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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 08:47

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Le polar ou le film d’action n’est pas vraiment une spécialité française, ou même européenne, alors qu’il fait ou a fait les beaux jours d’un certain cinéma américain, et qu’il a fait une partie de la gloire du cinéma asiatique. C’est pourquoi il est de bon goût d’être prudent et soupçonneux lorsqu’on nous propose un petit polar nerveux made in France, surtout avec Gilles « les petits mouchoirs » Lellouche dans le rôle titre.

Mais le réalisateur Fred Cavayé a eu la très bonne idée de mettre son ambition au bon niveau, et de ne pas se prendre pour John Woo. Il essaie simplement de livrer un bon film punchy, dopé au suspens et à l’action. Et surprise : il y réussit parfaitement


Samuel et Nadia attendent une petite dans la joie et la bonne humeur. Enfin jusqu’à que Nadia soit prise en otage violemment par un inconnu qui exige de Samuel qui fasse ssortir un gangster de l’hopital où il travaille. Ledit gangster étant mêlé à un assassinat de patron d’industrie, sur fond de guerre des polices…


En voilà une bonne surprise ! Après avoir vu cette année beaucoup de films mous du genou, quel plaisir de se retrouver confronté à un petit polar urbain sec et nerveux, bien mené, et sans autre ambition que de nous mettre un bon coup de speed, mais avec un sens certain du cinéma.  

 Sens du cadre et du mouvement, parfaite utilisation des bâtiments, des écrans vidéos, du décor urbain, Fred Cavayé se montre rapidement dans son élément et nous transporte avec une fluidité remarquable dans une succession de scènes très réussies, en particulier une hallucinante partie de cache-cache dans le métro.  Si le réalisateur n’est pas encore Greengrass ou De Palma, le simple fait que son cinéma fasse résonner immédiatement ses noms prestigieux montre qu’il a déjà fait une certaine partie du chemin…

Et puis le gars a le sens du rythme : le film est court, dense, jonglant parfaitement entre la tension effrénée et les quelques pauses, sans oublier de faire avancer pièce par pièce une intrigue qui relance sans cesse la fuite en avant de ces deux mecs aux abois qui ont la moitié de la police de Paris sur le dos. Cerise sur le gâteau, le film se permet régulièrement d’être surprenant, de nous prendre à contre pied pour nous emmener là où on ne l’attendait pas, pour conclure avec une mémorable longue scène finale dans un commissariat où Cavayé prouve qu’il est à peu près aussi  à l’aise en intérieur qu’en extérieur. Du super boulot, livré avec en prime un zeste de mauvais esprit : c’est fou ce que le patron milliardaire qu’on aperçoit furtivement ressemble à Bernard Arnault…


Autant dire qu’on est près à pardonner beaucoup de choses au film, qui ne manque pourtant pas de défauts par ailleurs. On est près à oublier cette invraisemblable intrigue judiciaro-industrielle qui sert de prétexte au film, mêlant flics ultra-véreux patibulaires et capitaines d’industrie foutraques. On oubliera  que la plupart des personnages de policiers ont été écrits à la serpe. On  pardonnera aussi des effets de manche un peu voyants et pas toujours du meilleur effet, comme ce drap sur un cadavre non identifié. Par contre, on est à la limite de ne pas pardonner le numéro bien lourd de Gérard Lanvin, qui s’est manifestement beaucoup entraîné devant les DVD du Parrain à faire du sous-De Niro, ou alors du sous-Pacino…à moins que ce ne soit juste du sous-Lanvin. Vivement la retraite Gérard !

D’autant que les deux petits jeunes Roschdy Zem et Gilles Lellouche jouent le jeu à fond, avec un naturel confondant et sans chercher à en faire des caisses, et permettent de hisser ce film dans la catégorie des très bonnes surprises de cette fin d’année. Quand à Fred Cavayé, il prend date. On attend avec impatience de voir ce qu’il sera capable de faire avec un peu plus de moyens et un scénario plus écrit… 

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