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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 08:32
Le journal des séries : The walking dead

 

 

The walking dead (AMC) - Saison 5 

 

This is the end.

 

Il y a un moment où il faut savoir s’arrêter. Et laisser tomber une série en route n’est jamais facile, particulièrement au milieu d’une saison. Mais là, c’est plus possible.

Comment une série branchée, efficace et intéressante a-t-elle pu tomber aussi bas ? Comment expliquer que les audiences restent aussi hautes alors que la série s’enfonce dans une médiocrité telle qu’elle va bientôt trouver des gazs de schiste ?

 

Cette première partie de saison 5 fait office de potpourri (très pourri), confectionné à partir de tous les ingrédients habituels de la série. A l’arrivée, c’est l’overdose.

Et voilà le flashback pour occuper du temps de cerveau disponible, même si il n’apporte rien.

Et revoilà la sous-préfète qui a menti sur son passé, ce qui semble être une grande surprise pour tout le monde (mais pas pour nous)

Et rerevoilà les méchants sadiques (mais qui voulaient que se défendre contre le vilain monde, hein) qu’on va découper en tranches.

Et hop, on se re-sépare en sous-groupes alors que les 49 dernières fois, on a dit qu’on le ferait plus.

Et bien sûr, on fuit, tout en découpant au couteau de cuisine les zombies qui débarquent par bande de quinze.

Même la mort règlementaire d’un des personnages tombe à plat, trop attendue, trop facile, trop tire-larmes.

 

Et surtout, le vide. Du rien, pendant des heures. Des portes qui grincent, des feuilles qui volent sur la route, des longues marches, des maisons vides. Des épisodes montés pour moitié à partir de plans de coupe. De quoi concurrencer les chevaliers du zodiaque dans l’art d’étirer jusqu’à l’écœurement des scènes vides.

Pas de fil rouge, pas de consistance, pas de nouveau personnage marquant, pas de thème. Rien.Un produit packagé dont on ne change pas la recette puisqu’il draine des millions de téléspectateurs. Patrick Le Lay likes it.

 

Le passage en format 20 épisodes avait déjà fait beaucoup de mal à la série. Peut-être qu’en regarde un par semaine étalé sur un an rend l’exercice plus supportable. Mais la vie est trop court pour supporter des foutages de gueule pareils.

Allez, ouste. La sortie, c’est par là.

 

 

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 10:18
Foxcatcher

 

Il avait fait sensation à Cannes, et il y a effectivement de quoi faire : un sujet original lourd de toutes les symboliques possibles (des lutteurs en course pour les jeux olympiques), des thèmes américains au possible, le gros label « histoire vraie » (balancé post-générique), et surtout, des numéros d’acteurs tout en performance physique, avec la statuette dans le viseur.

 

Bennet Miller enferme donc ses acteurs dans un faux huis-clos, explore leurs frustrations, décortique le petit monde ridicule de deux hommes malades de ne pas être reconnus. Le lutteur, Channing Tatum, mâchoire carrée, qui n’a pas besoin de faire de grands efforts pour incarner un morceau de viande mono-neuronal manipulé par son nouveau maître. Ce maître, c’est donc Steve Carrel, impressionnant dans son incarnation du propriétaire fin de race sur le déclin, avec prothèse nasale en prime. C’est sa présence inquiétante qui sert de ciment au film, c’est elle qui lui donne son intérêt et sa profondeur.

Il n’y a bien que le grand frère (Mark Ruffalo, épatant) pour apporter une once de sérénité et de raison dans ce cirque. Mais lui aussi a ses faiblesses, et chaque homme semble avoir son prix.  

 

Tout cela est effectivement propre, bien foutu, et chacun est à sa place alors que la pression monte. Mais reste que, derrière ces compliments, le style du réalisateur Bennet Miller me reste assez étranger. Il y a dans ce cinéma un vide, un aridité et une sécheresse qui tient parfois pour moi d’une mise en scène artificielle. Comme cette manière brutale de fermer les scènes, souvent au prix d’une coupure sonore sèche. Comme cette accumulation d’effets de style (scènes filmées de loin, scènes muettes, décor surutilisés).

 

La folie immense et destructrice du milliardaire n’est qu’effleurée, par des petites touches légères, comme si l’élégance de l’exercice ne permettait pas à ce cinéma tout en sous-entendus de se déployer complètement. Les enjeux psychologiques semblent simples, évidents, et ce vieux garçon qui cherche à échapper à l’emprise de sa mère n’a pas tant d’aspérités. Le dénouement arrive alors, brutal, rapide, presque par surprise. Et on reste scotché là.

 

Bennet Miller sait manifestement bien choisir se sujets et ses scénaristes. Et livrer un film original et intéressant. Mais qui n’a décidemment pas tant d’élégance et d’envergure. 

 

 

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 08:12
Les nouveaux sauvages

 

Arrivé avec un buzz fort positif depuis le dernier festival de Cannes, le film a indéniablement de quoi séduire. D’abord avec le principe du film à sketch qui joue parfaitement sur les avantages de l’exercice : les segments sont courts, rapides, denses, qui ne laissent pas une seconde de répit. Idéal pour un public zappeur qui voit défiler des situations familières de la vie, ces moments de stress ou d’injustice, où l’envie de tout casser monte intérieurement, et où l’on se retient.

Sauf parfois…

 

Ce moment où le quidam, broyé par une machine qui le dépasse (l’état, la famille, ..), se révolte dans une explosion à la fois jouissive et destructrice. C’est un PV de trop, un dépassement sauvage, un mariage gâché, un drame nocturne.

 

De durées et de contenu très hétérogènes, les sketchs sont plutôt équilibrés, ce qui donne de la constance à un film souvent très malin. A chaque tournant où l’on se dit que c’est exagéré, il retombe sur ces pattes, dans un virage serré mais jamais artificiel. Que ce soit dans cet avion au départ, quand un notable se met à refuser des pots de vin, ou quand des mariés se tombent dans les bras, il y a souvent une surprise au bout du chemin, ce qui redonne une épaisse couche de charme à un film qui n’en manque décidemment pas.

 

Après, on peut toujours se poser la question de l’intérêt de cette violence surjouée, au-delà de l’effet libérateur un peu primaire.

N’est-ce pas un peu facile de laisser partir en roue libre des protagonistes dont le pétage de plomb sera forcément un grand spectacle ?

Se poser la question, c’est déjà un peu y répondre, mais l’efficacité et l’inventivité incontestable de cet OVNI devrait lui assurer un gros succès partout où il passe. Et au-delà de l’aspect burlesque, certains segments tentent quand même d’apporter une forme de morale. Arrêter de subir : oui,. Avec de l’artillerie lourde : oui.  Mais avec certaines limites.

Et on a le droit d’être d’accord. 

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 12:18
Le journal des séries - Banshee

 

Banshee (Cinemax) - Saison 2 

 

Avis aux amateurs de violence virile, de culs terreux yankees et de mafieux ukrainiens, la chaîne Cinemax remet le couvert avec une deuxième saison de Banhee, du nom de la charmante bourgade qui voit fondre sur elle un déferlement de violence quotidien et continu.

 

Petit rappel du tableau : dans un petit patelin de Pennsylvannie s’étripent joyeusement tout ce que l’Amérique compte de doux dingues : un caïd amish reconverti, un clan indien en décrépitude, quelques néonazis, un agent du Fbi plutôt louche, des fugitifs sous pression. Comme il se doit au pays de la liberté, chacun est armé jusqu’aux dents, les os se craquent, le sang coule, les bâtiments explosent…

 

Tout ceci reste donc assez primaire. Après une première saison avec un peu de mystère et une présentation des différents acteurs, on tire le fil en conservant le principe : pas un épisode sans que le héros ou ses potes ne distribuent des baffes ou fassent exploser quelque chose. Comme le grand méchant loup renait de ses cendres, la partie de cache-cache reprend pour quelques épisodes, jusqu’à un attendu épilogue New-Yorkais.

 

Moins intéressante qu’une première saison parfois troublante, la série prend un rythme de croisière qui n’est pas désagréable, mais dans lequel la multiplication des explications virile ne suffit pas à masquer le manque de matière. Heureusement que la gallerie de grands malades qui habite la ville et ses environs met régulièrement du baume au cœur.

 

 

Tout ceci est totalement irréaliste, souent pompeux, parfois idiot. Mais franchement, ça détend. 

 

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Alors beaucoup de bruit pour rien, non. Mais ce petit film indé ne ramènera probablement pas des oscars à la pelle comme on a pu le lire il y a quelques semaines. Les Golden Globes l’ont d’ailleurs oublié (à l’exception de JK Simmons).Pas sûr qu’on s’en souvienne si longtemps…

 

 

 

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 12:15
L'affaire SK1

 

En France, on a pas Hannibal Lecter, mais on a Guy Georges. Les épouvantables serial-killers font évidemment de très bons sujets de films policiers, en nous plongeant au cœur d’un mal incompréhensible et insaisissable. Mais le sujet a déjà été vu et revu, et c’est toujours un risque de se lancer dans un polar d’enquête de ce style.

 

C’est ici plutôt une bonne pioche. Même si on est loin des grands films noirs, où de la maitrise absolue des grands maitres américains, Fréderic Tellier « fait le job » en mettant en image une traque et un procès de manière plutôt élégante et intéressante.

 

Dans sa musette, il y a une description très folklorique du 36 quai des orfèvres (avec un hommage appuyé à L627 de Tavernier), des rivalités, de la vie de flic. Il y a la longueur interminable d’une enquête qui piétine pendant des années. Il y a toutes ces fausses pistes, tous ces rebondissements, tous ces espoirs déçus. La division temporelle entre le procès et la traque est d’abord artificielle, mais finalement intéressante car elle permet de créer des doutes et de relier l’excitation de la poursuite avec le calme triste et dramatique d’une relecture des faits.

 

Les faits, toujours, l’enquête au cœur de tout, avec le minimum d’écarts et de digressions, ce qui est rare et bienvenu dans un film du genre, et qui lui donne sa densité. Venu de la télé, Tellier est efficace une caméra en main, même si l’esthétique globale du film ressemble effectivement à un téléfilm de luxe sur TF1.

 

Et puis il y a la très belle prestation d’Adama Niane en Guy Georges. Dans un rôle impossible, l’acteur fait des merveilles du début à la fin, et sauve régulièrement des scènes de procès un peu trop didactiques par ailleurs. Bref, un film efficace et plutôt recommandable. Pas évident qu’il puisse trouver son public dans une actualité aussi tristement chargée

 

 

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 08:25
A most violent year

 

 

New York, 1981. Un nouveau riche immigré tente de faire grandir son business de distribution de carburants. Mais ses chauffeurs se font agresser, le procureur lui tombe dessus pur une histoire d’évasion fiscale. Et le terrain qu’il veut acheter semble lui glisser entre les doigts.

 

Cinéaste pour le moins déroutant, JC Chandor change donc une nouvelle fois de registre, avec un culot qui force le respect. Après le huis clos boursier shakespearien (« Margin Call ») et le film concept de naufragé (« All is lost »), il se lance dans le grand bain du film classique américain, et à New-York s’il vous plait.

Car le bonhomme est furieusement doué. Pour écrire d’abord, car cette histoire de guerre économique locale ne cède à aucune facilité. Pas de grand méchant italien, pas de plats de spaghetti, pas de règlements de compte mafieux dans Little Italy, Chandor connaît trop ses classiques pour tenter l’imitation. Plus qu’une relecture, un détournement. La limite devient fine entre le gangster et le businessman, comme un écho à son premier film où les financiers apparaissaient comme des parrains.

 

Le polar devient donc avant tout une guerre économique, une guerre d’usure, une bataille pour que chacun puisse trouver sa place. Et dans cette nasse, plusieurs personnages fascinants.

Le héros, évidemment, l’homo sapiens américain qui se bat contre l’adversité, croit en sa bonne étoile et ferait passer Job pour un modeste plaisantin. Il court après sa réussite, parfois littéralement, pendant que l’enfer s’ouvre sous ses pieds, et qu’il doit régler lui-même un par un tous ses problèmes. La femme ensuite, brillante, intelligente, un peu perverse. Essentielle dans ce jeu d’échec, même si elle n’est pas au centre. Inutile de préciser que Jessica Chastain est merveilleuse, une fois de plus.  Mais il y a aussi ce jeune chauffeur immigré, cet avocat rassurant, ce concurrent cynique, autant d’ombres que l’on croise des luxueuses demeures de New York jusqu’au zones industrielles du fleuve.

 

Car JC Chandor, en plus d’être un scénariste doué, est également un réalisateur passionnant. Par son utilisation des décors naturels d’un New-York qui semble maintenant préhistorique, par la précision chirurgicale de sa mise en scène, par ses incroyables scènes d’intérieur (avec une lumière sublime), le réalisateur réussit un film d’une élégance rare. 

 

Un réalisateur ambitieux, une intrigue tordue, une lumière fascinante, de très grands acteurs. Une certaine vision du classicisme américain qui fait plaisir à voir. 

 

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Contre toute attente, c'est  donc le côté  nouvelle star qui est le moins raté.  Surtout grâce a la belle présence de Louane Emera, qui habite le role avec une surprenante maturité et une vraie fraîcheur. On en viendrait presque a être emu pour l'audition, et à suivre avec un semblant  d'intérêt  une romance adolescente pourtant sans aucune surprise.

 

Un probable futur gros succès, mais dont la lourdeur est difficilement excusable. Et qui risque de cliver une nouvelle fois les gentils français populaires et les affreux bien-pensants et les gentils

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 08:04

1/ Interstellar de Christopher Nolan

 

2/ Saint Laurent de Bertrand Bonnelo

 

3/ Mommy de Xavier Dolan

 

4/ Grand Budapest Hotel de Wes Anderson

 

5/ Gone Girl de David Fincher

 

6/ Her de Spike Jonze

 

7/ Maps to the stars de David Cronenberg

 

8/ A most violent year de JC Chandor

 

9/ Only lovers left alive de Jim Jarmusch

 

10/ 2 jours 1 nuit des frères Dardenne

 

 

Après une année aussi triomphale que celle de 2013, on pouvait craindre un faux-rebond. Mais sans être aussi complète, 2014 s’est avérée intéressante souvent, passionnante parfois. Avec un cinéma qui n’en finit pas de se renouveler, d’évoluer, de se métamorphoser. Il y a ceux qui peuvent suivre, et il y a les autres, mais la plupart de ceux qui ont marqué l’année auront été là où on ne les attend pas.

 

Nolan semble rejouer Armageddon ? Il offre un space opéra plein de surprises et d’émotions.

 

Xavier Dolan tourne sur lui-même ? Il fait exploser l’émotion sur l’écran le temps d’une chanson de Céline Dion.

 

Bonnelo fait un biopic ? A peine, surtout un gran film sur le temps, découpé, élégant, incroyablement incarné.

 

Fincher revient au polar ? C’est pour mieux démonter le mariage américain dans une férocité incroyable.

 

Quand à Spike Jonze, Jim Jarmusch et David Cronenberg, ils ont carrément acté que le monde a déjà changé. L’un donne des émotions à un ordinateur, l’autre organise de crépuscule des vampires, et le troisième fait carrément brûler Holywwod.

 

Mais dans une année aussi étrange, trois films auront pour moi, survolé tous les autres.

Mommy, par la puissance émotionnelle dingue qui en ressort, avec les outils du cinéma les plus simples.

Saint Laurent, qui est tout ce que devrait être un film sur ces choses indescriptibles : le temps, la beauté, la mélancolie

 

Et puis Interstellar. Derrière les moqueries faciles et les procès d’intention, un film monstre, un blockbuster d’une inventivité folle, qui se permet tous les excès, et qui fait se rencontrer l’aventure, l’émotion, le temps. Un film qui propose avec un bonheur rare de faire ce que l’on ne fait pas assez souvent au cinéma : repousser toutes les limites.

 

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 08:22
Whiplash

 

 

Il a atterri sur nos écrans ce Noël auréolé d’une réputation flatteuse, probablement bien entretenue par un distributeur qui balance les quotes plein l’affiche. Une histoire de maitre et d’élève. Un petit batteur accrocheur qui se retrouve dans l’orbite d’un impitoyable prof sadique, qui va le pousser à bout. Pour son bien, pour la performance, pour la beauté de la musique.

 

Le numéro est assez familier : acceptation, dépression, puis rébellion. Plus le mentor psychopathe pousse le petit gars, plus celui-ci s’enfonce dans sa propre folie jusqu’à exploser. Et nous allons le regarder se faire couper en rondelles avec une part de voyeurisme et de perversité même pas cachée. Avec un certain plaisir, presque, surtout que le grand méchant loup, c’est l’inimitable JK Simmons, grand acteur, impeccable du début à la fin, dans le sadisme et la folie.

Le réalisateur Damien Chazelle ne se démonte pas, et explore son concept en tirant du héros tout ce qu’il compte de larmes, de sueur et de sang, jusqu’à en recouvrir physiquement la batterie. C’est assez fort, suffisamment pour capter l’attention et instaurer une tension à couper ou couteau.

 

Mais ce Full Metal Jacket musical (la comparaison saute aux yeux) n’est pas le coup de poing annoncé. D’abord parce que L’efficacité indéniable de Damien Chazelle derrière la caméra ne parvient pas toujours à cacher ses faiblesses d’écriture (les retards répétés ne sont pas crédibles, les personnages secondaires sous-écrits), et que sa belle mécanique tourne parfois à vide, et en mode « repeat ».

La première mise en route de l’orchestre est parfaitement mise en scène. La deuxième est agréable, avec les mêmes effets. A la dixième, on se lasse quand même un peu. D’autant que le film n’a pas grand-chose à dire passé l’acceptation masochiste de l’élève face au maitre, et l’émulation un peu facile dont ce dernier fait preuve pour motiver les troupes.

 

Beaucoup plus intéressant, ce qui se passe en dehors : un père désemparé, une petite copine insultée, des amis qui disparaissent. Jusqu’à une scène finale assez intéressante, mais que le réalisateur tire inutilement en longueur, comme pour surligner au marqueur les souffrances physiques de son héros-martyr.  

 

 

Alors beaucoup de bruit pour rien, non. Mais ce petit film indé ne ramènera probablement pas des oscars à la pelle comme on a pu le lire il y a quelques semaines. Les Golden Globes l’ont d’ailleurs oublié (à l’exception de JK Simmons).Pas sûr qu’on s’en souvienne si longtemps…

 

 

 

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Car JC Chandor, en plus d’être un scénariste doué, est également un réalisateur passionnant. Par son utilisation des décors naturels d’un New-York qui semble maintenant préhistorique, par la précision chirurgicale de sa mise en scène, par ses incroyables scènes d’intérieur (avec une lumière sublime), le réalisateur réussit un film d’une élégance rare. 

 

Un réalisateur ambitieux, une intrigue tordue, une lumière fascinante, de très grands acteurs. Une certaine vision du classicisme américain qui fait plaisir à voir. 

 

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 09:24
La famille bélier

 

Du chant, de la bouse, de bonnes valeurs familiales : à mi chemin entre The Voice et le bonheur et dans le pré, le tracteur de la famille Bélier débarque pour les fêtes avec la ferme volonté de tout péter. Un futur hit, calibré pour un énaurme succès en salles et des dizaines d’articles ; en faisant bras d'honneur aux Inrocks et au reste du monde bien-pensant qui cherche du cinéma dans chaque long métrage.

 

Car de cinéma, il n’y en pas beaucoup dans l’histoire de cette ado qui vit à la ferme avec ses parents et son frères, tous trois malentendants (mais aussi drôles, engagés, volontaires, sympas et épanouis sexuellement). La fille en question se révèle être une véritable diva du chant (en 10 secondes chrono, le prof a une sacrée oreille), à qui on propose d'aller jusqu’à un grand concours à Paris. On vous laisse deviner la suite…

 

On en vient à chercher la signature de Luc Besson devant une telle prouesse de marketing gaulois, qui combine à peu près toutes les composantes d’un film populaire à succès. Le problème, c'est  que le réalisateur Eric Lartigeau confond parfois populaire et crétin.

On peut assez bien supporter la France de carte postale, les pieds dans le purin et les villages fleuris, le tout enrobé par les chansons de Sardou, ça fait partie du sujet.

 

Ça devient plus dur avec un rapport pénible à la politique (l’immonde maire véreux et les citoyens débiles), et au handicap, notamment quand Damiens philosophe depuis son tracteur en se comparant à Obama (« je vois pas le problème, il a réussi, il est noir, je suis sourd »). Aïe aïe aïe. A l’image d’un film qui ne fera jamais dans la nuance, ni dans le détail.

 

Et c'est franchement dramatique quand le réalisateur lâche en totale liberté les deux stars maison pour faire leur numéro : François Damiens en pré-néanderthalien lubrique, et la malheureuse Karin Viard branchée sur du 20.000 volt. Sommés de mettre l'ambiance, ils en font des surcaisses tous les deux dans une composition de clown qui met parfois assez mal a l'aise, voir plus (la scène des règles est franchement honteuse) Il faut dire que les roles sont sur mesure : Monsieur lit des bouquins politiques et se présente aux élections.  Madame lit Pancol, fait le petit déjeuner et va chez le coiffeur. Au secours.

 

Contre toute attente, c'est  donc le côté  nouvelle star qui est le moins raté.  Surtout grâce a la belle présence de Louane Emera, qui habite le role avec une surprenante maturité et une vraie fraîcheur. On en viendrait presque a être emu pour l'audition, et à suivre avec un semblant  d'intérêt  une romance adolescente pourtant sans aucune surprise.

 

Un probable futur gros succès, mais dont la lourdeur est difficilement excusable. Et qui risque de cliver une nouvelle fois les gentils français populaires et les affreux bien-pensants et les gentils

 

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 09:54
Le Hobbit : la bataille des 5 armées

 

 

Enfin ! Après plus de 8 heures d’effort, Peter Jackson boucle donc dans la douleur sa deuxième trilogie Tolkienniène.

 

Une nouvelle épopée qui aura donc traîné jusqu’au bout ses problèmes, à commencer par cet inexplicable découpage en trois épisodes.

Pour conserver un semblant de cliffhanger, l’épisode précédent a donc été coupé à l’envol du dragon, plutôt qu’à la conclusion de cet arc. La grosse bestiole est donc toujours là dans les premières images, mais il disparait vite, et notre intérêt avec. 

 

Restera donc plus de 2 heures pour raconter l’histoire d’un roi nain, obsédé par son trésor jusqu’à faire n’importe quoi (un problème que Peter Jackson semble manifestement connaître) et déclencher un bain de sang entre 5 armées venues croiser le fer pour récupérer la montagne laissée vacante par son ancien propriétaire ailé. Une belle réunion de famille, qui comptera tout ce que l’univers de Tolkien compte de bestioles en tous genres, venues pour se mettre sur la gueule dans la joie et la bonne humeur.

 

Le problème récurrent de cette trilogie, c’est que tout y est dilué. 8 heures pour adapter un bouquin de 300 pages sur un univers parfaitement connu, c’est évidemment beaucoup trop. Tout est long et étiré, la plupart des scènes pourraient être aisément coupées en deux, mais le réalisateur a définitivement oublié qu’un film pouvait faire moins de deux heures…Et si il a conservé du matériau original un indéniable souffle, si l’unité de lieu est plutôt adaptée au film, ce troisième opus enchaîne les figures obligatoires avec un automatisme qui laisse pantois.

 

Vous aurez donc le droit au menu complet avec suppléments : la Nouvelle-Zélande vue d’hélicoptère, les triples Lutz des elfes qui se battent comme si ils passaient à Danse avec les stars, le méchant qui revient d’outre-tombe après être mort, le nain qui renifle, les armées digitales d’elfes qui se mettent au garde à vous en cadence, le cousin issu de germain qui débarque avec son armée au moment où tout est perdu. Et puis évidemment …. les aigles, oui, les aigles, toujours à la bourre, mais toujours là pour sauver la journée. C’est quand même bien pratique…

 

Une belle routine, un film qu’on a l’impression d’avoir déjà vu plusieurs fois, un peu sauvé par des personnages secondaires (le roi elfe, le cousin nain, …), mais pas par ses protagonistes qui semblent errer comme des âmes en peine au milieu des charniers et des (beaux) décors de cités abandonnées. Tout cela manque d’enjeux, de finesse, et quand le film essaye de se donner de la chair, il échoue. Les états d’âme du roi nain ne sont pas très convaincants, et les quelques tentatives de comique à travers le personnage d’Alfred sont lourdingues, et plus gênantes qu’autre chose.

 

 

On se console comme on peut avec quelques combats bien chorégraphiés dans les ruines, mais la lourdeur du pudding est décidemment assez indigeste.

Pour ne pas rester sur cette triste note, vous pouvez aussi vous repasser la première trilogie, pleine de souffle, de vie, assez loin de ce plat réchauffé au micro-ondes, qui aura rapporté beaucoup d’argent, mais n’aura pas relevé la côte d’un Peter Jackson qui risque de se traîner ce Hobbit comme un boulet. 

 

 

 

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Un film loin ‘être parfait, mais qui a le mérite de nous sortir de nos zones de confort et nous emmener là où on n’a pas l’habitude d’aller autrement que vu des hélicoptères de la télé française.

Un film utile, donc. 

 

 

 

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