On en parle beaucoup à l’occasion de la sortie du film événement de Michel Hazanavicius (critique demain ou après-demain), chaque commentateur se sent presque obligé de susurrer que le film pourrait aller jusqu’aux oscars…alors info ou intox ?
Déjà, il faut mettre les choses au point : le représentant de la France dans la catégorie « meilleur film étranger » a été choisi et il s’agit du magnifique La Guerre est déclarée. Pas de suspens de côté-là, donc. Quand on mentionne les oscars, on peut donc imaginer que le film concoure dans des catégories « ouvertes » comme meilleur acteur, meilleur scénario et bien sur meilleur film de l’année. Même si l’écrasante majorité des films nominés et récompensés sont en langue anglaise et de production anglo-saxonne, il arrive parfois que des outsiders étrangers ayant connu un succès important outre Atlantique se frayent un chemin dans les listes…
Pourquoi ça pourrait marcher ?
D’abord, parce que le bébé a été mis dans le landau des meilleurs faiseurs de roi des Oscars : les frères Weinstein. Des mecs qui ont réussi à faire croire que Le Discours d’un Roi était mieux que The Social Network, que Chicago méritait l’oscar du meilleur film et qu’il était plus opportun de récompenser Shakespeare in Love plutôt que Saving Private Ryan. De vraies pointures…
Ensuite parce que le sujet semble très côté dans les critères de l’Académie : les « performances » et autres essais croisés avec une volonté de croiser le grand public sont toujours bien vues, et la nostalgie d’un âge d’or hollywoodien est une autre grande valeur sure. Il n’y aura pas de barrière de la langue cette fois-ci, le film étant muet, tant mieux car les américains (y compris les votants) ne sont pas à l’aise avec le sous-titrage.
Il y a aussi l’apparente qualité du film (ça compte quand même un peu !) qui a réçu un très bel accueil à Cannes. Et enfin que les chances pourraient se concentrer sur Jean Dujardin, les outsiders « étrangers » marchant habituellement bien dans les catégories d’interprétation, de Depardieu (Cyrano de Bergerac, nominé) à Deneuve (Indochine, nominée, de Benigni (La vie est belle, oscar) en passant par Bardem ( Biutiful, nominé) et plus récemment Marion Cottilard (La Môme, oscar)
Cela dit, l’automne est la saison des espoirs, qui ne tiennent parfois pas jusqu’à l’hiver et les nominations au moins de février, l’accueil du public sera déterminant et éliminatoire si le film ne gagne pas un petit succès d’estime. The Artist semble pouvoir aller jusqu’à une nomination dans la catégorie « meilleur film », et le fait qu’il y ait dix nominés au lieu de cinq dans les autres catégories pourrait aider, doublé par un accueil dytirmabique de la presse US.
Pour le meilleur acteur, c’est comme chaque année l’embouteillage avant même la sortie des films, qui pourrait contrarier le destin de notre Jean national : Ryan Gosling pour Drive et les Marches du pouvoir, George Clooney dans le film d’un habitué des oscars (Alexander Payne), Michael Fassenbender qui a eu le prix à Venise avec les films de Cronenberg et Steve Mcqueen, Brad Pitt qui a fait forte impression dans un film de base-ball écrit par Aaron Sorkin, et surtout DiCaprio qui sort le grand jeu avec J.Edgar et qui fait figure de favori 6 mois avant la cérémonie.
Tout a encore le temps de changer d’ici février 2012… Mais voir Dujardin se pointer au Kodak Theater aux côtés d’Eastwood et DiCaprio aurait quelque chose de profondément réjouissant !
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