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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:51

 

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On en parle beaucoup à l’occasion de la sortie du film événement de Michel Hazanavicius (critique demain ou après-demain), chaque commentateur se sent presque obligé de susurrer que le film pourrait aller jusqu’aux oscars…alors info ou intox ?

Déjà, il faut mettre les choses au point : le représentant de la France dans la catégorie « meilleur film étranger » a été choisi et il s’agit du magnifique La Guerre est déclarée. Pas de suspens de côté-là, donc. Quand on mentionne les oscars, on peut donc imaginer que le film concoure dans des catégories « ouvertes » comme meilleur acteur, meilleur scénario et bien sur meilleur film de l’année. Même si l’écrasante majorité des films nominés et récompensés sont en langue anglaise et de production anglo-saxonne, il arrive parfois que des outsiders étrangers ayant connu un succès important outre Atlantique se frayent un chemin dans les listes…

 

 

Pourquoi ça pourrait marcher ?


D’abord, parce que le bébé a été mis dans le landau des meilleurs faiseurs de roi des Oscars : les frères Weinstein. Des mecs qui ont réussi à faire croire que Le Discours d’un Roi était mieux que The Social Network, que Chicago méritait l’oscar du meilleur film et qu’il était plus opportun de récompenser Shakespeare in Love plutôt que Saving Private Ryan. De vraies pointures…


Ensuite parce que le sujet semble très côté dans les critères de l’Académie : les « performances » et autres essais croisés avec une volonté de croiser le grand public sont toujours bien vues, et la nostalgie d’un âge d’or hollywoodien est une autre grande valeur sure. Il n’y aura pas de barrière de la langue cette fois-ci, le film étant muet, tant mieux car les américains (y compris les votants) ne sont pas à l’aise avec le sous-titrage.


Il y a aussi l’apparente qualité du film (ça compte quand même un peu !) qui a réçu un très bel accueil à Cannes. Et enfin que les chances pourraient se concentrer sur Jean Dujardin, les outsiders « étrangers » marchant habituellement bien dans les catégories d’interprétation, de Depardieu (Cyrano de Bergerac, nominé) à Deneuve (Indochine, nominée, de  Benigni (La vie est belle, oscar) en passant par Bardem ( Biutiful, nominé) et plus récemment Marion Cottilard (La Môme, oscar)


 

Cela dit, l’automne est la saison des espoirs, qui ne tiennent parfois pas jusqu’à l’hiver et les nominations au moins de février, l’accueil du public sera déterminant et éliminatoire si le film ne gagne pas un petit succès d’estime. The Artist semble pouvoir aller jusqu’à une nomination dans la catégorie « meilleur film », et le fait qu’il y ait dix nominés au lieu de cinq dans les autres catégories pourrait aider, doublé par un accueil dytirmabique de la presse US.


Pour le meilleur acteur, c’est comme chaque année l’embouteillage avant même la sortie des films, qui pourrait contrarier le destin de notre Jean national : Ryan Gosling pour Drive et les Marches du pouvoir, George Clooney dans le film d’un habitué des oscars (Alexander Payne), Michael Fassenbender qui a eu le prix à Venise avec les films de Cronenberg et Steve Mcqueen, Brad Pitt qui a fait forte impression dans un film de base-ball écrit par Aaron Sorkin, et surtout DiCaprio qui sort le grand jeu avec J.Edgar et qui fait figure de favori 6 mois avant la cérémonie.

 

Tout a encore le temps de changer d’ici février 2012… Mais voir Dujardin se pointer au Kodak Theater aux côtés d’Eastwood et DiCaprio aurait quelque chose de profondément réjouissant ! 

 


 

 


 

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 15:07

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Nicolas Winding Refn allait-il faire partie de la colonie des cinéastes étrangers dont l’ambition et le talent se sont brisés à Hollywood ? Car entre John Woo, Matthieu Kassovitz ou encore Florian Henckel von Donnersmark (La vie des Autres…puis The Tourist), combien de réalisateurs majeurs sont-ils rentrés à la maison, dépités par l’essoreuse californienne après des films plus ou moins réussis ? Le réalisateur danois, très reconnu dans le cinéma de genre, a choisi la veine du polar urbain. 

 

La première scène, au cordeau, donne le ton. Le chauffeur qui a chargé deux malfrats après un casse doit échapper à la police, ses voitures de patrouille et ses hélicoptères. Au moyen d’un moteur gonflé et d’une conduite dangereuse ? Oui mais pas seulement. Plus fin, plus subtil, plus tendu, Ryan Gosling se faufile comme une souris à travers les mailles du filet en écoutant alternativement la radio des policiers et un match de basket à la radio. Un criminel mutique, fan des Los Angeles Clippers, effet de style ? Evidemment pas, chaque pièce du puzzle a sa justification.

 

Après ce premier tour de force, le film prend le temps d’installer à la fois une galerie de vrais personnages et un piège poisseux qui va se refermer sur le chauffeur, son ami-mentor et la jolie voisine. On sent la fascination de l’européen pour cette ville de Los Angeles, inhumaine, immense, une ville qui ne semble constituée que de voies express, de recoins et de petites allées. La beauté n’est visible que de haut, que de nuit, ou alors quand on sort de cet enfer urbain…

 

Dans ce décor, un héros ambigu, souriant et souvent muet, qui navigue entre un calme imperturbable et de soudaines poussées violence déchaînées. Comme le film, qui alterne en permanence entre une forme de lenteur et de nonchalance, et des accélérations brutales et sourdes. Ne délaissant pas un certain cinéma de genre, Nicolas Winding Refn fait parfois surgir une violence insoutenable au détour d’un malentendu, d’un règlement de compte, et finalement d’une vengeance. Ces changements de pieds, de rythme et d’enjeux donnent son corps au film, par ailleurs brillamment stylisé avec une photo magnifique, et un travail sur le son absolument fascinant : si ce sont des battements de cœur qui rythment les séquences, ce sont des chansons pops qui les coupent...

 

A l’arrivée, un polar de très haut niveau qui fait résonner les plus belles références de ce cinéma américain, de Michael Mann au Bullit de Peter Yates et même parfois l’Anglais de Steven Soderbergh. Mais aussi des poursuites incroyables, des magnifiques numéros d’acteurs, et une cohérence globale impressionnante d’un auteur européen qui s’est merveilleusement bien perdu dans les dédales de Los Angeles


 

 

 


 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 11:59

 

 

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Alors, deux semaines après le début du fratricide combat boutonnier, on n’est pas complètement au bout de l’histoire, mais on peut déjà fortement parier que personne n’aura gagné la guerre, et que tout le monde l’aura perdu. Pourtant, la concurrence du mois de septembre n’était pas spécialement vaillante, la plupart des distributeurs s’étaient gentiment poussés pour ne pas se retrouver pris entre deux feux, alors que c’est l’embouteillage sur le mois d’octobre, que ce soit sur les films d’auteurs ou grands publics (Drive, The Artist, Les trois mousquetaires, Tintin, Poulet aux prunes, Polisse, Un monstre à Paris pour ne citer qu’eux)

 

Bref, c’était le boulevard pour les deux belligérants, mais au vu des entrées sur 2 à 3 semaines, ils auront bien du mal à atteindre leur objectifs dans un box-office particulièrement atone.

 

  • La guerre des boutons a fait relativement bonne figure en première semaine mais est vite rentrée dans le rang et a péniblement dépassé le million d’entrées en troisième semaine
  • La nouvelle guerre des boutons, a fait un score équivalent mais se prend une bonne gamelle en deuxième semaine bien aidé par un assassinat critique assez général, et reste scotché sous le million en fin de deuxième semaine.

 

Les vacances de Toussaint semblent bien loin pour pouvoir sauver la baraque, d’autant que les chutes de fréquentation sont assez fortes d’une semaine à l’autre

Pour donner un ordre d’idées, un film aussi brillant que Camping a fait 5 millions d’entrées, tout comme les petits mouchoirs. Dans les films entre 1 et 1.5 millions d’entrées sur 2010, on trouve La tête en friche ou encore Fatal de Michael Youn et Le Mac avec José Garcia… la comparaison fait mal !

 

Les distributeurs avaient parlé de 1.5 millions d’entrées pour amortir chacun des films. Vu les budgets, il faut comprendre que c’est le seuil à partir duquel ils ne perdront peut-être pas d’argent. Ils n’y sont pas, sur un projet qui avait tout au départ pour être très rentable. Mais la bêtise l’a emporté, au moins sur trois points :


1/ Les suicidaires sorties des deux films en deux semaines (on en a déjà parlé)


2/ La course à l’échalote pour sortir le premier, qui a amené les distributeurs à viser des sorties en septembre, qui n’est pas une saison favorable au box-office, contrairement à Noël par exemple


3/ Une qualité apparemment très discutable. Je n’ai pas eu le courage de subir l’épreuve, mais l’accueil critique est assez virulent (Pour citer X.Leherpeur, il y a un très mauvais film et un très très mauvais film), et repose la question de l’utilité de ce type de remake. Alors deux en même temps…


 

Des échecs commerciaux, des producteurs qui se balancent des vacheries par média interposées, des spectateurs qui vont vite se retourner vers les blockbusters américains… bref, du beau boulot ! 

 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 08:19

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C’est un monstre. Un petit monstre d’abord, haut comme trois pommes, mais tyrannique et cruel. Puis un grand monstre, cynique, méprisant, et enfin dangereux. Ce n’est qu’un garçon, mais il a commis l’irréparable. Sa mère remonte le temps et nous avec pour essayer de comprendre.

 

Accueilli relativement fraichement au festival de Cannes, c’est un film d’horreur comme on en a rarement vu. Car sans beaucoup d’effets spéciaux ou de phénomènes paranormaux. L’horreur est à notre porte et nous guette à travers un événement généralement considéré comme plutôt heureux et épanouissant : la naissance d’un enfant. Sauf qu’ici, rien ne semble se passer comme prévu : de son berceau jusqu’à ses premiers pas, de ses premiers jeux jusqu’à son adolescence, le petit Kevin ne semble faire que ce qui peut contrarier sa mère au mieux, la faire souffrir au pire. Les médecins ne veulent pas s’inquiéter, le père de famille ne se formalise pas, mais la mère prend petit à petit conscience de la distance qui la sépare de son enfant…

 

Le film commence par la fin, et ne nous livre pas tout d’emblée, mais le spectateur comprend vite qu’un drame sera la base et le commencement d’une introspection dans le passé et dans l’histoire de cet enfant.

Plutôt que réaliser une œuvre linéaire et de faire monter la pression petit à petit jusqu’à une chute violente, la réalisatrice Lynne Ramsay pose d’emblée le malaise, la violence, la haine et pose des questions en prenant bien soin de ne jamais y répondre. Pourquoi Kevin (incroyable Ezra Miller) est-il une boule de haine et de danger ? Pourquoi les efforts de sa mère (formidable Tilda Swinton) ne sont-ils jamais récompensés ? Qui est responsable des actes d’un enfant ? Jusqu'ou est-il allé ? 

La mise en scène assez radicale à base de répétitions de couleurs, de voyages auditifs et sensoriels mixés avec des scènes de familles détournées peut parfois déstabiliser, mais elle entretient le malaise général d’un film qui en devient un formidable objet de curiosité. Captivant de bout en bout, déstabilisant et éprouvant, le film nous prend aux tripes en s’intégrant pleinement dans un réalisme profond, et nous pousse à la manière d’un Haneke à nous demander ce que l’on cherche dans un tel spectacle.

 

La réalisatrice semble avoir choisi : elle ne donnera pas de réponse sur les origines du mal, mais le décrira du début à la fin avec une précision millimétrée et un talent certain, qui force le respect. Alors, si un heureux événement n’est pas prévu dans les prochains mois, laissez-vous tenter …


 

 


 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 07:41

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Deux frères perdus, un père alcoolique repenti qu’ils détestent tous les deux. Un grand combat de MMA (Arts martiaux mixtes) à Atlantic City. Ils sont deux outsiders face à des montagnes de muscles hargneuses, mais l’un doit restaurer son honneur et l’autre doit payer les traites de sa maison. Qui va donc se retrouver en finale ? Suspens…

 

Comme ses illustres collègues, (Darren Aronofsky et David O’Russel pour les plus récents), Gavin O’Connor s’intéresse au sport dans une optique très américaine, pour en tirer l’essence à travers l’accomplissement de soi, le rapport à la réussite et les liens avec la famille. Le scénario tient en trois lignes (voir ci-dessus) et ne laissera aucune surprise. A peine un détour par le passé mystérieux du plus jeune frère (d’une maladresse et d’une lourdeur peu commune par ailleurs). Pour meubler ses 2h20 (!) de film, il reste donc une forme d’exercice de style, de variation sur le film sportif et familial américain, à laquelle le réalisateur tente parfois d’apporter sa patte.

Il y réussit par intermittences grâce à ses grand acteurs, car le face à face entre deux monstres que sont Nick Nolte et Tom Hardy est fascinant. La première scène en particulier, de nuit, sèche et aride, est très réussie. Il y réussit un peu moins en filmant de près des combats, certes d’une grande sauvagerie, mais beaucoup trop répétitifs pour passionner (et ça dure, ça dure…). Encore beaucoup moins passionnante est la trajectoire totalement improbable du plus âgé des deux frères, prof de physique de son état. En plus de ne pas du tout avoir la carrure pour l’emploi, son parcours est ponctué d’invraisemblances béantes et d’aller-retours permanents vers son fan club d’étudiants, et d’engueulades conjugables convenues…enfin jusqu’à que sa femme comprenne que sa place est au pied du ring pour venir le voir se faire arracher la gueule par un russe qui semble tout droit sorti de Rocky IV.  


Le film laisse donc un effet contrasté, constamment entre l’ennui et le frisson, et réussit à parfois à nous faire sentir ce sentiment tellement américain de la famille à tout prix et de l’accomplissement personnel, mais c’est souvent par passages, et beaucoup trop dilué dans un film trop long et qui ne dépasse que rarement les clichés du genre.Pour la relecture ou l’hommage, revoyez plutôt The wrestler ou The Fighter.  


 

 


 

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 08:55

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Un homme, une femme, ils s’aiment, chabadabada. Un enfant va arriver, elle ne pense pas être prête, il doit changer de travail, leurs amis vont moins les voir, etc… Le bébé est né, il pleure beaucoup et leur vie personnelle, affective et sexuelle s’en retrouve toute chamboulée. C’est dur la vie quand même…

 

Le film est réussi quand il ne cherche qu’à être une chronique à la fois drôle, dure et tendre de l’arrivée d’un enfants chez de jeunes parents parfois un peu dépassés. Entre les deux grand-mères insortables (pour des raisons différentes), les difficultés du couple et puis tous les clichés sociétaux sur cette période si particulière, il y a du grain à moudre. Même si en 2011 ce n’est plus spécialement provocant d’en aborder tous les aspects, même les plus intimes, le film fait souvent mouche grâce à des échanges vifs et bien écrits, et  à des acteurs très à l’aise (en particulier Josiane Balasko, merveilleuse en mère post 68arde). La description de la période de la grossesse est également plutôt réussie, malgré un faux-ventre en alliage papier mâché – kevlar qui ruine quelques scènes..(faut virer le responsable effets visuels, là, c’est pas possible).  Le fil rouge de l’histoire d’amour des deux parents est moins passionnant, même si il parvient in fine à nous toucher, surtout quand tout explose et qu’on nous offre un belle scène tendue de séparation.

 

Mais il y a dans le film un côté récurrent "analyse sociologique forcée" un peu lourdingue, comme si Rémi Bezançon ne pouvait pas se cantonner à juste regarder ce nouveau noyau familial vivre. L’arrivée de l’enfant qui transforme le père en bourreau de travail impatient et désagréable par exemple, le trait est quand même bien épais… A trop se forcer à vouloir prendre de la hauteur et faire de grandes analyses, le film se perd souvent dans de longs discours en voix-off, dans des digressions oniriques pénibles ou dans des parallèles pas très heureux. Au bout de la soixantième séquence en voix-off avec ralenti où Louise Bourgoin nous partage la difficulté d’être mère sur le mode de la dissertation philosophique, on décroche.  

 

Dommage, car après Le premier jour du reste de ta vie le réalisateur-scénariste prouve avec ce nouveau film qu’il a définitivement un vrai sens du rythme, des dialogues et de son époque. Il faut juste qu’il se cantonne à ce qu’il sait manifestement bien faire : de petits films populaires drôles, graves et légers… mais surtout pas plus. 


 


 

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 13:09

 

La bande annonce de J .Edgar est en ligne depuis hier… quelques mots pour signaler ce film, qui sortira chez nous en janvier 2012.

 

 

 

Il s’agit probablement d’un des films les plus attendus des prochains mois, et au moins pour trois raisons : 


 1/ La biographie d’un des personnages les plus fascinants et les plus controversés du XXème siècle américain, tout puissant directeur du FBI pendant 50 ans, et qui a servi pour 8 présidents, jusqu’à sa mort. Une des grandes figures intérieures des USA, à travers laquelle les Etats-Unis voient le reflet d’années de guerre froide parfois peu reluisantes...

 

2/Le retour de Clint Eastwood à la maison, qui délaisse (et on s’en plaindra pas) l’exotisme africain ou européen pour revenir aux racines de l’Amérique, dans un de se plus grands défis…car si l’immense Clint s’est souvent surpassé pour raconter de petites histoires, il a peu tenté, et finalement jamais vraiment convaincu pour raconter la Grande (on se rappelle le pénible Mémoires de nos Pères)

 

3/ La composition de Leonardo Di Caprio qui passera ici le test ultime : comment le gentil Jack de Titanic, le petit minot à l’air d’adolescent va-t-il se mettre dans la peau  d’un monstre autoritaire et égo maniaque, probablement l’homme le plus craint de son époque ? Il en a tellement coulé, de l’eau sous l’iceberg depuis Titanic…

 

Bref, un sujet d’enfer, le croisement de deux des plus grands artistes de l’actuel Hollywood, de quoi donner beaucoup d’attentes. Un peu trop peut-être ?

 

 


NB : pour ceux que l’histoire contemporaine américaine intéresse, je vous conseille deux bouquins plus ou moins directement liés à ce film, et qui peuvent servir de révision avant d’avoir le film :

  • -          La malédiction d’Edgar de Marc Dugain : biographie romancée de Hoover, passionnant de bout en bout
  • -          The Company de Robert Littell : la guerre froide vue au travers de l’histoire de la CIA, un bouquin exceptionnel, à mettre en toutes les mains. 
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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 08:42

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Cal voit sa vie s’écrouler quand sa femme demande subitement le divorce et lui annonce qu’elle a eu une aventure avec un de ses collègues. Pour se remettre en selle, le pas très fringuant quadragénaire se fait coacher par un jeune tombeur  qui va lui expliquer en deux temps trois mouvements comment ramener dans son lit plus de femmes qu’il n’en a jamais rêvé (pour ceux que ce secret profond intéresse, la réponse est plus loin et tient en quelques mots)


John Requa et Glenn Ficarra avaient surpris avec le décalé et culotté I love you Philip Morris. On est d’autant plus surpris de les retrouver ici, sur les chemins de la comédie romantique américaine la plus codée et la plus balisée. Le film essaie d’être choral et de ne pas se focaliser uniquement sur le personnage de Cal, on évoquera les problèmes des enfants, des ados, des parents, des jeunes adultes, etc…Le film reste dans l’hésitation entre faire rire (parfois grassement) et oser tenter le film d’amour romantique à grand renfort de sentiments et de déclarations enflammées. Coincé le postérieur entre ces deux chaises, il parvient à n’être convaincant dans aucun des deux, et vraiment pas à faire cohabiter ses deux angles d’attaque.


Maladroit dans la manipulation des clichés (un homme habillé à la mode ramène toutes les filles qu’il veut, c’est évident), pataud dans le déploiement d’un scénario parfois écrit à la hache (on a toujours pas compris les raisons du divorce, le grand baiseur qui devient un grand romantique en deux minutes chrono), le film semble se réserver uniquement pour les quelques croisements impromptus entre les différents protagonistes, qui permettent –c’est vrai- de rire un bon coup par intermittences. Mais n’évite pas de très lourdes redites, en empruntant les autoroutes de la comédie romantique avec par exemple la passion dévorante de l’ado boutoneux pour sa baby-sitter ou encore les pathétiques tentatives de drague d’un Steve Carrel plus trop rompu à ce genre d’exercice (enfin, jusqu’à qu’il change de fringues, si vous avez suivi…). On n’échappera pas non plus au grand virage final qui ramènera tout le monde au bercail de la stabilité familiale…


Reste le charme de Ryan Gosling et l’exceptionnel abatage comique de Marisa Tomei dont on ne voit que trois ou quatre passages mais qui bouffe l’écran à chaque fois. Mais au final, voir un grand déconneur comme Steve Carrel se compromettre dans cet épilogue grandiloquent, lourdingue et à la gloire de la famille américaine a quand même quelque chose de profondément désagréable… 


 


 

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 09:58

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Un cri déchirant qui passe à travers le balcon de Saint Pierre de Rome. Le nouveau pape a été élu, et au lieu de se présenter au balcon pour saluer la foule, il s’enfuit en criant dans les couloirs du palais. Les cardinaux sont en émoi, les ouialles attendent sur la Place qu’on leur présente leur nouveau souverain pontife, mais personne ne vient donner la bénédiction.


Nanni Morreti, l’homme de la gauche italienne, qui parle de l’Eglise et d’une de ses plus anciennes traditions qui plus est ? On pouvait s’attendre à un brulot, c’est une farce. On pouvait s’attendre à une charge violente, on assiste à une succession de petites moqueries. Le film est incroyablement assagi, mais pour le meilleur. Ce que Morreti semble perde en force et en puissance, il le gagne en finesse, en justesse et en dérision. Comme dans cette description du conclave où chaque cardinal se perd en prières pour ne pas être élu, et où sourires et applaudissements de ceux qui n’ont pas été choisis n’ont pas besoin (pour une fois) d’être forcés.

 

Mais si les premières minutes dédiées au conclave sont absolument brillantes, si ce cri et puis ce renoncement donnent lieu à des scènes épiques, ce n’est qu’à ce moment que le film commence véritablement. Livré à lui-même, le nouveau pape va entamer un voyage dans sa propre vie en se demandant pourquoi il ne parvient pas à assumer une telle charge. Livrés à eux-mêmes, les plus grands dignitaires de l’église catholique retrouvent leur condition d’hommes, leur petitesse et leur simplicité. Livré à lui-même, le psychanalyste athée appelé à la rescousse va tenter d’exister dans ce monde de fous. 


 

On ne peut pas trop en raconter pour ne pas gâcher le plaisir du spectateur, mais Morreti s’évertue de manière diabolique à mettre l’institution divine face aux contradictions d’un homme. Mais il le fait avec un humour, une légèreté et une intelligence qui emportent tout sur leur passage. Il convoque la psychanalyse, la peur, la mauvaise foi, Tchekov, la foi et le destin pour acculer avec malice la Sainte mère l’Eglise dans des retranchements insoupçonnés. Car que serait l’Eglise sans pape ? Et puis surtout, rien de tout cela ne serait possible sans le Saint Père des acteurs. Michel Piccoli, tour à tour apeuré, malicieux, passionné, est au-delà des mots. Un immense acteur, pour un film détonnant, qui fait le grand écart entre la lourdeur écrasante de son sujet et le ton d'une finesse aérienne avec lequel il mène son affaire...

 

 

 


 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 11:53

Y aura-t-il une place au milieu de la fratricide guerre des boutons ?


 

682163-la-nouvelle-guerre-des-boutons-de-156x133-2.jpg   Les deux guerres des boutons

(14 et 21 septembre)


On en a parlé plus haut, les deux remakes d’un des films les plus connus du patrimoine sortent à une semaine d’intervalle. Un très beau coup de pub pour le cinéma français, un bel exemple de créativité (du remake), de modernité (les campagnes françaises dans les années 50), d’ambition scénaristique (ça vaudra bien The Social Network) et de production concertée (2 poids-lourds en même temps sur le même sujet) avec réalisateurs, producteurs et distributeurs qui se tirent la bourre depuis plusieurs mois. Chapeau les artistes !

 

 

 


 

Un-monstre-a-Paris.jpg   Un monstre à Paris de Eric Bergeron

(12 octobre)


Film d’animation français lancé par EuropaCorp (la boite de Luc Besson, autant dire que la promo va être massive et violente), le projet a au moins le mérite d’un petit air original, même si on échappera pas à l’inévitable 3D. Bâti sur deux poids lourds de la chanson française (M et Vanessa Paradis), bien pompé sur des films et spectacles récents (ça sent le croisement entre Ratatouille et le soldat rose), le film a été créé pour cartonner, d’autant qu’il est réalisé par un frenchie exfiltré d’Hollywood, habitué aux blockbusters d’animation.     

 

 

 


poulet290811trailer.jpg   Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Parronnaud

(26 octobre)


Après le triomphe (mérité) du merveilleux Persepolis, les deux coréalisateurs quittent le film d’animation  mais pas l’Iran pour cette histoire autour d’un vieux violoniste qui attend la mort. Il s’agit toujours de l’adaptation par son auteur d’une de ses BD et, apparemment, il y a aura quand même quelques séquences animées. Avec un casting alléchant : Matthieu Amalric, Jamel Debbouze et même Edouard Baer. Le film n’a pas fait beaucoup de vagues à Venise, mais est très attendu en France. Le passage en prise de vue réelles sera-t-il concluant pour un duo à qui la simplicité graphique avait tant réussi ?

 

 

 

 

Mon_pire_cauchemar_affichette.jpg    Mon pire cauchemar de Anne Fontaine

(9 novembre)


Deux gros bonnets du cinéma hexagonal qui se retrouvent dans leur partition classique. A Isabelle Huppert le rôle de l’intello distinguée et hautaine, à Benoit Poelvorde celui du beauf envahissant et vulgaire. Ils seront forcés de se rencontrer et de cohabiter, on peut imaginer la suite…et on peut surtout espérer que deux acteurs aussi géniaux ne nous fassent pas le coup de la bluette classique et sortent allègrement des sentiers (re)battus de la comédie romantique…Et puis on va pas faire les difficles, mais...Anne Fontaine ? Vraiment ?



 


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