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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 14:35

Quand on demande quel est le plus grand réalisateur américain vivant, il y a de quoi s’interroger. Clint Eastwood ? David Fincher ? Quentin Tarantino ? Michael Mann ? Terence Malick ? Non, la réponse est beaucoup plus simple que cela, le plus grand, c’est Michael Bay. 

De films en films, le réalisateur a poussé plus loin que quiconque l’art du blockbuster américain estival. Sous sa caméra, le divertissement devient un art majeur pour peu que l’on puisse en apprécier la sensibilité.

 

michael-bayTout d’abord, une façon de filmer au stroboscope, alternant travellings de 3 secondes avec des ralentis qui rendraient honteux n’importe quel réalisateur ayant encore un peu de fierté…mais pas Michael. Ensuite, pour conquérir le cœur du Texan qui va s’abriter de la chaleur dans son cinéma climatisé, une surdose de patriotisme, poussé dans ses retranchements les plus ridicules et les plus grotesques quelque soit le sujet. Toujours pour rester proche de son public, on mélange tout cela avec une vision du monde proche de la beauferie totale, frisant régulièrement avec l’homophobie et la misogynie : grosses bagnoles, grosses motos, gros muscles, bière, virilité et roule ma poule. Quant au reste du monde, il n’existe qu’à travers des cartes postales : il est très rare de voir un chinois représenté en dehors d’un restaurant, ou un français loin de la Tour Eiffel.

Mais à l’arrivée, c’est du plaisir en barres. On aime ça, on sait pas pourquoi, on se cache, on a honte, mais c’est tellement bon de se laisser aller à une telle décadence. Au deuxième ou au dixième degré, ça passe…surtout quand on sait qu’un blockbuster peut être tout à fait nul, ennuyeux et ringard, voire comme ça, ça ou encore ça.

 

Ses principaux chef d’œuvres

 

Bad Boys 

bad-boys.jpgPremier film et tous les tics sont déjà là. Entre un Will Smith pas encore star mondiale mais qui en fait des caisses comme si, un Martin Lawrence en roue libre, et Tcheky Karyo en méchant français échappé de James Bond, Michael réinvente le buddy movie chez les flics blacks. Le scénario ne vaut pas grand-chose, mais les vannes fusent bien, les fusillades sont spectaculaires et c’est avec un bonheur communicatif que les protagonistes passent deux heures à foutre un bordel monstre partout où ils passent, en faisant criser famille, amis, patrons et services municipaux. Gros succès.

 (Bande annonce

 

 

The Rock

Rockw.jpgLa prise en otage d’Alcatraz par le plus grand général de l’armée américaine qui veut sauver l’honneur déchu de l’armée. Rien que ça. On sent que Michael a eu plus de liberté, ce qui lui laisse plus de place pour faire un peu n’importe quoi, avec en particulier des digressions sans fin la première heure, juste pour pouvoir faire fondre un mec à l’acide dans une base militaire, ou encore faire un carnage dans les rues de San Francisco en explosant un cable-car. Une fois sur le rocher, c’est la routine : pas un plan de plus de 5 secondes, un scénario totalement surréaliste, un rythme effréné, deux mecs qui se balancent des vannes alors qu’ils sont en danger de mort et de longs chapitres sur le patriotisme américain. Mais l’ensemble est irrésistible, en particulier grâce au savoureux duo Nicolas Cage/Sean Connery, qui passent avec un enthousiasme communicatif les plats les plus lourds et l’affirmation que le réalisateur est parfaitement à l’aise pour animer un bon gros action-movie.

(Extrait)

 

 

Armageddon

armagedon.jpgLE chef d’œuvre absolu de son auteur. La pépite. La merveille. On ne sait pas par où commencer, entre les sermons virils sur l’honneur, les attaques répétées contre les lois les plus élémentaires de la physique, les wagons de clichés déversés à chaque seconde (les français en béret avec une baguette devant le Mont Saint Michel, oui, oui) et les scènes les plus surréalistes les uns que les autres pour parvenir à faire péter un astéroïde avant qu’il ne détruise les USA…euh, pardon, le monde entier.   Et le mélange est exceptionnel, jamais ennuyeux, toujours hilarant, parce que le réalisateur parvient dans son style à tenir les deux heures et demi sans un seul temps mort. L’immense moment du film reste l’inénarrable discours du président des Etats-Unis au monde, qui synthétise en quelques minutes tout le cinéma de Michael Bay. Le film sera le plus gros succès de l’année.

 

 

Pearl Harbor

Pearl-Harbor.jpgMichael a grandi. Après avoir rempli les salles, il veut désormais tourner son grand œuvre, son Lawrence d’Arabie à lui. Quoi de mieux pour tout ça que de refaire un monument de l’histoire américaine, et louer la bravoure de ses soldats, même dans la débâcle ? Avec d’énormes moyens, Michael tente donc le film sérieux, même si la pyrotechnie intense de la bataille porte bien sa marque. Hélas, trois fois hélas. Avec le soucis de faire un « vrai » film, et de rendre intelligent, le réalisateur sombre dans l’ennui le plus total. Il n’est pas fait pour filmer une histoire d’amour sensible et classieuse, pas plus que pour trouver le souffle de réécrire un grand moment d’histoire. Long et chiant, Pearl Harbor se fait descendre par les critiques et connaît un succès très mitigé..

(Bande annonce)

 

 

Transformers

optimus-prime-transformers-movie.jpgMichael a compris. Il ne sera jamais Francis Ford Coppola. Il restera ad vitam le vilain petit canard qui produit à la chaîne des films idiots. Dont acte. Il choisit de s’atteler à l’adaptation d’un dessin animé rempli de robots qui se transforment en camions, en voitures ou en tanks. Débile ? Profondément, et ça tombe bien, c’est son élément. On continue de démolir scrupuleusement les villes américaines une par une, on fait intervenir l’armée US n’importe où dans le monde, on décore le plan avec Megan Fox et ses tenues qui tiennent plus de la philatélie que de la mode et on saupoudre le tout d’humour pipi-caca très en dessous de la ceinture. Et on retrouve notre Michael, hyper inspiré pour filmer de magnifiques séances de baston urbaines entre des robots qui se transforment... la grande classe. Très gros succès, qui donnera lieu à une suite très nulle, en attendant le numéro 3

(Bande annonce)

 

 


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