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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 07:46

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Le débat saisit parfois le petit monde de la critique et de la cinéphilie : quelle est la limite entre le geste artistique et le vide ? Comment un film qui transporte un auditoire peut-il en excéder totalement un autre ? Tout film radical dans son développement artistique doit-il être considéré comme digne d’intérêt ? Le dernier film de Lynch en date (l’abominable Inland Empire) avait déjà posé ces questions. L’an dernier, c’était la Palme d’Or qui méritait un débat de ce type. Il y a quelques semaines, l’exceptionnel voyage de Nuri Bride Ceylan en Anatolie pouvait aussi rentrer dans cette catégorie. Et aujourd’hui donc, ce Cheval de Turin, bardé de récompenses et de lauriers critiques. Alors : chef d’œuvre ou arnaque ?

 

Tout d’abord, chaque spectateur qui aura l’audace de se risquer en salle doit savoir ce qui l’attend. Plus de 140 minutes de noir et blanc, quasiment sans dialogues, dans une masure perdue au fin fond de la campagne. Deux personnages principaux et quasiment uniques, ainsi que leur cheval. Six journées de leur vie, qui se répètent de manière entêtante autour de leur cérémonials de lever, déjeuner et coucher. Et c’est tout, rideau. 

 

L’ensemble cherche délibérément à être un geste artistique sans concession. L’objectif semble être d’enfermer le spectateur dans une forme de folie qui prend peu à peu racine dans la tête des personnages principaux. Mais, si le vide sidéral de l’ensemble interpelle pendant les premières dizaines de minutes, il provoque rapidement chez le spectateur (même le plus patient) un sentiment de gêne, qui se transforme en souffrance puis en énervement à mesure que le film avance sans but, sans enjeu, sans évolution.

Rien ou presque ne bouge, quasiment rien n’a l’air digne d’intérêt dans l’univers que décrit Bella Tarr, et pourtant, il décompose chaque scène, chaque mouvement,  le répète à l’infini jusqu’à l’épuisement. On en vient à guetter ses tics de mise en scène, ces longs plans qui terminent sur une vue fixe d’une porte, ou d’une tête de cheval, appuyés par une musique (une seule partition, évidemment) répétitive et lassante. Epouvantable. Une forme avancée de cinéma du rien, qui laisse chacun y voir ce qu’il veut y mettre, mais qui ne cherche jamais à développer des situations, à créer des personnages ou à accompagner son public quelque part. Bienvenue dans la tête d’un réalisateur qui souhaite faire partager au monde sa vision destructrice et très personnelle de l’apocalypse, même si cela consiste à vous enfermer dans une masure sordide pendant plus de 2 heures. 

 

Cela dit, le film présente quelques avantages. Cela laisse un peu de temps pour penser à la liste de courses, aux coups de fils qu’on doit passer, ou encore d’observer les éclairages de secours de sa salle de cinéma. C’est également une excellente occasion de tester sa résistance à l’endormissement, qui frappe impitoyablement tout spectateur n’ayant pas 8 à 10 heures de bon sommeil derrière lui.

 

Certains parlent d’une œuvre magistrale qui décrit la folie, d’autres l’enfermement, d’autres encore l’apocalypse. Pour aller dans leur sens, je pense qu’on ne s’est rarement autant senti proche de l’enfer sur Terre, et que rarement la lumière de la sortie de salle n’aura été accueillie avec une telle bénédiction. Un grand moment de masochisme cinématographique, qui semble plaire même au-delà du Triangle des Bermudes de la critique. Mais il faut décidemment aimer se faire mal. Très mal.

 

 

 

 

 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 07:01

 

 

On a déjà vu ICI et LA que l'été serait riche en bouses survitaminées basses de plafond. Mais le début d'année promet aussi, pour ceux qui considèrent encore que le ciné est l'endroit idéal pour reposer son cerveau... 

 

 

Sherlock-Holmes-2-New-Picture.jpg   Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres de Guy Ritchie (25 janvier)

 Le revival de Sherlock Holmes premier du nom a rapporté beaucoup d’argent et a relustré l’image peu reluisante de Guy Ritchie. On a donc beaucoup à craindre d’une suite : l’excitation supplémentaire d’une équipe déjà passablement énervée, le manque de contrôle d’un Guy Ritchie qui va se croire tout permis, la course à l’échalote dans le cabotinage d’un Robert Downey Jr qui va jouer le fournisseur de blagues…et tout ça n’est pas grand-chose face à la présence dans l’entreprise de notre Gilles Lelouche national.

 


 

The-Grey-2012.jpg    The Grey de Joe Carnahan (22 février)

 Liam Neeson est un immense acteur, qui a marqué la pellicule de rôles incroyables comme Oscar Schindler ou encore Michael Collins. Mais il faut bien bouffer, d’où sa participation récurrente à des films d’action plus ou moins recommandables. Il se retrouve ici largué en pleine Alaska pour se battre à mains nues contre une bande de loups féroces… tout un programme. Quelques mois après le choc d’Essential Killing, comment le bourrin mais néanmoins sympathique Joe Carnahan (Narc, mais aussi L’agence tous risques) va-t-il supporter la comparaison dans la catégorie peu courue du film de poursuite dans la neige ?

 

 


haywire-2011-19284-931752239.jpg   Haywire de Steven Soderbergh (29 février)

Un jour, on découvrira que Soderbergh avait en réserve des infos compromettantes capables d’incriminer le tout Hollywood. Sinon comment expliquer l’ahurissant aréopage de célébrités qui se pressent pour participer à ses projets les plus farfelus, alors qu’il n’a plus fait un film digne de lui depuis des années ? La preuve encore ici avec un bon film d’action hard-boiled qui met en vedette une championne du monde de free-fight dans le rôle d’une espionne trahie. Et qui accourt pour des seconds rôles ? Michael Fassbender (Shame), Ewan McGregor, Michael Douglas, Bill Paxton,  Antonio Banderas. Un vrai mystère…Ah oui, y a aussi Channing tatum, mais lui on comprend...

 

 

target-de-mcg-10596961snwdt.jpg   Target de Mcg (14 mars)

Il existe quelques personnes qui sont reconnaissantes à McG d’avoir ressuscité les drôles de dames. Il existe surtout des cohortes entières qui ne lui ont pas encore pardonné l’attentat qu’il a commis sur la franchise Terminator. On a brûlé des réalisateurs en place publique pour beaucoup moins que ça…On pourra au moins se réjouir de le voir revenir à la comédie d’action vitaminée, genre dans lequel il est le moins mauvais. Surtout avec un casting comprenant Tom Hardy et Reese Witherspoon, qui partent eu feu avec un pitch d’une originalité déconcertante : deux amis d’enfance se déclarent la guerre le jour où ils se rendent compte qu’ils sont amoureux de la même femme. C'est con quand même...

 

 

 

 

 

 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 08:01

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La délicatesse s’inscrit dans la mode des films d’écrvains. Un bouquin dans l’air du temps, qui parle de préférence d’amour et qui va jouer la carte de l’identification. Deux acteurs connus, un contre-emploi si possible, on met une caméra entre les mains de l’écrivain en question, et on roule, avec l’espoir de faire de concurrence en cette période de fêtes pour ceux qui ne veulent pas donner dans le grand spectacle yankee.

 

Mais le principal problème du film, c’est que les réalisateurs chaussent des sabots de plusieurs tonnes chacun pour poser leur cadre, puis développer leurs situations. On veut intégrer de fantaisie en rendant l’entreprise suédoise ? C’est en utilisant chaque cliché possible sur le pays, d’Ikea à Bergman jusqu’à une assiette de Krisprolls posée sur le bureau. (mouarf, mouarf). On veut faire comprendre au spectateur que le personnage de François Damiens n’est pas au top de son sex appeal ? On l’habille comme un plouc et on le fait habiter en banlieue (la honte, il prend même le RER). On veut se donner un air poétique ? On alourdit correctement l’ensemble avec des citations pseudo-poétiques, brouillons rejetées d’Amélie Poulain (« il fait disparaître les jeudis. Le bonheur, c’est quand les jeudis n’existent pas »)

 

L’ensemble du film va ainsi , en chargeant considérablement une barque qui coule régulièrement sous le poids des clichés et de la maladresse de ses auteurs. Mais cela, c’est après l’introduction du fil qui dure déjà une très grosse demi-heure. C’est à la fois long et expédié. Long pour ouvrir sur le vrai film car quiconque a vu la bande annonce attend avec impatience que la parfait mari se prenne une voiture au coin de la rue pour que l’on puisse passer à autre chose. Expédié parce qu’on sent bien que les auteurs mêmes ne prennent pas le temps d’aller au-delà de l’icône de l’amour fou pour pouvoir enfin faire passer François Damiens devant la caméra. Cela rajoute à l’inconsistance d’un film mal fichu qui ne doit au final de n’être regardable qu’au talent de ses interprètes principaux, les seuls à dégager un tant soit peu de délicatesse dans ce très désagréable produit packagé.

 

Un produit qui nous rappelle que la mort, c’est dur, surtout pour les autres. Que chez mamie à la campagne, on est quand même mieux qu’en ville avec des ses potes. Que ce n’est pas une bonne idée de se laisser draguer par son patron vieux-beau. Qu’en Suède, il fait froid et qu’ils mangent des biscottes. Et que quand même, la vraie beauté est intérieure. Ouf. Si vous savez déjà tout ça, ne prenez pas la peine de vous déplacer et allez voir Hugo Cabret ou Mission Impossible.

 

 

 

 

 


 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 08:14

C’est la saison des récompenses, et certains américains sont sortis pour les fêtes avec les golden globes et les oscars en ligne de mire, et l’objectif de faire mieux que The Artist

 

 


lisbeth-fincher_scaledown_450.jpg   Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes de David Fincher (18 janvier)

Le projet de remake américain de Millenium est passé par beaucoup de mains avant d’atterrir dans celles, particulièrement douées de David Fincher. Renouant avec le polar noir et sanglant plusieurs années après Seven, le réalisateur a probablement trouvé un terrain de jeu idéal pour déployer sa brillante mise en scène. Mais quid du spectateur européen qui a déjà lu et vu cette histoire à l’écran, jusqu’à en connaître tous les détails ? Il faudra une sacrée performance de mise en scène et de Rooney Mara, qui joue Lisbeth, pour que ce film dépasse le brillant exercice de style.

 


 


george-clooney-the-descendants-hawaii-03.jpg   The Descendants d’Alexander Payne (25 janvier)

Scénariste, producteur, réalisateur, Alexander Payne a eu par le passé de multiples casquettes. Si il se fait rare derrière la caméra, c’est souvent pour de bonnes raisons, comme peut en témoigner son dernier film Sideways qui était une petite merveille au milieu des vignes de la Californie. C’est pourquoi son roadtrip avec George Clooney est si attendu, pour une ballade aux environs d’Hawaï pour faire le point sur sa vie, l’amour, sa famille…Rien de bien excitant a priori, mais avec George, on ne sait jamais.

 


 

still1.jpg   La Taupe de Tomas Alfredson (8 février)

Londres, les espions en costume, le « cirque » (MI6), des interrogatoires qui n’en finissent plus et la suspicion de traitrise dans l’air du matin au soir. Autant de choses qui vont sembler très familières aux habitués du grand écrivain John Le Carré dont l’œuvre est une nouvelle fois adaptée à l’écran. Et comme souvent, le but est de retrouver une taupe russe profondémment infiltrée dans les rouages des services secrets britanniques. Ce qui pourrait faire la différence ? Un Casting aux petits oignons qui compte Colin « George VI » Firth, Gary Oldman, mais aussi John Hurt et Mark Strong.

 


 

War-horse-movie--1-.jpg   Cheval de guerre de Steven Spielberg (22 février)

Après avoir donné dans la BD et avant de s’attaquer à la biographie d’Abraham Lincoln, le décidément très éclectique Steven Spielberg s’offre une parenthèse en adaptant un roman pour enfants. Soit la trajectoire d’un cheval utilisé pendant la guerre de 14, qui va changer de maîtres et de destinées plusieurs fois dans sa vie. L’occasion pour le réalisateur de probablement s’offrir quelques belles scènes de charge au milieu des combats, et de filmer des émotions enfantines comme ils les aiment . Avec la présence (cocorico) de notre Niels Arestrup national dans le rôle du grand père. 

 


 

 

 

 

 

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 10:06

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REVIEW-Cannes-2011-Le-Havre-de-Aki-Kaurismaki-est-un-film-d.jpg

 

Le Havre, donc. Un cireur de chaussures professionnel se prend d’affection pour un jeune immigré clandestin que la police recherche. Il souhaite l’envoyer à Londres, mais a déjà du mal à s’occuper de lui-même, sa femme étant à l’hôpital pour une longue maladie. Chez le vieil homme et l’adolescent, la même innocence, la même spontanéité, mais aussi le même respect de l’être humain, sans jamais de violence physique ni verbale. C’est d’ailleurs ce qui est saisissant ici : le cheminement profondément calme du film, malgré le sujet qu’il aborde. Pas une parole plus haute qu’une autre, pas une agression, pas de haine. Un grand bol de tolérance, de respect et d’humilité qui pourrait paraître naïf au premier abord, mais qui fait au final un bien fou. Et qui correspond parfaitement au cinéma de Kaurismaki, simple, direct, léger, sans fioritures de caméra, qui lui permet de plonger directement dans le cœur de ses personnages.

 

Sur un sujet d’actualité brûlant et controversé, Kaurismaki tresse donc une histoire de conte de fées, quasiment sans méchant, avec ses bons génies et ses personnages improbables. Un croisement réussi entre la dureté et la force de Welcome, avec  l’innocence et la nonchalance de l’univers d’un Jacques Tati. Ce ton est unique, il est plaisant, décalé, magique. Et tout est au diapason : André Wilms d’abord  (ne cherchez plus, Monsieur Lequesnoy, c’est lui), sa diction si particulière, sa  manière de ne jamais être surpris de rien. Jean-Pierre Daroussin, dont on comprend vite qu’il va s’éloigner du policier rude et borné dont il se donne les grands airs.  Les espaces du Havre ensuite, le cadre populaire un peu désuet. La simplicité des personnages et des dialogues ensuite, qui rapprochent par moment Le Havre d’un film pour enfants. Mais ne vous-y-trompez pas : ce simplisme apparent cache une grande humanité qui n’a rien d’enfantine. La manière dont tout le monde et chacun va sa mobiliser pour cet adolescent qu’ils viennent de rencontrer est une vraie leçon d’accueil et de générosité.

 

On pourrait d’ailleurs se demander si le film ne se passe pas vingt ans auparavant, mais le malicieux réalisateur ne manque pas d’intégrer la voix d’Eric Besson et un reportage télé pour bien nous ramener brièvement à la réalité. Une rude parenthèse de vie réelle dans cet univers bizarre, mais pourtant féérique et malicieux. La générosité et le respect ne semblent pas être des valeurs condamnées à rester cantonnées aux téléfilms et aux comédies romantiques moralisatrices et lourdingues. Merci Aki ! 

 

 

 

 

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 10:09

 

 

 

l-amour-dure-trois-ans-de-frederic-beigbeder-10598540fkhcz.jpg   L'Amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder (18 janvier)

 

Après le succès très relatif de la première transposition de son univers sur grand écran (le très inégal 99 francs), Beigbeder a du se dire qu’on est jamais mieux servi que par soi-même et est passé derrière la caméra pour adapter un autre de ses romans. Classique en ces temps où l'on met un caméra dans les mains d'écrivains, avec des succès variés. Pas de critique frontale de la société de consommation ce coup-ci, mais une comédie romantique annoncée comme mélancolique et pessimiste. Avec un casting « plus clinquant tu meurs » formé entre autres de Louise Bourgoin et Joey Starr.

 

 

 

 

 

19729408.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20110503_104941.jpg   La Vérité si je mens ! 3 de Thomas Gilou (1er février)

 

Ils vous avaient manqué ? Ils reviennent en pleine forme ! Après deux (lucratives) aventures dans le sentier, la joyeuse bande est de retour pour faire sauter le tiroir caisse. Sans atteindre des sommets, la sympathique troupe emmenée par José Garcia avait réussi deux fois à livrer une bonne grosse comédie pleine de bonne humeur. On en demande pas plus pour ce troisième opus, sans pitch particulier…

 

 

 


la-vie-d-une-autre-05-10602708avjtx_1798.jpg   La Vie d'une autre de Sylvie Testud (15 février)

 

Premier film (attendu) pour l’actrice Sylvie Testud, qui suivra une Juliette Binoche en pleine crise de la quarantaine, qui la pousse à courir après son ex pour tenter de le reconquérir. Et elle a 4 jours pour mettre le grappin sur le jeune homme, incarné par un Matthieu Kassovitz qui vient faire l’acteur pour se pouvoir se payer son prochain film. Et il faudra beaucoup de conviction pour redonner la flamme à Kassovitz qui doit être en déprime totale depuis le four de son dernier film

 

 

 

 

 

young_adult_film.jpg   Young Adult de Jason Reitman (7 mars)

 

Réalisateur dorénavant reconnu et attendu au tournant après en particulier Juno et In the Air, Jason Reitman persévère dans la veine de la comédie douce-amère, toujours dans le cadre de petites villes américaines désœuvrées. Après la fille-mère et businessman tourmenté, c’est au tour de l’écrivaine qui revient dans sa ville natale pour une cure de jouvence. On espère beaucoup d’un auteur qui a réussi une forme de sans faute jusqu’ici, dans un cinéma à la fois fin et original.

 

 

 

 

 

 

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 15:21

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David Cronenberg parti investiguer les origines de la psychanalyse dans une Suisse et une Autriche polissés du début du XIXème siècle ? Après Woody Allen qui va à Paris, Scorsese qui fait de la 3D, décidemment, tout fout le camp. Et si les deux new-yorkais ont su séduire par leur changement de lieu ou de registre, il n’est pas évident qu’on puisse en dire autant de notre canadien et de son opus viennois qui laisse pour le moins perplexe, quand il ne déroute pas complètement.

Au départ, c’est un cas clinique. Une jeune fille en proie à des troubles graves que le docteur Jung parviendra a guérir en mettant en pratique les technique de la psychanalyse posées récemment par son confrère Sigmund Freud. Les deux hommes se toisent, se rapprochent. Mais de désir que crée cette patiente chez le docteur Jung devient incontrôlable.

 

Cette méthode dangereuse est surtout frustrante car elle est d’abord fascinante. En recréant ce petit théâtre d’ombres dans le cabinet du praticien, pendant les séances plus ou moins violentes d’analyse et en utilisant la magnifique nature suisse, Cronenberg captive d’abord avec un cinéma posé, cérébral et bavard qui ne ressemble pourtant pas au sien. La guérison de Sabina, puis la tentative de traitement de leur confrère (magistral Vincent Cassel) suivent une logique qui démonte méticuleusement les succès et les échecs de la thérapie par la parole, expériences à la fois passionnantes et très cinématographiques.

Malheureusement, la suite du film n’aura de cesse de s’étirer et finit par s’épuiser par manque d’enjeux. En faisant rentrer Freud au cœur du jeu, puis en tentant de s’accrocher à la fois à l’avenir de Sabina, la controverse entre Jung et Freud, le rapport maître élève et le désir de Jung, le film tisse une toile complexe et multiple sans jamais parvenir à réunir les différents sujets.

 

Le résultat est donc un film long, paisible et sage là où il devrait être choquant, osé, tourmenté. On ne fait que suivre une paisible succession de  tableaux qui s’étiolent jusqu’à disparaître. A trop partir dans toutes les directions, Cronenberg s’est pris les pieds dans le divan, d’autant que sa mise en scène sage ne convient alors plus à un ensemble qui ne suscite décidemment aucune émotion, malgré le travail remarquable de Michael Fassbender et de Kiera Knightley. On pardonne beaucoup à un tel génie, on pourra être moins indulgent avec le script indigeste et bavard de Christopher Hampton, qui n’a plus réussi grand-chose depuis les Liaisons Dangereuses il y a bien longtemps.

 

Reste la magnifique lumière, la ville de Vienne et le plaisir de voir à l’écran cet acteur magnifique qu’est Viggo Mortensen. C’est bien peu. 


 

 

 

 

 

 

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 10:35


Ce n’est pas à proprement parler une nouveauté, mais les adaptations cinématographiques de la vie (et de l’œuvre) de personnages réels s’invite en force en ce début d’année. 

 

J.-Edgar-de-Clint-Eastwood-le-film-qui-derange-le-FBI_image.png   J.Edgarde Clint Eastwood (11 janvier)

 

On avait déjà parlé ICI des attentes énormes soulevées par un tel projet, qui avait tout pour être LE film de ce début d’année. Quelques nuages sont venus obscurcir le paysage depuis, et d’abord un accueil critique et public plus que froid aux Etats-Unis, et peu de nominations aux récompenses de fin d’année pour lequel le film semblait pourtant calibré. Et les premiers échos de France ne sont pas fameux non plus. Alors, film incompris ou déception ?

 

 



iron-lady-movie-image-meryl-streep-02-top.jpg   La Dame de fer de Phyllida Lloyd (15 janvier)

 

Margaret Tatcher a tout d’un grand personnage de cinéma mais personne ne s’était osé jusqu’ici a tenter le passage sur grand écran. Mais quelques années après le triomphe de The Queen, une équipe relève le défi. Si la réalisatrice de Mamma Mia ne semble pas forcément la plus recommandée pour le job, elle a eu la bonne idée (ou la chance) de mobiliser la seule actrice capable de remplir les pantoufles de la dame de fer : l’immense Meryl Streep. Les premières images sont saisissantes, tant l’actrice semble être son modèle, jusqu’à ce ton de voix unique.  

 


 

19537094.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20101011_120841.jpg   My Week with Marilyn de Simon Curtis (7 mars)

 

Encore plus risqué, raconter un morceau de l’histoire de l’actrice qui est probablement le visage le plus connu de l’histoire du cinéma. Beaucoup de beau monde au casting de ce biopic qui arive avec un bon buzz, en particulier pour Michelle Williams qui s’est risqué à entrer dans les robes de l’égérie. A noter, un des premiers rôles hors de Poudlard pour Emma « Hermione Granger » Watson.

 

 

 


4d816743665f7.jpg   Cloclo de Florent Emilio Siri (14 mars)

 

Il n’y a pas que les américains qui osent les biopics sur les idoles locales. La preuve avec cette production française sur Claude François, portée par un réalisateur plus habitué jusqu’ici aux films d’actions. Peut-être cela l’aidera t-il à éviter les pièges du film académqiue et mou…Là encore, les premières images sont assez stupéfiantes, on se demande même pendant quelques instants s’il s’agît d’images d’archives. Mais une belle transformation physique ne fait pas un film..

 


 

 

 

 

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 08:46

 

On a reçu trois bandes annonces ces jours-ci dans des genres assez différents, mais qui sont symptomatiques d’une tendance au retour à l’action pure. L’intérêt pour ce créneau a considérablement augmenté cette été quand un des films les plus vus a été … Fast&Furious 5. Au milieu des blockbusters en 3D, de l’avalanche Mavel, des films de science-fiction et autres performances technologiques , le public a réservé un triomphe au cinquième opus d’une franchise bourrine au dernier degré, d’une qualité cinématographique plus que discutable, mais profondément jouissive.

Une sorte de retour aux fondamentaux pour des films qui semblaient condamnés à rester durablement dans l’ombre depuis la fin des années 90, et le début du règne des super héros dôtés de pouvoirs ou de gadgets technologiques avancés. La roue tourne….

 

La première est évidemment Battleship dont on déjà parlé ICI. Du bourinisme nouvelle école, sous la bannière éclatante de Michael Bay, saupoudrée de l’influence de Roland Emmerich. De la bonne vieille destruction massive des familles, moderne et technlogique, avec des petits jeunes qui  n’en veulent et des filles en bikini.

 

 


 

 

 

 

Pour Expendables 2, on est dans le respect old school de l’action movie des années 80. Après un réjouissant premier épisiode, Stallone et ses gros bras reviennent avec de vrais rôles pour Bruce Willis et Schwarzie, ainsi que le renfort de Jean-Claude VanDamme.. On va surtout être dans les armes à feu, les armes blanches et les vannes à deux balles. Pas d’aliens, pas trop de jeunes, pas trop de femmes. Du bourrin oui, mais d’appellation d’origine contrôlée s’il vous plait. Il ne manque plus que Clive Owen et sa moustache pour compléter l’équipe.

 

 

 


 
 

 

On change de registre avec G.I. Joe 2 qui s’intègre sur un créneau intermédiaire en cherchant à jouer sur les deux tableaux, tout en respectant le fondamentaux d’une franchise qui ne semble vraiment prendre vraiment rien ni personne au sérieux. Moins pompeux que Battleship mais tout aussi jeuniste et déluré, les figurines passées sur grand écran promettent de récupérer le monde pris en otage par une organisation de superméchants en faisant péter le maximum de décors. Ouvertement, le plus décérébré des trois, ce qui n’est pas rien. Celui qui vise le plus bas en terme d’âge (mental) également. Remarquez bien en fin de bande annonce que Bruce Willis a décidemment le vent en poupe quand il s’agit de se recycler dans des films idiots. Way to go, Bruce !


 

 

 

 

 

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 08:06

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Lorient, l’air de l’Océan et la crise économique. Sensation dans un lycée : une des filles les plus populaires de l’établissement tombe enceinte, et choisit de garder son enfant. Dans un mouvement surprenant de suivisme et de solidarité, d’autres filles tombent enceintes à leur tour, et décident qu’elles sont assez matures pour garder leurs enfants. La nouvelle mode prend de l’ampleur, les parents sont catastrophés et les encadrants dépassés.

 

Le film laisse perplexe, ce n’est rien de le dire. La maternité comme moyen de révolte adolescent de masse, les hommes comme distributeurs automatiques, le couple absent, l’enfant comme gadget pour se créer une vie, et l’utopie comme seul horizon... Tout un programme. Quelques dizaines d’années après le combat des femmes à disposer de leur corps, ce film prend un contre-pied surprenant en maintenant la même revendication, mais avec un objectif inverse dans une société où, si les filles mères n’ont toujours pas la côte, l’avortement s’est progressivement banalisé.


Il y a parfois quelque chose de léger et d’aérien, comme dans un Gus Van Sant, à voir une jeunesse rêveuse, déconnectée, idéaliste et poétique, prendre à contre-pied une société rationnelle, sclérosée et même parfois complètement dépassée. D’ailleurs malgré sa mention « inspirée d’une histoire vraie », la film se place souvent au niveau du conte, en particulier dans le choix du casting (toutes les filles sont très belles, les garçons aussi). Et quand démarre cette utopie, le conte fonctionne, surtout quand il montre des parents désemparés et la fougue d’une jeunesse qui ne veut pas être condamnée à leur « vie de con »

 

Ce choix de récit et de mise en scène pourrait être payant, si était soutenu par un début de point de vue de la part de ses réalisatrices. Or, elles semblent vouloir rester à distance, observer, ne pas juger, et même préserver ces héroïnes des temps modernes qu’elles semblent admirer, sans trop oser le dire. Le croisement entre un traitement « histoire vraie » et cette volonté de se placer sans jugement du côté de l’utopie n’est pas stable, et finit par leur faire dire ou voir à peu près n’importe quoi. A force de marcher en funambule et de refuser de juger des comportements parfois très limites, le film devient naïf, voire franchement déplaisant. Si il vaut pour les questions qu’il pose, sa neutralité finit par vraiment être problématique au fil des minutes.

En particulier quand les réalisatrices se forcent à afficher systématiquement le tabagisme des futures mères enceintes, quand ce n’est pas carrément le goût pour la biture ou la conduite dangereuse.

 

Manquer de sens et de recul dans ce type de film laisse donc un grand vide. Grand vide comblé le plus souvent par la fougue et la fraicheur d’une troupe de jeunes actrices vraiment formidables. Mais qui ne parviennent pas à effacer ce profond sentiment de perplexité devant cet OVNI charmant, mais d'une maladresse désarmante.

 

 

 

 

 

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