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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 12:27
American Sniper

 

 

A 80 ans passés, Papy Clint n’est pas encore gâteux, mais il montre quand même de sacrés signes de faiblesse. Après quelques films insignifiants, cet « American Sniper » lui a pourtant permis de retrouver de manière spectaculaire les cimes du box-office américain.

 

Il faut dire qu’en adaptant la biographie du « plus grand tueur de l’histoire américaine », ce bon vieux Clint a trouvé de quoi brosser le patriote yankee dans le sens du poil.

Pensez-vous, un bon petit texan élevé au grain, qui aime le rodéo et les armes à feu, et qui traite les femmes en gentleman tant qu’il s’agît de conclure (après, c’est une autre histoire). Un Navy Seal sévèrement burné, qui va subir l’entrainement maison le sourire aux lèvres avant d’aller tirer de loin des insurgés irakiens comme des lapins. Tout ça dans le but louable de défendre ses petits camarades. 4 rotations en Irak, et plus de 200 ennemis liquidés. Une légende, la classe mondiale.

 

Le principal problème du film c’est son manque de point de vue.

Embarrassé par cette figure un peu trop monolithique, Eastwood tente péniblement de s’extraire du pur film patriotique mais n’y parvient pas. Partagé entre son admiration pour les performances du bonhomme et les horreurs de la guerre, il hésite en permanence. Même du côté de insurgés, son regard oscille entre la parodie grotesque (le chef rebelle , un Hannibal Lecter qui aurait un peu trop forcé sur le café) et l’admiration (le sniper adverse, beau, félin, solitaire, beaucoup plus sympathique que toute l’armée américaine réunie)

 

D’où un film complètement déséquilibré, qui parvient quand même à maintenir l’attention pendant les séquences irakiennes, bruts, violentes, plutôt bien mises en scènes. Mais le retour à la maison est rude. Entre la femme en pleurs, la difficulté du retour à la vie et les scènes de famille, on nage en plein cliché, bien renforcés par ce surréaliste passage où les parents se passent une poupée en plastique sensée être un bébé (mais qu’on voit parfaitement à l’écran), preuve flagrante d’un amateurisme assez surprenant à ce niveau.

Pour résumer, la guerre, c’est dur. Tuer des gens, c’est normal quand on est un soldat. Et rentrer chez soi, c’est encore plus dur. Compliqué de s'apitoyer sur le sort du pauvre sniper, surtout quand on comprend qu'il est surtout troublé de pas avoir tué plus de monde pour pouvir mieux protéger ses camarades.

 

Sans compter que le générique final plombe encore un peu plus le film. Car, en mettent en diffusant des images de funérailles quasi nationales du « héros », Eastwood se range du côté du premier degré vindicatif et bas de plafond. Dans la vie, il y a les moutons, les loups, et les chiens de berger.

Si tu menaces mon frère, je te tue.

Les Etats-Unis sont le plus beau pays du monde.

Rideau.

Charlon Heston likes it

 

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Mais il y a quand même une déception, et elle se situe davantage dans les accélérations du manège. Si les grandes scènes d’action sont parfois fascinantes, elles sont rarement virtuoses, et parfois totalement abstraites.

Cette virée dans le ciel de Chicago aurait pu être grandiose, dingue, mémorable, elle est juste curieuse, tant les Wachos se semblent pas savoir ce qu’ils filment, leurs personnages toujours en mouvement, où les buildings qui s’effondrent autour d’eux. Un pêché d’excès que l’on est prêt à pardonner vu le bonheur que le film procure, mais qui laisse quand même un léger goût amer dans la bouche.

 

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