sous LSD très osé. Et pour incarner ce personnage irrésistible de bêtise, Jean Dujardin est absolument parfait.

Du côté des situations et des dialogues, réussite totale donc. Tant mieux, car du côté du film d’aventures, c’est moyennement réussi et les scènes extérieures sont parfois assez longues, et plutôt moins drôles (à l’exception notable de la déjà cultissime scène du crocodile rôti…) On pourra regretter que l’histoire soit aussi décousue : en se concentrant sur les dialogues, le réalisateur a réussi le tour de force d’aller encore plus loin dans le second degré et l’outrance que lors du premier épisode, mais il en a presque oublié qu’il avait aussi une histoire à raconter, fût-elle parodique. Et le fait qu’on nage en plein second degré ne sauve pas quelques gros trous d’air, surtout dans la dernière demi-heure.

Ca ne nous empêchera pas de demander un troisième épisode, tant il est rare de voir autant d’insolence et de mauvais goût dans une comédie, qui choisit de faire confiance dans l’intelligence et le second degré de son spectateur. Après les derniers films commis par Franck Dubosc et Gad Elamleh, c’est quand même vraiment rafraichissant.

 

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