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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 08:29

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Le TGV, Paris et le mont saint Michel.

On se ballade, on s'aime, on parle en voix off, on se questionne sur la vie, l'amour, les petites fleurs et Dieu. Bienvenue chez un Terence Malick qui a définitivement largué les amarres le raccrochant au monde réel, au cinéma structuré, à la narration.

 

Plus qu'un film, une expérience sensorielle, tentative d'approcher la beauté et l'humain dans sa forme la plus pure. De manière radicale, sans concession ni facilité. Et naturellement, un projet qui ne peut que diviser, se prêter à la moquerie. Un OVNI d'une liberté stupéfiante, où chaque plan se veut une oeuvre d'art, où la lumière et la musique ont souvent beaucoup plus d'importance que les dialogues. Quelque chose de nécessairement expérimental, voir presque mineur par moment, loin des immenses chef d'œuvres de son auteur. Mais faut-il pour autant refuser le voyage ?

 

Des personnages ? Non, des ombres, des visages, des sourires des yeux. Des décors ? Non, des lieux parfois anonymes, parfois connus, merveilleusement éclairés, à l'intérieur des maisons d'Oklahoma comme sur les plages normandes. Une histoire ? Non, des sentiments, des peurs, des rancœurs, de l'amour.

Terence Malick n'analyse pas, il effleure. Il n'explique rien, il observe en coupant scrupuleusement tout ce qui peut se raccrocher à une logique, une progression, une argumentation. Deux heures d'un tel programme, est-ce que c'est long ? Peut-être mais c'est beau. Et le plus souvent, cela suffit. Empesé dans une religiosité envahissante et contraint dans sa petite maison de banlieue, le réalisateur avait parfois semblé bien à l'étroit dans sa petite maison du "Tree of life". il retrouve ici une liberté complète et totale : on voyage, on change de pays dans un frôlement, on passe du matin au soir, du printemps à l'été sans que jamais on ne sache vraiment quand et où on se situe. Il ne faut d'ailleurs chercher aucune prise, aucune aspérité dans ce film. Les hommes sont des fantômes (magnifique Bardem), autour desquels virevoltent sans fin femmes et enfants...

 

Un cinéma étonnant, fou, décalé, qui laisse quasiment tout le monde sur le carreau. Qui fait claquer les sièges de spectateurs ahuris par tant de décalage. Qui fait hurler à la trahison des cohortes entières de critiques qui ont pourtant adoré le Malick pesant et lyrique de Tree of life. Mais qui laisse une petite portion de spectateurs ravis, en apesanteur, comblés par tant de beauté sur pellicule et par un moment où l'on ne se cherche qu'à admirer, ressentir, voyager. Plus à comprendre et à interpréter.

Il y aura aussi ceux qui préféreront toujours le Malick qui utilise son talent et son art pour filmer des personnages, des histoires, des destins. Mais il y a aussi ceux qui sont prêts à aimer un film, même si on est en droit de se demander si c'est encore de cela qu'il s'agit. Un film qui n'en est pas vraiment un. Mais un moment sublime.

 

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