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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 15:09

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Un tueur en série multiplie les meurtres atroces de jeunes filles en se servant d’un transport d’écoliers. Un agent secret voit ainsi sa fiancée sauvagement assassinée et retrouvée en plusieurs morceaux. Il jure de se venger

 

Cela commence comme un (très bon) polar de vengeance : des meurtres atroces, un grand malade, la souffrance insupportable des proches des victimes, l’appel du sang. Vous pensiez qu’Hannibal Lecter était le tueur en série le plus dingue de l’histoire ? Celui-ci le ferait passer pour un aimable plaisantin. Vous croyiez que Charles Bronson était un vengeur dur et sans pitié ? L’agent secret qui court après le monstre en liberté fait à peine moins peur que lui…

Là où le film fait mouche, c’est dans sa façon déjantée de brouiller les pistes et de perdre le spectateur en route. Là où on pouvait s’attendre à un polar de vengeance classique, le scénario se faufile avec une habileté de saltimbanque entre le polar noir humoristique (à la Tarantino), le film d’horreur (on pense beaucoup à Massacre à la tronçonneuse), et même à la comédie romantique. Sans trop en dire, les surprises commencent quand l’agent met (un peu trop vite) la main sur le tueur : une exécution sommaire ? Pas du tout, ce serait beaucoup trop simple.

 

A partir de là, l’histoire nous entraîne dans un jeu du chat et de la souris sanglant et dangereux, qui commence dans une grande maitrise pour tomber petit à petit dans l’anarchie la plus totale. Dans cet océan de sauvagerie et de sadisme, le spectateur se retrouve à admirer la créativité morbide du réalisateur, sa maitrise des combats en espaces clos et sa capacité incroyable à faire mourir de rire un auditoire avec les situations les plus horribles. Ce côté presque cartoonesque est magnifiquement porté par la démence de Lee Byung-hyun (Old Boy), hallucinant en serial-killer vulgaire et soupe au lait.

Malin, le film pose aussi en filigrane la question du rapport à la violence. Ce n’est complètement nouveau, mais en tant que spectateur, il est toujours intéressant de se demander si c’est bien sérieux d’adorer passer deux heures de violence totale, aussi décalée soit-elle. 

 

Deux ans après le merveilleux Le bon, la brute et le cinglé, Kim Jee-woon confirme qu’il est bien un des cinéastes asiatiques les plus intrigants et les plus excitants. Alors malgré le faible nombre de salles, si vous n’êtes  pas trop sensible , laissez vous tenter par ce petit bijou. Attention, néanmoins, le film est d’une sauvagerie assez inouïe. 

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 10:41

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Deux frères d’origine antillaise que tout sépare vont se retrouver à l’occasion de la mort de leur père. Ce dernier leur lègue un « trésor » : la déclaration d’affranchissement de ses ancêtres. Peu inspirés par ce maigre butin, les deux frangins prennent le tout à la blague et déchirent le précieux papier. Une vieille tante les envoie alors dans le passé pour bien prendre conscience de l’importance de leur mémoire. Les voilà qui débarquent sans prévenir aux Antilles en 1780…


Si le film ne brille vraiment pas par sa qualité artistique, il a au moins le mérite de faire sourire, et parfois même rire sur un sujet de société qui gagne à être un peu décalé. Parler de racisme et de discrimination de manière légère et intelligente n’est pas donné à tout le monde. Le fond n’est pas toujours parfaitement maîtrisé, on ne peut pas dire que la réflexion ait fait des pas de géants, mais on sort de la salle plutôt léger, sans avoir l’impression de s’être fait asséner de grosses leçons de morale.


L’effet comique fonctionne en deux parties : d’abord dans une lecture plutôt amusante du sujet depuis nos jours, puis en le décalant complètement lors du voyage dans le temps, et en reproduisant les scènes dans le passé. C’est déjà assez drôle quand le grand black branleur et filou sort son numéro de Martin Luther King aux contrôleurs RATP (« vous me contrôlez parce que je suis noir »), ça l’est encore plus quand il fait le même à un contremaître hargneux du XVIIIème siècle, plutôt médusé pour l’occasion. C’est d’ailleurs ce personnage qui est le plus réussi : feignant, méchant, parfois complètement idiot, il est assez réjouissant de voir que les auteurs ont réussi à créer un vrai personnage de comédie, bien aidé par l’incomparable désinvolture et la grande carcasse de Thomas N’Gigol. Dans un rôle plus compliqué de rebeuh intégré, Fabrice Eboué s’en sort plutôt bien aussi. C’est bien à travers leurs trajectoires opposées que les auteurs parviennent à la fois à faire rire et à faire passer quelques messages. Discrimination, pré-requis, liberté,  beaucoup de choses passent dans la moulinette du duo, et même la compétition des mémoires quand un vieux juif les héberge et commence à leur faire remarquer que son peuple à beaucoup plus souffert que le leur…


Sur ce fond plutôt réussi, les deux compères auraient quand même mieux fait de confier le bébé à un « vrai » cinéaste. Car beaucoup des efforts se noient dans une mise en scène vraiment indigente, un faux rythme et quelques trous d’air dans le scénario qui finit par tourner sur lui-même, en attendant de renvoyer les deux loustics dans notre temps. Le premier « nique ta mère » version 1780 fait rire, le douzième un peu moins… L’écriture, les personnages secondaires, le tempo comique : beaucoup de choses ne sont pas vraiment au point, mais on peut espérer qu’elles le deviennent passé le premier film.  

Une semaine après les tristes Tuche, la comédie française relève (un peu) la tête. Mais y a encore du boulot…

 

 

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 09:00

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Le premier opus était un réjouissant blockbuster idiot comme seul Michael Bay sait en pondre. Le deuxième était un désastre de lenteur, de bêtise crasse et d’ennui. Sans surprise, le troisième est donc un intermédiaire, qui contient quelques qualités du premier mais aussi beaucoup de défauts du deuxième.


Pour les défauts : une exposition longue et inutilement complexe de près d’une heure de demie. Réalisateur efficace dans le mouvement et dans le chaos, Michael Bay n’est pas doué avec les scènes posées, les enjeux complexes et les multiplications de personnages secondaires. Par exemple, même si on est toujours content de voir John Malkovich, on peut légitimement se demander à quoi sert son personnage. Cela donne une espèce de comédie d’espionnage high-tech de près d’une heure et demie dans laquelle la plupart des personnages tentent d’empêcher un débarquement d’aliens...alors que le spectateur n’attend que ça. Et on se coltine encore l’insupportable Sam Wickiwickie, toujours aussi pénible malgré les évidentes qualités plastiques de sa nouvelle copine, qui remplace avantageusement Megan Fox dans le rôle de la potiche de service.


La dernière heure sera ensuite un festival pyrotechnique qui détruira la moitié de Chicago. Si on en prend plein les mirettes (et plein les oreilles, tympans sensibles s’abstenir), on reste un peu sur sa faim tant il manque un grande scène de combat menée tambour battant, ou un découpage propre entre plusieurs sous-histoires, autre spécialité maison. On sent un peu notre Michael déterminé à tout péter, mais quand même le pied sur le frein quand il s’agit de faire charger une bande de marines soutenus par une Ferrari et une Camaro au milieu d’un Chicago dévasté. Ce n’est pas désagréable et même parfois inventif, mais sans le souffle patriotique crétin qui nous avait tellement plu : on aura même pas droit au discours viril d’un marines tatoué déterminé à faire respecter sa liberté à prendre son p’tit dej au KFC…


On retiendra quand même quelques marqueurs forts qui font souvent sourire: la beauferie permanente, une caméra plus lubrique que jamais, une vacherie bien sentie à Megan Fox, cet appétit insatiable pour la destruction massive et la petite incursion en Iran où des robots vont défier Ahmadinejad. Et puis cette courte séquence tellement drôle en Afrique où on nous fait passer devant les yeux en 30 secondes le Kilimandjaro, une dizaine d’éléphants, trois zèbres et quelques gnous, histoire que le spectateur américain comprenne bien qu’on est sortis des States…

Mais à l’arrivée, malgré cette dernière heure plutôt agréable, on n’est encore assez loin ce cinéma survitaminé, drôle et totalement régressif qui a fait la gloire de son auteur. On en sort épuisé, vanné, mais avec une curieuse d’envie de revoir Armaggeddon, ses ralentis, sa musique pompeuse, ses militaires au garde à vous et ses 40 plans à la minute…

 


 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 14:24

C’est dans l’air du temps. Vous trouverez de plus en plus d’articles qui annoncent la fin de la 3D au cinéma, ou au moins qui en questionnent le développement après un départ en fanfare.

 



avatar-wallpaper-11261394081.jpg   Un nouvel eldorado 


C’est Avatar qui avait lancé avec brio le principe qui devait révolutionner le cinéma. D’abord un peu sceptiques, les exploitants avaient tous pris le wagon avec enthousiasme, d’abord en raison du succès pharaonique du film, qui est devenu le plus grand succès de tous les temps au box-office, alors que beaucoup pensaient le record de Titanic imbattable avant plusieurs années. Ensuite, c’était un revenu supplémentaire qui venait gonfler le bilan de salles et de distributeurs rendus plutôt moroses par un box office en berne, particulièrement aux Etats-Unis. Un filon qui permettait de vendre la place plus chère, au prix d’équipements spéciaux vite rentabilisés. Un nouvel eldorado et un public qui avait l’air de suivre, au moins tant qu’il s’agissait de James Cameron aux commandes.

 

Car dans le sillon des grands hommes bleus, un certain nombre de productions américaines se sont engouffrés dans la brèche en systématisant le recours à cette technologie. Mais Avatar était un film pensé pour la 3D. La plupart des films qui ont suivi ont été une transposition artificielle d’une œuvre prévue en 2D vers une 3D plus lucrative. Là où quelques films décalés dans le style art et essai (avec Pina) ou horreur (Piranha 3D) ont su tirer une exploitation intéressante de cette technologie, une armée mexicaine de blockbusters a débarqué sur les écrans en obligeant les spectateurs à chausser les lunettes et à payer plus cher sans que celui-ci ne voie une vraie différence, à part un inconfort certain et une image parfois assez laide. Un comble ! Certains ne s’y trompent d’ailleurs pas : Christopher Nolan a refusé de tourner le prochain Batman en 3D

Parmi les films en 3D les plus inutiles, on peut citer Alice aux pays des merveilles, Le choc des titans, Thor ou encore l’inratable bio de Justin Bieber : never say never. Et ce sera le cas pour le prochain Harry Potter.

 


lunettes-3D.jpg   Un repli certain


Le phénomène est apparu récemment aux Etats-Unis, dont le parc de salles est tellement important qu’il n’est pas rare de voir deux ou trois copies d’un même film plusieurs salles d’un cinéma (phénomène réservé aux très gros multiplexes en France) : les projections en 2D recueillent un bien plus grand succès que celles en 3D. Lassés par le gadget, le public se tourne massivement vers les projections classiques quand elles existent. Des films comme Pirates des caraïbes 4, Kung Fu Panda et Green Lantern ont obtenu des résultats médiocres au global mais en regardant de plus près, pas si mauvais sur les salles 2D, et épouvantables sur les salles 3D.

Dans le cadre d’une fréquentation assez moyenne pour un début d’été, tous les moyens sont bons pour faire revenir le spectateur vers les salles. Et un des champions de l’été est le très léger Fast&Furious 5, bon vieux film de bourrins des familles…en 2D. Il n’en fallait pas plus pour que l’on annonce la fin d’un phénomène et le retour aux séances traditionnelles. Et en France, les UGC commencent à proposer les deux versions (relief ou non) en plus des deux versions de langues (VO ou VF).

 



A-l-ugc-une-deuxieme-salle-equipee-pour-526847.jpg   Et alors la suite ?


Si le retour de bâton des spectateurs fatigués de faire prendre pour des couillons est salutaire, il est à nuancer. Ce que l’on peut espérer, c’est d’abord que la 3D se cantonnera à l’avenir aux films pensés et développés pour l’occasion. Un gros pop-corn movie qui tâche comme Transformers 3 se prête mieux à l’exercice,  ses premiers résultats outre-Atlantique sont d’ailleurs très bons. Ensuite, on peut espérer que les images deviennent plus agréables, et que le matériel  (en particulier les lunettes) devienne moins rudimentaire et garantisse un confort de vision plus important.


Bref, je n’enterrerai pas trop vite la technologie, d’autant qu’elle est furieusement efficace dans d’autres domaines, le sport par exemple (pour avoir vu une finale NBA en salles, je peux garantir que l’effet est plutôt plaisant). On peut penser qu’un peu de parcimonie dans la distribution de ce genre de films pendant quelques temps fera du bien à tout le monde…jusqu’à la sortie des suites d’Avatar qui réinventeront forcément quelque chose…

 


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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 08:05

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La comédie française a depuis quelques années été partiellement trustée par une drôle de bande, que l’on pourra appeler pour simplifier la Canal+ connection. Des auteurs de sketchs issues de troupes maison, pas mauvais au demeurant, qui ressentent l’irrépressible besoin de sortir de la petite lucarne pour aller s’étaler sur les écrans de cinéma.  Mais un bon clown sur dix minutes fait-il forcément un bon auteur de comédies ? Non, évidemment. Pour un Alain Chabat qui a souvent réussi à tenir la distance, combien nous faudra-t-il subir de fausses comédies bâclées ? Les derniers mois nous en ont donné des exemples éclatants, avec le film de Fred Testot (Omar et Fred), celui de Maurice Barthelemy (les Robins des bois), de Kad Merad (Kad et O) et aujourd’hui celui d’Olivier Barroux (Kad et Olivier aussi). Et il est incroyable de voir avec quelle régularité ces comiques recyclent les mêmes recettes et les mêmes erreurs : une idée qu’on étire laborieusement sur deux heures, une gentillesse et des bons sentiments peu appropriés à une comédie, des personnages simplistes et peu écrits et un insupportable défilé de guest-star maison venus rappeler à tout le monde que tout ceci n’est qu’une grande famille. 


Ici la bonne idée est donc de faire débarquer une famille de ploucs absolus à Monaco, après qu’ils aient gagné une fortune au loto. Le choc des cultures donnera lieu à une évidente série de malentendus : d’abord horrifiés par la horde de prolos qui viennent salir leur rocher, les autochtones finiront par apprécier cette bande de dégénérés un peu spéciaux, mais qui ont un cœur gros ça. (ben oui, les pauvres sont sympas et généreux et les riches égoïstes et froids, vous suivez ?) .

Le problème, c’est qu’Olivier Barroux n’a pas grand-chose à nous mettre sous la dent une fois arrivés à Monte-Carlo à part une litanie de scènes attendues et pas forcément bien traités. Vite à court d’idées, il tire sur la corde en développant des fils narratifs assez peu intéressants (l’arnaque, le fils surdoué, le divorce des voisins, les flirts de la fille aînée), et en se concentrant sur la famille elle-même au lieu de filmer ce qui aurait vraiment été drôle : les monégasques épouvantés. 


Résultat : on ne rit pas beaucoup et on finit par être franchement gênés par cette trop grande bienveillance et cette avalanche de lieux communs (il faut rester soi-même, un père n’est rien sans ses enfants, l’argent ne fait pas le bonheur, gnagnagna) là où le sujet appelait de la méchanceté et de l’insolence. On se demande ce qu’aurait fait un Chatillez de la grande époque (La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle) avec une telle famille lâchée dans un haut lieu de la jet-set et de l’opulence. Pour faire simple, vous avez vu la bande annonce, vous avez tout vu, autre point commun de la plupart des films cités plus haut.

Olivier Barroux est fier de déclarer qu’il choisit ses acteurs d’abord pour faire des films « avec ses potes ». Cher Olivier, rends-toi service et nous avec : choisis ton scénario et tes acteurs pour faire un film qui plaise aux spectateurs. Tu t’amuseras un peu moins pendant le tournage, mais nous, on s’emmerdera un peu moins une fois dans la salle. 

 

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 13:38

Les films d’auteur

Dans la jungle des blockbusters et des films abetissants, certains distributeurs tentent de placer des films d'auteur pour ceux qui chercheraient à régénérer quelques neurones. Une stratégie toujours un peu risquée...

 

 

le-moine.jpg   Le moine de Dominick Moll (13 juillet)


Adapté d’un roman (parait-il) célèbre de Matthew G. Lewis, Le moine raconte la vie d’un frère d’abord prédicateur irréprochable, puis porté par le pêché. La réunion de deux poids lourds du cinéma d’auteur français devait faire des étincelles, entre le toujours intense Vincent Cassel et le souvent curieux Dominick Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien). Mais alors qu’il était pressenti pour Cannes, il n’est apparu dans aucune sélection s’offre finalement une curieuse sortie estivale, bien risquée pour ce genre d’objet. Vraiment pas bon signe….

 

 


i-m-still-here.jpg   I’m still here de Casey Affleck (13 juillet)


Joaquin Phoenix, était-il complètement cinglé ? L’acteur américain était plus habitué à fréquenter les réalisateurs doués que les scènes de rap. Et pourtant, il a erré dans les soirées hollywoodiennes pendant un certain temps complètement hirsute, barbu, avec la volonté d’arrêter le cinéma et de se lancer dans la chanson… Le gros buzz people est devenu un documentaire sous l’œil de son pote Casey Affleck qui a été témoin de la transformation et de la déchéance…avant de reconnaître que tout cela n’était qu’un énorme canular. Mais une mise en abîme de ce niveau et avec une telle implication de son acteur principal ne peut qu’exciter la curiosité, vraie ou pas.

 



melancholia-lars-von-trier-875283.jpg   Melancholia de Lars Von Trier (10 aout)


L’excentrique (c’est un mot sympa pour dire complètement givré) réalisateur danois a encore fait des siennes au dernier festival de Cannes avec une sortie pas très heureuse sur Hitler. On a beaucoup parlé de son exclusion du festival, un peu moins de son film qui a pourtant recueilli des critiques dithyrambiques, et assez unanimes, ce qui le lui était pas arrivé depuis longtemps.  Lars Von Trier s’attaque cette fois-ci à la fin du monde, incarnée par une planète qui fonce vers la Terre, tout cela étant vu depuis un mariage. Avec un casting d’habitués européens (Charlotte Gainsbourg, Stellan Skasgard) et de stars américaines venues s’encanailler dans un film d’auteur (Kisten Dunst et Jack Bauer himself, Kiefer Sutherland)

 

 


La-piel-que-habito.jpg   La Piel que habito de Pedro Almodovar (17 aout)


C’est devenu un espèce de running-gag : Pedro Almodovar se fait prier pour venir à Cannes, et il repart finalement bredouille. Ca n’a pas manqué cette année avec la présentation d’un curieux polar où un chirurgien cherche à créer une nouvelle peau pour son épouse accidentée. Un peu de séquestration, un rapport curieux au corps et évidemment une violence latente : on est bien dans l’univers de l’incomparable maître espagnol. Avec en prime le retour d’un ex-petit jeune dont Almodovar avait lancé la carrière il y a une éternité. Un certain Antonio Banderas…

 

 

 

7687980619_this-must-be-the-place-de-paolo-sorrentino-avec-.png   This must be the place de Paolo Sorrentino (24 aout)


Il Divo avait été un des événements de Cannes 2008. Surtout grâce à l’incroyable maestria de son réalisateur Paolo Sorrentino et à la puissance de sa mise en scène, qui avait alors impressioné le président du jury, un certain Sean Penn. L’acteur américain s’est donc associé au réalisateur pour tourner un film en anglais sur l’histoire d’une rock star déchue qui poursuit en musique la vengeance de son père décédé… tout un programme ! Les échos cannois du film ne sont pas fabuleux mais tout le monde semble s’accorder pour dire que la performance hirsute et décalée de Sean Penn vaut le détour.. 

 

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 21:54

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Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans sa cave. A côté de son cadavre, une phrase écrite sur le mur avec son sang « Omar m’a tuer ». Omar, c’est son jardinier magrébin, qui ne sait ni lire ni écrire et qui ne parle presque pas français. La machine policière et juridique s’emballe, la France se passionne pour le fait divers , le jardinier clame son innocence mais il est condamné.

 

Roschdy Zem, plus connu pour son travail d’acteur que de réalisateur, a choisi le film révolté, à défaut du film à thèse. Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un doute : Omar Raddad est innocent et a été victime d’une effroyable erreur judicaire. Le réalisateur raconte donc cette histoire du point de vue de la défense. Et il trouve dans les premières minutes le ton juste pour capturer le fait divers, l’engrenage médiatique et juridique qui suit, couplée avec l’incompréhension du protagoniste. Mais rapidement, on comprend que ce film n’offrira qu’un seul point de vue, et de manière très maladroite de surcroit. Pour défendre son point de vue, était-ce bien nécessaire de ne mettre en scène que des policiers racistes, agressifs et violents ? Un juge d’instruction hargneux et pédant ? Un juge d’assises hautain et autoritaire ? Pas une once de nuance ni dans l’histoire et racontée, ni dans les personnages. Le procès est à ce titre incroyable : 10 minutes d’arguments marteau en faveur de l’accusé et une sentence de culpabilité qui tombe sans que le spectateur ne puisse la comprendre. Même point de vue de la part du journaliste qui travaille sur l’affaire quelques années après et qui semble déterre les erreurs judicaires depuis la chambre d’hôtel comme un gamin qui trouve des œufs dans le jardin.

 

Difficile à avaler, même pour le plus crédule des spectateurs, qui pourra facilement se rendre compte avec 5 minutes de recherches que c’est certainement un peu plus compliqué que ça. Et on ne parle même pas de faire passer un personnage aussi complexe et aussi sinueux que Jacques Vergès pour un défenseur désintéressé des libertés.


Alors oui, il y avait sûrement matière à un film engagé, adulte, descriptif de la complexité des rapports avec les immigrés dans le Sud de la France. Oui, Sami Bouajila et Maurice Bénichou sont absolument parfaits. Oui, ce film respire les bonnes intentions et la soif de reconnaissance de l’innocence d’un homme qui est toujours officiellement reconnu coupable. Mais pour cela, il aurait fallu apporter de la nuance, de la contradiction et un peu de profondeur. Emporté par son élan, le film s’y refuse. Il a bien tort.  

 

NB : consécration ultime, une partie de la critique de "Une séparation" a fait son chemin jusqu'au courrier des lecteurs du Masquee et la Plume...

 

 

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 16:32

 

Les comédies

Programme timide pour un été, les américains n’ont pas très envie de rire et les français balancent leurs comédies à thème : les beaufs d’un côté et les noirs de l’autre… tout un programme

 

 


les-tuche-premiere-photo.jpg    Les tuche de Olivier Baroux (29 juin)

 

Un famille de beaufs choisit d’émigrer vers Monaco après avoir gagné le gros lot à l’Euromillion. Le choc des cultures s’annonce rude ! Une bande de prolos déchaînés qui vont dévaster la propre principauté, le programme pouvait laisser quelques espoirs en ces temps où chacun donnerait cher pour démolir un paradis fiscal, surtout si c’est Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty qui s’y collent. Seul problème : la bande annonce donne très envie de s’enfoncer les doigts dans les yeux, de devenir sourd et de se jeter dans la Méditerranée… 

 

 

 

case-depart-la-bande-annonce.jpg   Case départ de Thomas N’Gigol et Fabrice Eboué (6 juillet)

 

Autre comédie française à concept : deux jeunes peu sensibilisés sur les problématiques de l’identité noire se retrouvent projetés dans le passé et deviennent esclaves. Même si l’on est toujours prudent avec ce style de produit, le pitch sympa et le talent de Thomas N’Gigol donnent envie d’y croire. Et si la comédie parvenait à parler des thèmes de l’identité avec beaucoup d’humour mais un vrai message, ce serait vraiment la cerise sur le gateau…mais faut pas trop rêver quand même


 


Cameron-Diaz-Bad-Teacher-010.jpg   Bad teacher de Jake Kasdan (27 juillet)

 

Peu de comédies américaines au programme cet été. On aura au moins l’honneur de vérifier si Cameron Diaz peut toujours jouer les allumeuses en se rapprochant de la quarantaine. Elle incarne une prof désœuvrée qui se remet au boulot dans l’espoir d’une prime de fin d’année. Rien de très palpitant, mais l’actrice a toujours fait preuve d’un vrai sens de la comédie, d’autant qu’elle est épaulée par les souvent excellents Justin Timberlake et Jason Segel 

 

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 12:37

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Un charmant petit couple de banlieue américaine emménage dans une pas si charmante nouvelle maison. Ladite maison a un grenier sombre et des grands couloirs dans lesquels les portes claquent... 

James Wan continue son exploration du cinéma de genre. Après l’horreur et le vigilante movie, voici le film d’épouvante et de maison hantée. Au programme : des fantômes, des démons, un enfant un peu louche, une mère terrorisée et bien sur l’arrivée du médium d'abord calme et souriante puis très inquiète devant l’ampleur du bordel qu’elle découvre dès qu’elle soulève le moindre coussin... Il doit bien y avoir un intérêt quelque part à ce film (puisqu’il reçoit un accueil public et critique plutôt bon) mais je ne l’ai pas trouvé et c’est pas faute d’avoir cherché.

Il n’est probablement pas dans le scénario qui réutilise (on ose même pas dire "recycle") à peu près tous les poncifs du genre, et sur lequel on a très souvent un bon quart d’heure d’avance : difficile d’être surpris par l’arrivée progressive des phénomènes surnaturels puis de leur explosion finale.  Difficile de ne pas se formaliser des portes qui claquent, des murmures à l’étage, des enfants un peu bizarres et des objets qui disparaissent : rien que du facile, rien que du prévisible, on ne sort surtout pas des clous.

Pas non plus dans les personnages qui s’avèrent eux aussi des caricatures du genre, avec une palme pour Rose Byrne qui fait beaucoup d’efforts pour être encore plus angoissante que les effets visuels qui l’entourent

 

Pas vraiment davantage dans la mise en scène, qui multiplie les clins d’œil (ah Ghostbusters, ah ah Star Wars, ah ah ah Tim Burton) et les frayeurs à coup de fantômes qui entrent brusquement dans le champ et d’effets visuels prononcés. Alors oui, on sursaute régulièrement mais faire bondir le spectateur en faisant rentrer dans le champ une sorcière avec un grand coup de tambour après dix minutes de silence, c’est à la portée d’à peu près tout le monde… On traverse donc la première partie du film avec ce sentiment de déjà-vu : sur M6, tard le soir, les faux documentaires où les paisibles familles américaines sont terrorisés par les téléphones qui volent et les pantoufles qui disparaissent. (Ca tombe bien, c’est décoré et éclairé à peu près de la même façon)

Puis, on bascule dans le grand guignol avec l’arrivée de la voyante-exorciste : et là, c’est un croisement pour le moins osé entre le magasin de farces et attrapes (pour les maquillages et les costumes) et la séance de spiritisme chez Monsieur Baba (pour les meubles qui volent et la transe des personnages) . Si l’on peut reconnaître que le film a pris quelques risques visuels dans cette partie, on a tellement de mal à ce stade à prendre le film au sérieux que ça ne fonctionne plus.

Seule partie à sauver de ce triste ratage : la (petite) pirouette finale à la Twin Peaks qui met in-extremis un tout petit peu de piment dans ce long et pénible film. 

 

 

 

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 08:40

 

Les outsiders

Moins exposés que certains blockbusters à une exigence de résultats importants et immédiats, ils pourraient créer la surprise

 

 


super-8-film-steven-spielberg-jj-abrams-elle-image-483125-a.jpg   Super 8 de J.J.Abrams (3 aout)

 

Le créateur de Lost aux commandes, Steven Spielberg en soutien derrière, Super 8 se présente plutôt bien, dans une veine enfantine et mystérieuse qui semble faire la synthèse entre les deux créateurs. Un déraillement de train, des animaux puis des humains qui disparaissent, l’armée qui intervient, et des enfants qui ont tout filmé… En bonus, on aura le plaisir de retrouver le coach Eric Taylor himself (Kyle Chandler) sur grand écran. Et les premiers échos sont plutôt flatteurs…

 

 


photo-la-planete-des-singes-les-origines-rise-of-the-planet.jpg   La planète des singes : les origines de Rupert Wyatt (10 aout)

 

Après la tentative très moyenne de reboot par un Tim Burton peu inspiré, Hollywood n’abandonne pas et remet le couvert en revenant aux origines du mystère dans ce qui semble être plus un prequel cette fois-ci. Pas beaucoup de raisons d’y croire au départ, mais l’intriguante bande annonce, le soin particulier apporté aux effets spéciaux simiesques conjuguée à la présence de James Franco et de Freida Pinto pourrait rendre le projet digne d’intérêt. D’autant que c’est un jeune réalisateur qui se colle derrière la caméra. 

 

 

 

cowboys.jpeg   Cows boy & aliens de Jon Favreau (24 aout)


Ce film curieux mêlant western et film d’envahisseurs semble avoir beaucoup de choses pour lui : Daniel Craig, Olivia Wilde (13 pour les intimes), Harrison Ford dans un rôle de méchant, un pitch original et réjouissant, et l’idée saugrenue de voir des cow-boys et des indiens se battre contre des extra-terrestres. Mais il a aussi un gros handicap : la présence aux commandes de Jon Favrau qui a commis récemment l’infâme Iron Man 2 et qui semble peu taillé pour un tel exercice…

 

 

 

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Et puis il y a toujours twitter

 

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