Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 08:11

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif

 

194675_george-clooney-et-philip-seymour-hoffman-dans-les-ma.jpg

 

Les primaires démocrates américaines feraient passer les primaires socialistes pour une aimable fête de famille. Deux candidats en plein bourre pour mobiliser les soutiens, un état clé (l’Ohio) et des équipes à fleur de peau  entre la mobilisation des militants de le dénigrement de l’adversaire (mais néanmoins ami). 

 

Tout est là sur l’écran : les lieux familiers (salles de briefings, podiums, couloirs sombres, chambres d’hôtel…), les situations (négociations, apartés avec les journalistes, discours à la nation, …), le contexte si particulier de la primaire et de l’Ohio, le débat d’idées, même si il est seulement effleuré et vraiment prémaché. Tout est là sur l’écran mais pourtant, Clooney réalisateur se contente d’un thriller politique des plus classiques et même des plus polissés.  Quelques histoires d’égo, une présomption de scandale sexuel, quelques compromissions à la morale et l’affaire est dans le sac. Thème unique et intangible : la compromission des idéaux dans la politique.

 

Ce qui est frustrant, c’est l’incapacité de Clooney à faire décoller son sujet, à en faire un film coup de poing ou à thèse. Ces marches du pouvoir sont confortables, presque plaisantes, là où elles devraient instiller le malaise, la révolte. Est-ce la mise en scène agréable mais en pilotage automatique de Georges ? Est-ce le sentiment d’avoir vu cette histoire au cinéma et dans la vie réelle des dizaines de fois ? Est-ce le manque d’audace d’un discours de gauche parfois à la limite de la candeur ? Est-ce la durée assez courte d’un film sur ce sujet qui oblige à se cantonner à une histoire simple ? Probablement un peu de tout ça.

 

Un spectateur « nouveau » prendra probablement un peu de plaisir à découvrir les arrières cours des politiciens, l’organisation d’une équipe de campagne (même si celle-ci n’est qu’esquissée) et un thriller à peine sympathique. Un spectateur plus assidu risque vite de se dire qu’il a déjà tout vu et en mieux, en particulier dans des séries télés dont la longueur se prête tellement mieux à ce genre d’exercice (The West Wing évidemment, mais aussi la quatrième saison de The Wire ou encore la deuxième de The good wife, pour ne citer qu’eux). Si on peste régulièrement contre des films qui conservent une à deux bobines de trop, celui-ci parait bien maigre pour pouvoir répondre à son sujet…

 

Reste le plaisir incomparable de voir à l’écran ces merveilleux acteurs que sont Philip Seymour Hoffman et Paul Giamatti, qui font vivre ces grands manitous de campagnes électorales avec leurs succès et leurs contradictions. De quoi passer un moment confortable, pas de quoi relancer le film politique…


 

 


 

 


 

Page Facebook

Page twitter

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 14:21

embouteillage.jpg

 

 

 

Les voies de la distribution sont décidemment impénétrables…

 

La période des fêtes est traditionnellement favorable aux films familiaux, aux blockbusters et à quelques films « adultes ». 2011 ne dépariera pas avec le lancement dans les semaines précédant de noël du 4ème épisode de Mission Impossible, du grand film familial en 3D de Martin Scorsese, du deuxième épisode des pingouins d’Happy Feet, d’une comédie avec deux supers-poids lourds du rire à la française (Foresti et Debbouzze), le tout encadré par des films d’auteurs revenant des différents festivals (Cronenberg, Polanski, Kaurismaki). Il manquerait presque un Harry Potter dans le paysage…

 

Plus surprenant, l’incroyable embouteillage de films ciblant le même public sur les deux dernières semaines du mois de novembre. Pour les grands ados ou les adultes, vous aurez donc probablement sur les écrans pas moins de huit « gros » films en même temps, dont : 

  • celui de Matthieu Kassovitz sur la Nouvelle Calédonie (L'ordre et la morale)
  • de Luc Besson sur Aung san su ki (The Lady)
  • d’Olivier Marshall sur les flics rhônalpins (Les lyonnais) - beau clin d'oeil à l'actualité
  • de Jean-Jacques Annaud sur le pétrole (Or Noir)
  • de Brad Pitt sur le base-ball (Le stratège)
  • de Judd Appatow&Cie sur le cancer (50/50)
  • de Johnny Depp sur le rhum (Rhum Express)
  • d’Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca) sur le futur (Time-Out)

Le tout dans le sillage du 4ème Twilight qui, si il cible un peu plus bas en terme d’âge (mental), ne fera pas que du bien. On rajoute à tout ça deux films d’action dans des genres différents (la fausse suite de 300 et le polar français Nuit Blanche) qui vont prendre de la place sur les écrans et drainer les ados, et le paysage cinématographique commence à ressembler au triangle de Rocancourt un 15 aout.

 

Ca sent le casse tête pour les exploitants qui ne disposent pas de 15 salles…il va falloir choisir entre tant de films. En particulier quatre films français majeurs qui sortent… en 3 semaines. Après le coup de la guerre des boutons, c’est décidément assez désespérant. Alors même si on sait qu’il n’est pas simple de repousser trop longtemps une sortie, même si la fin de novembre peut servir de tremplin vers les fêtes, on a du mal à comprendre cet encombrement qui fera forcément des victimes.

Si certains films drainent un public ciblé, le nombre d’entrées potentiel à se partager n’est pas très extensible au final, voir pas du tout dans le pire des cas. Parlez-en aux producteurs des 2 guerres des boutons qui se sont péniblement partagés 3 millions de spectateurs… sur deux films.

 

Alors profusion incontrôlée de films ? Caprices de distributeurs ? Mystère… Les français risquent d’aller au casse pipe en sacrifiant des films a priori vendeurs et à gros budget. Moins cotés, les américains qui essaient probablement d’éviter Noël pour une confrontation frontale avec les « gros » risquent de ne pas du tout trouver leur public dans cet embouteillage.


Partager cet article
Repost0
25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 12:58

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif

 

Real-Steel-2-Movie.jpg

 

Dans un futur pas si lointain, les combats de boxe entre humains n’attirent plus grand monde. Pour compenser, ce sont dorénavant les robots qui pratiquent le noble art, et qui se mettent en pièces (sans jeu de mot) sur les rings du monde entier. Charlie Kenton, ancien boxeur de son état, va d’échecs en échecs avec ses robots et se cache pour éviter de payer ses dettes. Tuile supplémentaire, son ex décède et lui laisse la garde de son fils. Bizarrement, la mayonnaise ne prend pas entre le pré-ado geek et son géniteur qui l'a abandonné comme une merde...

 

C’est Disney qui est aux manettes, et ça va se savoir. Au-delà du grand spectacle familial calibré, le film nous offre une de ses histoires bien puissantes qui condense tout ce qui fait la légende de l’Amérique : gout de l’effort, honnêteté, famille, argent, sport, gros camions, mais aussi un bon vieux sous-titrage sur les "vraies"  valeurs et le fait que tout le progrès technologique du monde ne pourra jamais balayer l’amour entre un père et un fils. La preuve en images avec un vieux robot sorti de la décharge qui va mettre une bonne dérouillée à tous les bijoux de technologies importés (bouh !) qu’on lui met entre les pattes. Mais ma bonne dame, le vieux robot, il a un cœur gros comme ça, et un entraineur haut comme trois pommes qui n’en veut et qui ne laissera ni les millions d’une riche héritière étrangère (bouh !), ni les prouesses techniques d'un designer japonais (bouh!) lui retirer son rêve. Inutile de trop insister sur le côté Bisounours de l’objet, c’est dans le cahier des charges de départ. Allergiques s’abstenir.

 

Mais si c’est Disney qui distribue, c’est aussi Spielberg et Zemeckis qui produisent, et ça transparait régulièrement sur la pellicule. La maitrise technique est assez poussée, les combats entre robots sont propres et variés, il ne manque pas un boulon aux joujous qui s'étripent sur l'écran. Et au centre du film, la gamin est plutôt bien, direct, pas lourdingue...presqu’un exploit quand on sait combien de films ont pu être gâchés par un môme tête à claques. On sent même vaguement flotter l’esprit de Rocky sur le final où « l’underdog » se mesure au champion en titre sous les acclamations du public…

 

C’est sur que le film s’adresse avant tout aux 8-12 ans, et que le côté gnangnan et simpliste pourra en rebuter plus d’un. Mais si vous avez 10 ans dans votre tête et que vous n’avez pas digéré les deux derniers Transformers, sachez que dans le genre guimauve de chez Disney, on a déjà vu pire… (et on me souffle dans l'oreillette, dans le genre film avec Hugh Jackman, on a aussi déjà vu pire...)

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 16:37

Certains devaient de demander où il était passé. Après de gros problèmes financiers dûs à la quasi banqueroute du studio MGM, l’agent secret le plus célèbre du monde semble bien décidé à revenir pour un 23ème épisode, histoire de sauver le monde. (il aurait pas une solution pour la zone euro tant qu'on y est ?)

 

Côté réalisateur, le studio semble décidément avoir le goût du risque. Le retour de James dans un quasi reboot avec sa nouvelle tête avait été assuré par la mobilisation d’un vieux routard du cinéma d’action : Martin Campbell. Résultat : gros succès pour Casino Royale, qui avait du monter à la tête des executives puisqu’ils ont décidé de confier le bébé suivant à Marc Forster, réalisateur suisse inexpérimenté, auteur de drames et de comédies enfantines. Un casting complètement aberrant, qui n’a pas manqué de faire ses preuves puisque Quantum of Solace avait été une vraie déception. 


sam-mendes.jpg   Hélas, il semble que les grands pontes n’aient pas renoncé à leur projet de greffe entre le cinéma d’auteur et la franchise puisque c’est Sam Mendes qui a été choisi pour celui-là. Réalisateur connu pour ses films théâtraux, tendus et graves comme American Beauty ou encore Les noces Rebelles, on se demande vraiment ce qu’il vient faire dans le projet. C’est un pari, dirons-nous. Loin de moi l’idée de juger l’œuf dans le cul de la poule, mais quand même… y a pas assez de bons action-makers sur le marché ?

 

Daniel-Craig.jpg   Pour le reste du menu, on retrouve donc Daniel Craig qui est depuis devenu une star. Même si il a surtout collectionné les gadins au box-office (Cow-boys contre aliens, Dream House, la boussole d’or, les insurgés), ses prochains films devraient l’installer définitivement dans le paysage puisqu’il sera à l’affiche du Tintin de Spielberg, et surtout l’adaptation de Millenium par David Fincher. Un vrai atout pour la franchise…

 

Côté méchant, la crème de la crème a été mobilisée pour l’occasion puisque ce seront apparemment Javier Bardem et Ralph Fiennes qui prendront du service.


JavierBardem-copie-1.jpg  Le premier est un immense acteur, capable d’exceller dans tous les registres, que ce soit du drame le plus intense   ou de la comédie la plus délurée  . Grosse cote, et grosse attente, en espérant qu’on l’autorisera à faire la guignol, il a d'ailleurs déjà fait le bad guy deux fois assez furtives chez Michael Mann, dans Collateral et Miami Vice. De quoi faire de la concurrence à Daniel Craig côté atout charme...

 

 

ralph-fiennes-costume.jpg   Le deuxième est un grand spécialiste de l’exercice puisqu’entre Voldemort, le chef de camp nazi Amon Goeth, le dragon rouge, Hadès et le psychopathe de Bons baisers de Bruges, il a un CV plutôt (bien) fourni. Ce très grand acteur n'est jamais vraiment devenu une star, mais est particulièrement bon dans des registres de sauvagerie calme et polie. Juste ce qu'il faut quand on a envie de faire sauter le monde ! 

 

 

vpFajMsHZe_m.jpg   Côté James Bond girls, on n'a pas encore de confirmation mais il se murmure que la française Bérénice Marlohe aurait tapé dans l'oeil du réalisateur. Peu connue, plastiquement irréprochable, ce n'est pas lui faire insulte que de prédire que son rôle risque fortement d'être celui de la première ou de la deuxième plante verte. Et en même temps, Gemma Arterton a commencé là avant de lancer une belle carrière.

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 09:12

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif

 

Photos-Polisse 1313679861

 

 

La brigade de protection des mineurs à Paris. Un quotidien partagé entre les viols, la pédophilie et les descentes. Une photographe bobo bon teint est envoyée dans la brigade pour faire un reportage commandé par le ministère de l’Intérieur.


Depuis le bal des actrices, la réalisatrice Maïwenn n’a pas perdu ses (très) mauvais reflexes. Cette façon narcissique de se filmer dans un personnage absolument inutile, de mettre son couple avec Joey Star en avant, de polluer son récit par des fragments de vies privées bien balourds. Ces flics, héroïques et consciencieux, ont évidemment des vies personnelles bringuebalantes quand elles ne sont pas complètement ruinées. La ficelle est un peu facile, et Maïwenn tire sur l’opposition de style jusqu’à l’épuisement.


Et pourtant il y a quelque chose de réussi dans le fracas général, et dans le passage en rafale des affaires les plus tordues et les plus écœurantes. Une vision crue et jamais angélique d’une part de la société que l’on a pas forcément envie de regarder. Le film a l’intelligence se mettre en avant des affaires différentes, dans des contextes et des couches sociales variées, de ne pas chercher à faire une thèse de sociologie, mais plutôt de décrire un groupe sous tension, à fleur de peau. L’engueulade semble être d’ailleurs la seule manière de faire surgir des émotions, la seule corde à l’arc de la réalisatrice, au risque de lasser puisque chaque scène est l’occasion d’un coup de gueule. Mais il faut dire que le plus souvent, ça marche, la colère est pure, justifiée…quand elle n’est pas un formidable véhicule de la comédie dans un film parfois très drôle.


Le style documentaire sied bien à l’ensemble, et aurait pu être encore plus dense et explosif si Maïwenn ne se forçait pas régulièrement à intégrer des « vrais » moments de vie pour faire retomber la pression, au prix souvent de la cohérence de son film. Ce mélange hétérogène de flair artistique et de manque d’aspiration se retrouve par exemple dans l’utilisation de la musique. Quand les petits roms emmenés au foyer au bus se mettent à se déhancher, c’est vulgaire et voyeur, presque insupportable. Quand l’équipe se retrouve en boite pour décompresser, c’est lunaire, planant, tendre : un vrai moment de cinéma.


Quand la réalisatrice tente de décrire à gros traits la vie de famille chancelante d’une policière divorcée (Karin Viard), on est presque chez Julie Lescaut. Quand elle décrit la trajectoire déclinante d’une autre (Marina Foïs), dure et dans le jugement perpétuel, elle crée un malaise qui ne nous lachera pas jusqu’ au bout.

Ainsi va le film de Maïwenn, oscillant constamment entre la réussite et le gâchis, entre la finesse et la lourdeur, entre une fraicheur réelle et le cliché le plus appuyé. Pour certains, l’énergie de l’ensemble emportera tout sur son passage. Pour d’autres, le voyeurisme et la maladresse du film le condamnent aux gémonies. Pas facile de choisir son camp…

 

 

Deux points de vue complémentaires sur le film qui résument bien les deux ressentis : ici et .


 

 

 

 

 


 

Page Facebook

Page twitter


Partager cet article
Repost0
19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 14:38

modern-family.jpg      Les comédies      amy-sheldon.jpg

 

 

 

 

 

 

 

The Big bang theory tient toujours bien la route, l’arrivée de nouveaux personnages en particulier la merveilleuse Amy Farah Fowler a remis un coup de boost à tout le monde alors que le fait que nos chers nerds se mettent en couple (si on peut appeler ça comme ça) allait un peu à l’encontre du concept de départ. Le show reste très « Sheldon-dépendant », mais on rit encore très souvent des imbécilités qu’ils sont capables d’inventer, par exemple la découverte du concept de ragot par Sheldon. Je pense que la série en a encore pas mal sous le pied…

 

 

…ce qui ne semble bientôt plus être le cas d’How I met your mother, qui montre des signes de fatigue évidents à la fin de sa sixième saison. L’intrigue centrée autour du père de Barney n’était pas aussi délirante que prévue, et l’annonce que notre Don Juan préféré va finir par se ranger ne va pas arranger les choses. Ca devient compliqué pour les auteurs de remplir 24 épisodes en restant drôles et inventifs, et c’est là que l’on voit que les personnages sont un peu plus limités que ce que l’on pouvait penser. Alors que, pour entretenir le parallèle, la sixième saison de Friends était probablement la meilleure, et que les personnages avaient tenu au moins jusqu’à la 9ème sans forcer…

 


La nouvelle référence dans le genre est Modern Family, qui a triomphé aux Emmy awards. A mi chemin entre la comédie et la télé réalité, le show est particulièrement bien calibré, dense et rapide (20 minutes), et possède THE ingrédient nécessaire pour durer : des personnages emblématiques aux ressources comiques (volontaires ou involontaires) inépuisables. Entre la famille modèle américaine avec la mère normative et le père-enfant, le grand père marié avec une bombe de 30 ans de moins et le couple gay qui vient d’adopter, on ne s’ennuie jamais. Assez inoffensif, mais vraiment plaisant.... 

 

 

 

 


date-sortie-the-company-dvd.jpg   Les rattrapages   skins.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Les deux premières saisons de Skins étaient originales, délurées, réjouissantes. Gros coup de balai en fin de saison 2 puisqu’il ne reste plus qu’un personnage secondaire qui devient principal (Effy) et une nouvelle bande de sales gosses. Mais l’alchimie peine à prendre, et la série se vautre souvent dans le caricatural en cherchant systématiquement l’outrance, la violence et l’ivresse, sans avoir le fond suffisant. Et puis surtout, c’est vraiment moins drôle....bref, une saison qui ne tient pas la comparaison avec ses aînées, on peut espérer qu’une fois les personnages bien mis en place, la saison 4 sera plus réussie

 


J’ai enfin pu mettre la main sur l’adaptation en série de The company, l’exceptionnel bouquin de Robert Littel (Jacques Séguéla rappelle à tout le monde que, si on a pas lu The company à 50 ans, on a raté sa vie). D’emblée, le principe retenu par la chaîne TNT est très discutable : 3 épisodes d’une heure et demie pour résumer 1000 pages d’une densité incroyable, c’était forcément trop peu.

On ne retrouve donc pas la formidable complexité et la description millimétrée des personnages, on perd aussi quelques épisodes en route (l’Afghanistan, la révolution russe) ce qui est assez frustrant. Passé ce pré-requis, la mise en images est plutôt réussie, grâce à de gros moyens dans la reconstitution et une intelligence remarquable dans le casting (Alfred Molina en sorcier et Michael Keaton en Mother sont parfaits). En on prend beaucoup de plaisir à revivre les grands moments de cette Histoire…à voir après avoir lu le livre, donc.  


 

 

 


 

Page Facebook

Page twitter

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 12:25

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif

 

beur-sur-la-ville-7-10542405qvwsl_1798.jpg

 

« Arrête, on est pas dans un film de Luc Besson, là » « Y fait des films, aussi, Luc Besson ? »

 

 

Les horripilantes bandes annonces sponsorisées par une envahissante marque de soda avaient fait la plus belle des contre publicités au film. Trois loustics de banlieue black-blanc-jaune déguisés en flics qui en rajoutaient sur le clichés et interpellaient bruyamment le spectateur tout en l’invitant à ce qui ressemblait à une sorte d’Arme Fatale du 9-3. Au secours, tous aux chaloupes !

 

Et puis, ô surprise, le film est regardable, drôle parfois, tout n’est certainement pas à jeter. La première bonne nouvelle est qu’il est complètement centré sur le personnage de Khalid (le petit beur, joué par le comique Booder) et qu’on nous épargne la plupart du temps ces deux lourdingues collègues. Catapulté lieutenant par un jeu politique sournois, le petit branleur se retrouve confronté aux as du 36 quai des orfèvres sur la piste d’un serial killer. C’est peu dire que le choc est rude entre les pantouflards flics de banlieue et les fins limiers de la PJ. C’est la partie la plus réussie du film : le choc de deux cultures forcées de cohabiter l’une avec l’autre, car les flics de la PJ ont le matériel et l’expérience, mais les locaux ont une connaissance complète du terrain, des acteurs et des réseaux. D’où un enchaînement attendu mais plutôt drôle de quiproquos et de leçons de vie en banlieue. Même le défilé de guests stars est moins horripilant que d’habitude… il faut dire que le petit Booder est souvent drôle et rarement lourd…


On sera plus réservé sur la suite du film, qui bascule dans une intrigue policière par toujours heureuse, et qui va logiquement transformer notre équipe de branleurs en héros nationaux. Plus classique, plus facile, plus policier et beaucoup moins drôle, le film rentre doucement dans le rang pour répondre à son cahier des charges et même oser finir par une Marseillaise, histoire d’enfoncer une nouvelle fois les clous de l’intégration dans la planche de la société française, si quelqu’un d’endormi n’avait pas compris le message. 

Sans être mémorable, plutôt une bonne pioche au moins dans sa première heure, mais à réserver pour une soirée télé ou les détenteurs de carte illimité car, même si la sympathie de l'ensemble appelle à la magnanimité, pas sur que ça vaille 10 euros quand même....


 

 

 

 


 

Page Facebook

Page twitter


Partager cet article
Repost0
17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 11:03

 house.jpg   Les vieilles…   eric-bloody-smile1.jpg

 

 

La dernière saison commence ses jours-ci pour le docteur House. Et on ne va pas s’en plaindre, la 7ème s’étant globalement beaucoup étirée en longueur, les scénaristes n’ayant jamais vraiment trouvé le moyen de traiter le sacrilège qu’ils avaient mis sur les rails en fin de saison 6. A l’image d’un Friends mettant en couple Joey et Rachel, House a perdu une partie de son âme en faisant sauter un des verrous scénaristiques les plus intéressants, pour tenter de le récupérer avec un beau tête à queue en fin de saison… La série reste néanmoins recommandable mais un coup d’œil sur certains épisodes des trois premières saisons montre que la perte de qualité et de suspens est évidente. Bonne retraite Greg !

 

 

 

Ca faisait longtemps que je n’avais par arrêté une série en cours de saison, c’est chose faite avec le 4ème de Chuck. De la petite série marrante et second degré de ses débuts, le show a sombré dans les profondeurs de la nullité et surtout de la prévisibilité la plus absolue. Là encore, un vrai cas d’école : quand une série fait sauter ses fondamentaux, elle déraille. Transformer Chuck en musclor n’était pas une bonne idée, faire rentrer Casey dans la famille en mec gentil non plus, transformer Morgan en super-agent devient complètement con. Bref, si on est toujours content de voir une série évoluer, ce n’est pas à n’importe quel prix…

 

 

True blood a pris un virage risqué en début de saison 4 en faisant le coup de la faille spatio-temporelle, et en multipliant les sous intrigues. Après les vampires, les loups garous, les polymorphes et les ménades, voici les fées et les sorcières. Pourquoi pas, même si aucun de sous univers ne parvient à donner autant de fascination que celui des buveurs de sang. Et puis il faut toujours attendre la fin d’une saison pour se prononcer, True Blood est toujours un ensemble cohérent, et vaut habituellement plus que la somme de ses épisodes.

 

 

 

 

gw.jpg   Les "nouvelles"   sean-bean-game-of-thrones-copie-1.jpg

 

Première ou deuxième saison, elles ne sont pas encore complètement installées dans le paysage, mais elles y travaillent !

 

 

La deuxième saison de The good wife a été à l’image de la première : sur un canevas scénaristique classique et facile, la série se bonifie par sa manière de traiter frontalement des thèmes très américains, un certain savoir-faire dans les duels de prétoire, et surtout une interprétation de très haut niveau. Une mention particulière à Alan Cumming, qui campe un Eli Gold exceptionnel, sorte de petit frère politicien d’Ari Gold, cabot, culotté, manipulateur. Certaines de ses sorties peuvent se revoir en boucle. Le show reste peu complexe et très grand public, mais quand même de qualité.

 

 

On ne peut pas en dire autant de Glee qui n’a fait que décevoir tout au long de sa deuxième saison. Orientations de scénario complètement ratées (la sortie de Kurt, le vrai-faux coming-out de Santana), choix musicaux discutables, perte du cynisme et de la méchanceté, et même de bien vilaines compromissions à l’émotion avec un mariage et un enterrement larmoyants à souhait. Même le brain trust mis en place par coach Sylvester n’a pas fait grand-chose. Le dernier épisode à New-York est désespérant de mollesse et de gentillesse. Alerte rouge, avant la saison 3 !

 

 

Du côté des nouveautés HBO, après la très réussie Boardwalk Empire, l’autre poids lourd s’appelle Game of Thrones. Une variation limite shakespearienne dans un univers d’héroïc fantasy parfaitement reconstituée, de forêts sombres, de bordels mal famés et de villes trop belles pour être vraies. Intelligente, bestiale, cérébrale, prenante voir même addictive, cette première saison est une réussite totale. Un vrai plaisir de téléspectateur, qu’on avait pas éprouvée depuis longtemps. Derrière les gros moyens mis en œuvre et un casting magnifique, une série définitivement grand public, qui ne cherche pas à se placer aux côtés des grands chefs d’œuvre HBO, mais plutôt de proposer au plus grand nombre un spectacle accessible et de très grande qualité. Mission accomplie, merci HBO !

 

 

 

 


 

Page Facebook

Page twitter

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 18:40

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif 

 

The-Three-Musketeers-Photo-Promo-01.jpg

 

Un des fleurons de la littérature française, déjà adapté 358 fois, mis à l’écran en 3D par le réalisateur de Resident Evil ? Il y avait de quoi prendre peur, et l’inénarrable bande annonce n’avait pas fait grand-chose pour rassurer. Poussé par une envie de déconner un peu, ou alors par une forme particulièrement tordue de curiosité morbide, certains ont osé pousser la porte des salles obscures. Et contre toute attente, si le film présente la plupart des défauts attendus, il en joue avec une telle liberté et l’envie affichée de ne pas se prendre au sérieux que l’ensemble devient franchement regardable, et même parfois assez plaisant.

 

L’évidente bonne idée du réalisateur, docteur es bourinisme, est d’être allé jusqu’au bout de son concept décérébré, rythmé, flashy, hautement invraisemblable et avec une assise historique équivalente à celle d’un Michael Bay sous acide. Ca commence d’ailleurs plutôt bien : Athos étrenne sa tenue de commando sous marin en dessoudant 4 gardes façon Batman,  Aramis saute de 30 mètres de haut dans une gondole, et Porthos dessoude des chaines encastrées dans un mur pour faire le Chevalier du Zodiaque avec les pauvres pandores vénitiens. Au milieu de tout ça, Milady débarque avec une robe de bal pour onduler sa poitrine au vent afin de motiver les troupes. On sait plus trop où on est, quelque part entre les Aventuriers de l’arche perdue, Belphegor, Matrix et Les Mystères de l’Ouest. Et encore, on a pas encore vu Louis XIII dans un costume à la Jean Paul Gauthier ni la redécoration du château royal par une équipe artistique qui ne doit pas fumer que des jonquilles.

 

Et c’est ce côté parfaitement décomplexé qui fait que la pilule passe vraiment bien. Le plat est aussi agrémenté par quatre mousquetaires qui ne manquent pas de prestance, grâce à la présence des très bons acteurs convoqués pour l’occasion, y compris le sémillant Logan Lerman qui fait un D’Artagnan très réussi. Vous rajoutez à tout cela des combats à l’épée bien foutus et une 3D pour une fois pas complètement inutile et vous tenez une adaptation plutôt réjouissante, et tous cas beaucoup plus fun que les deux dernières pathétiques tentatives, où la production n’avait pas jugé nécessaire de faire voler des bateaux ou de défigurer Notre Dame de Paris. 

Une grosse déception quand même : dans cet univers cartoonesque et surréaliste, on attendait beaucoup des trois méchants. Si Mads Mickelsen fait le job en Rochefort, on ne peut pas en dire autant de ses deux acolytes. Dans un rôle en or de Jack Sparrow anglais, Orlando Bloom montre une fois de plus qu’il est un acteur désespérant. Quand à Christoph Waltz, il fait le minimum syndical en Richelieu, trop pressé de toucher son chèque et de retrouver les plateaux de Tarantino et de Polanski.

 

Pas de nanar héroïque donc, pas de ratage franc, mais un petit film kitch et marrant, qu’on prendra plaisir à regarder à la télé un soir de grande fatigue, à condition bien sur de déposer son cerveau à côté du canapé. 


 

 


 

Page Facebook

Page twitter

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 09:29

EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif EtoileNoire.gif

 

the-artist-2011-21224-1567663694.jpg

 

 

Hollywood, 1927. George est THE acteur, star d’un cinéma muet à son sommet. Menacé par l’arrivée du cinéma parlant, il s’entête à continuer dans le muet alors qu’une de ses co-stars excelle dans le genre nouveau…


En brodant autour d’une idée de départ qui ressemble à s’y méprendre à Chantons sous la pluie, Michel Hazanavicius ose le (quasi) film muet de bout en bout. Il y aura bien quelques bruitages, mais pour de savoureux effets de mise en scène, ou dans le cadre d’un brillant épilogue. Pour le reste, les seuls dialogues qui parviendront jusqu’au spectateur seront écrits sur des écrans qui coupent les scènes, just like old times…  On ne peut qu’être bluffé par le culot combiné d’une équipe qui aura réussi à monter un film muet en 2011, et qui nous sort de ce fait d’un train-train de sorties calibrées et attendues (quand elles ne sont pas franchement repoussantes, suivez mon regard). Rien que pour cela, The artist mérite d’être vu.


A l’heure de la 3D, des films bourrés d’effets numériques et sonores, il y a effectivement quelque chose de profondément plaisant de se replonger dans un plaisir à l’ancienne : celui de la grimace, du gag visuel, d’un rythme calquée sur un incessant fond sonore. Tout cela n’empêchant pas la qualité plastique et artistique indéniable d’une œuvre qui reconstitue sans aucun complexe l’Hollywood des années 1920. Et tout y est : les danses, les numéros, les films idiots, les costumes trois pièces, les groupies déjà pas très sages, les producteurs opportunistes, etc...

 

Au-delà de l’aspect purement ludique, le film parvient aussi à distiller de vrais moments d’émotion. C’est l’autre pari gagné de l’équipe : ne pas se cantonner à une relecture joyeuse voire hystérique de l’âge d’or, mais se frotter parfois aussi à la nostalgie, la mélancolie et même la franche tristesse. Si Jean Dujardin étincelle dans son costume d’amuseur public, il est encore plus intéressant dans les habits du clown triste, la scène de départ du majordome James Cromwell est par exemple vraiment magnifique.

 

On ne peut donc pas reprocher grand-chose à cet artiste, si ce n’est de ne jamais dépasser son concept de départ. Le film hommage restera plutôt sage jusqu’au bout, et les quelques excentricités de mise en scène sont confinés dans les rêves du protagoniste. Du plaisir, de vraies fulgurances, un ton général agréable, mais rien qui ne cherche à dépasser le brillant exercice de style. The artist n’est donc probablement pas le film événement révolutionnaire que pouvait laisser présager le grand buzz qui l’entoure, ni un film renversant, mais une agréable cure de jouvence à travers la résurrection inattendue d’un genre mort et enterré. Ce qui n’est déjà pas mal…


 

 


 

Page Facebook

Page twitter

Partager cet article
Repost0