Le sympathique Gino, pizzaïolo bruxellois de son état, apprend que son oncle mafieux napolitain veut l’inscrire sur son testament. Mais pour cela, il doit faire honneur à la Camora en leur prouvant qu’il est un véritable truand, accompli et respecté. Il engage alors une improbable équipe pour tourner un film qu’il pourra envoyer à son oncle.
Le pitch envoie le film vers une mise en abîme qu’on pouvait attendre réjouissante puisqu’il s’agit ici d’être témoin d’un tournage d’un film tourné avec trois bouts de ficelle par des amateurs, et de toutes les catastrophes qui en découlent. Un croisement entre Le Parrain et Ca tourne et Manhattan, de quoi se frotter les mains. Hélas, Samuel Benchetrit semble surtout réaliser un film pour se faire plaisir, mais oublie qu’il a accessoirement d’autres personnes que lui à contenter : des spectateurs.
Et on est forcés de se demander si quelqu’un à prévenu Benchetrit que son film serait projeté, tant on a l’impression qu’il s’amuse à mettre à l’écran ce qui lui tient à cœur sans se demander si l’ensemble a de la cohérence, et même si cela est drôle ou intéressant. Par exemple, il veut rendre hommage aux films de mafias : on se prend un virage à 180° depuis la cuisine de Gino et on part pour un quart d’heure en Italie, ses grandes maisons familiales et ses règlements de compte. C’est long, hors de propos, pas toujours fin, bref, on se demande ce qu’on fait là.
Pour ce qui est de la comédie, le film est très inégal, le « tournage » est plombé par un certains nombre de gags qui tombent à plat, et quelques séquences totalement ratées, pas drôles du tout, qui donnent même l’impression que l’on pourrait être en présence d’un authentique navet. Impression entretenue par une pénible Anna Mougladis qui en fait des surcaisses comme si elle jouait dans une série Z.
Heureusement tout fonctionne mieux dès que le film revient dans la réalité. Enfin drôle, il fait entrer un authentique mafieux, une famille italienne un peu spéciale et aussi un poney. La mayonnaise prend par moments, surtout quand l’impayable Sergi Lopez débarque dans ce monde de fous.
Mais ce vaste foutoir ne parvient jamais à se hisser à la hauteur de ses ambitions. Egoïsme d’artiste ? Paresse ? Manque de sens comique ? Ou tout simplement manque de talent ?