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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 08:42

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif

 

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Les naïfs qui pensaient qu’ils en auraient fini avec Harry Potter pour ce 7ème épisode en sont pour leurs frais. Dans une optique éminemment artistique (si, si, on vous jure, clame le studio, on veut respecter les fans), ce 7ème opus a été coupé en deux parties pour « préserver la richesse de l’histoire ». Il est évident que cela n’a rien à voir avec une quelconque vision mercantile de l’exploitation de la saga, notoirement connue pour être réservoir à cash de la Warner depuis des années. On retrouve donc Harry dans un monde de sorciers où Voldemort s’apprête à prendre le pouvoir. Livré à lui-même, ne pouvant compter que sur ses deux meilleurs amis, le voilà parti en camping dans la campagne anglaise à la recherche des Horcruxes. Le problème étant qu’il n’a pas la moindre idée où les trouver, ni comment les détruire. En même temps, y a 5 heures de film(s) à tenir, aucune raison de se dépêcher…


Avec les moyens considérables dont dispose le film, la question de la réussite d’un Harry Potter se mesure plutôt à la capacité du scénariste à adapter pour l’écran des bouquins longs , complexes, et avec des faux rythmes et une multitude de personnages, et finalement assez peu pourvus en séquences d’action et de mouvement, ces caractéristiques étant exacerbées dans les derniers livres de la saga. Cela avait rendu les opus 5 et 6 au cinéma longs et parfois bien déséquilibrés. Malheureusement, le choix de faire 2 films pour celui-ci renforce ce malaise. Là où l’adaptation aurait pu profiter d’une longueur réduite pour dynamiser le récit, elle le dilue encore plus. The deatly hallows est un récit en deux parties : une longue errance qui finit de poser les personnages et qui rassemble les pièces du puzzle, puis une course effrénée jusqu’à la résolution finale. En coupant ce récit en deux parties, ce film ne conserve que l’errance, très centrée sur les trois protagonistes, et volontairement interminable. C’est peu dire que les non initiés risquent de trouver le temps long…Même les aficionados risqueront de sombrer dans cet immense trou d’air qui prend tout le milieu du film, entre camping sauvage, disputes conjugales adolescentes, le tout dans une quête sans but, sans fin et sans porte de secours.


Si la réalisation de David Yates est toujours efficace, elle prend assez peu de risques et se contente comme d’habitude de mettre en images sagement un univers suffisamment riche comme ça. Tout ceci sent bon le blockbuster très formaté et le film de sortie familiale auquel les parents forcés par leurs enfants devront se soumettre la mort dans l’âme. (Les mêmes parents seront ravis de constater qu’un film pour enfants inclut dorénavant des morts à la pelle, des scènes de torture, et du presque cul)

Quelques fulgurances vienent néanmoins nuancer le résultat : moins transparent que ces collègues, Ron fait souvent rire et parvient à être touchant. Le passage au ministère de la magie sous influence Brazil est rythmé, riche et très inspiré. Et puis il y a cette curieuse séquence animée, audacieuse et très réussie, qui vient donner un peu d’air au récit à un moment où  tout semble sombrer.

Mais en 2 heures et demie, ces quelques bons moments ne suffisent pas pour sauver le film d’un sentiment global d’ennui. On comptera donc sur  la der des der pour sauver le prestige cinématographique d’une saga dont les trois derniers épisodes ont été des déceptions assez formatées. Les pièces sont en place, les sorciers sont chauds bouillants et les baguettes frétillent : tout est prêt pour le feu d’artifice final que Warner Bros Company vous invite à venir contempler l’été prochain en famille ou avec des amis. Enfin avec qui vous voulez tant que vous payez votre payez votre place de ciné…

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