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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 19:28

Les blockbusters

Saison pré-estivale oblige, les studios sortent quelques unes de leurs plus grosses cartouches en espérant faire le plein avant les embouteillages de juillet…Des suites, des suites et encore des suites

 

Thor de Kenneth Branagh (27 avril)


Thor Image Gods-copie-1Un vieux comic un peu défraichi, un héros avec un gros marteau et des batailles sanglantes entre dieux au milieu des Etats-Unis, joli programme !  Mettre un grand auteur aux commandes d’un blockbuster n’est pas toujours synonyme de réussite (souvenez vous du Hulk d’Ang Lee). Entre le buzz très négatif et une bande annonce qui fait très mal aux yeux, on a un peu de mal à y croire… la présence de Nathalie Portman pourra t-elle sauver l’affaire ?

 

 

Pirates des caraïbes 4 de Rob Marshall (18 mai)


pirates-4.jpgLa catastrophe n’est pas finie, on ne s’arrête jamais quand on gagne autant d’argent. Par contre, on sort les petits jeunes Orlando Bloom et Keira Knightley et on fait entrer Pelenope Cruz dans l’affaire. Confier le projet à Rob Marshall (Chicago) est un choix plutôt curieux. Parviendra-t-il à retrouver le ton gentiment débile et assez plaisant du premier épisode ? Au vu des premières images, il semble que Disney a ressorti la grosse bertha, donc je ne parierai pas dessus…

 

 

X-Men First class de Matthew Vaughn (1er juin)

 

X-Men-First-Class-film-photo-Professeur-X-Xavier-580x386.jpgOn en a déjà un peu parlé ici, le spin-off de la série X-Men concentre pas mal d’attentes. Un très beau casting, un petit côté vintage, et le réalisateur de Kick-Ass pour emballer le tout. Alors, plutôt une redite du bourrin numéro 3, ou du dérangeant numéro 2 ? Ou encore mieux, un film original et décalé ? On peut toujours rêver.

 


Very Bad trip 2 de Todd Phillips  (8 juin)

 

very-bad-trip-2Quelques mois après nous avoir fait bien marrés dans le premier épisode, la fine équipe est de retour, délocalisée en Thaïlande. Et évidemment, ça sent la catastrophe…Toute la difficulté va être de garder l’esprit stupide et iconoclaste de l’ensemble, et ne pas tomber dans la comédie labélisée et classique. On va vérifier sur pièces si l’énorme succès n’est pas monté à la tête de la sympathique bande de joyeux drilles…

 

 

Les curiosités

Ils ont un petit quelque chose qui pourra nous pousser à aller vérifier sur place...

 

Le chaperon rouge de Catherine Hardwicke (20 avril)


chaperonEtonnante idée que celle de relire un des contes les plus célèbres du monde au travers d'un film. On se demande comment l'histoire va pouvoir occuper deux heures de temps, même si on se doute qu'il n'y aura pas qu'une traversée de forêt au programme. Mais le film ne manque pas d'atouts sur la ligne de départ : des beaux visuels à la fois moyenageux et fantastiques, Gary Oldman en méchant et le réalisatrice du très réussi premier Twilight (si, si). 

 

 

Source code de Duncan Jones (20 avril)


 source-sode.jpgProjections dans l'espace temps, film catastrophe, course contre la montre : Source code développe des recettes éprouvées sur un pitch assez original où Jake Gylenhall se retrouve projeté plusieurs fois dans le corps d'un homme qui n'a plus que 8 minutes à vivre et qui doit arrêter une catastrophe. Si tout cela n'est pas gâché par une histoire d'amour gnagnan, ça peut être le bon petit film booster du printemps 

 


Scream 4 de Wes Craven (13 avril)


19560697.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101026_113346.jpgPrès de quinze ans après avoir réinventé le film d'horreur avec Scream, premier du nom, Wes Wraven nous livre le numéro 4 avec une sympathique combinaison des rescpaés des trois premiers, entourés de petits jeunes qui montent, et qu'on a bien envie de voir se faire découper en rondelles dans un vieux garage. Cette cure de jouvence permettra t-elle à ce bon vieux Wes de se refaire une santé et de faire au moins un bon film au XXIème siècle ? 


 

La Défense Lincoln de Brad Furman (25 mai)


19652595.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110127_021309.jpgUn réalisateur débutant, deux acteurs craignos. Mais alors, pourquoi s’intéresser à ce petit polar ? Et bien parce qu’il adapte un des romans les plus accomplis de Michael Connely, dans le registre film de procès. Avec des dialogues qui claquent et une belle intrigue à tiroirs, difficile de se planter. Mais pas impossible pour le souvent très nul Matthew Mcconaughey, qui hérite ici d’un rôle en or dans la peau de Mickey Haller.

 

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 10:14

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Fighter-Movie.jpg

 

“Everybody told me I was gonna win” “Who’s everybody ?” “My mother and my brother”


Le projet de monter cette histoire vraie sur fond du monde de la boxe a été pendant des années un des plus célèbres serpents de mer hollywoodiens. Après avoir intéressé entre autres, Darren Aronofsky (qui est producteur exécutif), elle a fini par réussir à se monter entre les mains du très doué mais ô combien controversé David O’Russel (Les rois du désert). On doit reconnaître aux producteurs un vrai flair et une grande intelligence dans la patience dont ils ont fait preuve avec ce projet, en attendant d’avoir l’équipe qui pourrait magnifier cette histoire si classique et si américaine, qui aurait pu se terminer en film patriotique idiot et tâchon. En effet, qui y a t-il de plus américain que cette trajectoire de deux frères boxeurs, cantonniers dans leur petite ville et dont le come-back sur les rings va ramener vers le succès, eux qui ne partent de rien ?

 

La gloire, la déchéance, la seconde chance, le combat, la responsabilité individuelle, la famille : l’histoire fleure le déjà vu, mais pourtant le film sort rapidement du lot. Si on a déjà vu ces petites villes, ces petites gens, ces décors « white trash » et ces gymnases miteux,  la mise en scène est suffisamment posée et intelligente pour absorber le spectateur. On s’inscrit vite dans les pas de cet étonnant duo de frères,  différents et opposés. Le calme et le cinglé. L'introverti et le volubile. Le sage et le camé. D’autant que le début du film n’a rien de glorieux : de défaites en désillusions, de coups de folies en clashs familiaux, le rêve américain est passé méthodiquement au broyeur, avec patience et longueur (le film est tellement dense qu’il paraît plus que ses deux heures).

 

Et si le souffle ne manque pas, c’est bien l'incroyable galerie de personnages qui fait la différence, en offrant un spectacle de tous les instants. La mère d’abord (extraordinaire Melissa Léo). Etouffante, auto-proclamée manager, elle règne en maître sur sa famille de 9 enfants, culpabilisant les uns, maudissant les autres, prêtes à tout pour garder l’ascendant sur ses fils quitte à les envoyer se faire démolir. La copine ensuite (merveilleuse Amy Adams), mélange rare de douceur et de dureté, charmante mais sans accepter qu’on lui marche sur les pieds, y compris quand le dragon maternel sort ses griffes. Soit deux personnages féminins complexes, importants, tout en nuances, fait suffisamment rare pour être salué.

Et enfin le frère. Ex-boxer raté, accro au crack, monté sur ressorts et qui ne semble jamais comprendre le mal qu’il fait autour de lui dans son tourbillon d’auto-destruction. Ce que fait Christian Bale est tout bonnement incroyable. Méconnaissable, il bouffe l’écran à chaque apparition, dans une partition que seuls les très grands acteurs peuvent se permettre, sans tomber dans la caricature ou le trop plein. Dans un tel cirque, le héros Mark Wahlberg n’a plus grand-chose à faire, mais c’est sa composition sobre et intense qui met en valeur ses partenaires, et qui donne de l’équilibre au film.

 

Ces quatre personnages s’aiment, se heurtent, se déchirent, se perdent, se retrouvent. L’occasion de scènes intenses et tendues, d’une grande intelligence et qui ne virent jamais dans le voyeurisme ou le grand guignol. Ces moments permettent au « film de boxe » de sortir des rails des standards du genre, tout en respectant les codes (en nous gratifiant par exemple de magnifiques combats, parfaitement montés et filmés). On ne doute pas bien longtemps de l’issue de « l’histoire vraie », mais l’émotion perceptible pour les derniers combats est bien réelle.

Par sa patience et son application, David O’Russel prouve qu’il est peut-être bien le grand cinéaste qu’il clame être. Son film a de la gueule, du cœur et des tripes. 

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 18:46

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"L'Amérique n'a inventé que deux bonnes choses : le jazz et le western" Clint Eastwood

 

Le western est un genre moribond… depuis trente ans. On a annoncé sa mort de nombreuses fois et il est toujours là, ramené périodiquement à la vie par des auteurs d’un coup génial (Kevin Costner avec Danse avec les loups) ou encore d’immenses cinéastes qui démystifient le genre (Clint Eastwood avec Impitoyable). Le succès phénoménal de True Grit aux Etats-Unis montre à quel point les américains sont attachés à cette part de leur histoire, et tant pis si ce qui est raconté est parfois très loin de la vérité historique. Seule la légende compte.

 

Mattie Ross, 14 ans, vient chercher le corps de son père lâchement abattu avec la ferme intention de retrouver son meurtrier et de le faire pendre. Accompagnée par un marshal alcoolique et un ranger bien loin de son Texas, elle se lance à la poursuite du fuyard à travers le territoires indiens.   

 

Les frères Coen sont revenus à un cinéma très classique. Après avoir faire quelques zigzags et être passés par la comédie potache (Burn after reading), le polar (No Country for old men) et le film juif inclassable (A serious man), les voilà de retour sur les terres su cinéma américain codifié, qui leur avait si bien réussi par le passé.(Les indispensables Miller’s Crossing et The Barber) Le film sera donc moins ambigu, moins complexe et plus classique que leurs précédents opus, mais ils retrouvent à cette occasion une telle verve qu’il serait dommage de se priver de ce plaisir.

Bienvenue dans le Far-West, ses villes pouilleuses, ses outlaws, ses gueules cassées, sa brutalité et la mort qui plane sur chacun à tout moment. Les marshals sont ivres, les desperados sont sans pitié et la place principale sert surtout de théâtre aux pendaisons. C’est dans cet univers bien connu que débarque cet incroyable petit bout de fille, dans des habits trop grand pour elle, et à que tout le monde tente de ramener à la raison, et surtout chez elle. Et pourtant, avec son culot d’enfer, elle semble bien être la seule personne raisonnable dans cet univers masculin et irrationnel. On peut saluer la performance incroyable de la jeune Hailee Steinfeld, qui parvient deux heures durant à tenir le choc face à des comédiens de la trempe de Jeff Bridges et Matt Damon.

 

Le film sera bâti sur les oppositions entre les trois personnages principaux : le marshal rustre et grognon, le ranger taciturne et sérieux, et cette jeune fille. Mais tout semble renversé . A elle les saillies, les répliques percutantes, la raison, le savoir. A eux les attitudes enfantines, les jeux puérils, le découragement et les plaintes.  Porté par un trio d’acteurs extraordinaire, la film se construit une consistance au fur et à mesure que les chasseurs se rapprochent de leur cible. Entre dureté, humour, péripéties, abandons, les frères Coen creusent leur sillon et nous (re)donnent le plaisir des poursuites à cheval, des traversées de rivière et de la chasse aux hors-la-loi. Les coups de feu seront tirés, l’héroïsme attendu arrivera, mais les personnages sont alors tellement ancrés dans le récit qu’on les suit sans hésitation. Jusqu’à cette formidable séquence sous les étoiles, héroïque et tragique, qui remet chacun à sa place et crée la légende. 

Le film est donc brillant, artistiquement parfait (en particulier avec une photo magnifique), et prenant jusqu’à un épilogue qui renoue là encore avec un grand classique des western. Mais décidemment, quand il s’agit des frères Coen, on ne peut que s’en réjouir, le classicisme leur sied si bien…

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:40

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Une compagnie de ballet à New York, dirigée de main de maître par le tyrannique Thomas. A chaque spectacle, chaque ballerine rêve d’être choisie pour le rôle principal, et travaille jour et nuit pour atteindre la perfection demandée par le maître. Alors que celui-ci monte une nouvelle version du lac des cygnes, il choisit la fragile et timide Nina pour être le premier rôle de la représentation. Tiraillée entre ses doutes et une mère étouffante, celle-ci semble perdre pied au fur et à mesure que la date fatidique approche.

 

Dès la magnifique séquence d’ouverture, ce n’est pas tant une à une plongée dans le monde du ballet qu’Aronofsky nous entraîne, mais bien à une plongée dans le monde de la folie. En poussant son cinéma brutal et puissant vers les horizons légers de la danse et les frontières troubles du fantastique, le réalisateur prend à chaque seconde le risque d’en faire trop, de surcharger la barque et d’exploser en plein vol. Mais Aronofsky est un funambule, et la fluidité virtuose de ce Black Swan semble presque un miracle, et pourtant…

 

Le conte fantastique est d’abord particulièrement réussi parce qu’il balade le spectateur et le surprend vraiment. Avec une mise en place qui compte son lot de personnages déjà terrifiants : la mère possessive, le maitre manipulateur, l’ex star déchue, la concurrente délurée…une vraie galerie de monstres dans un monde bien réel. Puis par un glissement progressif vers la folie où l’on cherche avec l’héroïne à séparer le vrai du faux, le rationnel de l’onirique, les drames des cauchemars. En filmant en permanence des miroirs et des reflets, cela en devient une plongée en apnée saisissante, accentuée par le propre cauchemar de Nina qui cherche à tutoyer la perfection mais qui ne parvient pas à se libérer. Etouffant, éprouvant, imprévisible, le film prend à la gorge pour ne plus nous lâcher. Quelques scènes physiquement insoutenables jalonnent le chemin, mais c’est bien dans la tête de Nina que l’on se perd progressivement, au fur et à mesure de sa transformation vers ce cygne noir qu’elle doit devenir. Un film de genre, donc. Un thriller peut-être, mais sûrement un des tous meilleurs qu’il nous a été donné de voir.  

 

Il faut dire que le réalisateur a atteint une forme de plénitude dans sa mise en scène : si l’on retrouve « ses » marqueurs (caméra à l’épaule, cadres rapprochés, vues de dos pour suivre la sécheresse de ce qu’il filme), il sait aussi le temps d’un ballet ou d’une soirée en boite varier ses approches, oublier la brutalité pour épouser une forme inédite d’insouciance ou de légèreté. Arronofsky est à la fois un virtuose de la caméra, un maitre du rythme mais aussi un exceptionnel directeur d’acteur : après la métamorphose de Mickey Rourke, c’est Nathalie Portman qui trouve ici ce qui devrait être le rôle de sa vie. Sensible, enfantine, décalée, triste, elle livre une prestation fabuleuse en restant toujours sur le fil du rasoir mais sans jamais lâcher. Le reste du casting est au diapason, de Vincent Cassel à Mila Kunis en passant par la revenante Winona Ryder.  

 

Et l’on quitte définitivement le film de genre lors des dernières minutes du film pour comprendre qu’on est déjà beaucoup plus loin que cela. Séquence finale miraculeuse, entre le rêve, le cauchemar, et le fantastique le plus total quand ce cygne noir apparaît enfin, et la chute vers la réalité. On se laisse emporter, souffler par le puissance des images, par cette musique entêtante, par ces mouvement millimétrés…Un très grand moment de cinéma, une vraie claque de spectateur. Des images qui nous poursuivent longtemps après la sortie de la salle…

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 08:52

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Et voici le grand vainqueur des oscars de cette année, une machine calibrée pour la pêche aux récompenses produite par les champions toute catégories du lobbying cinématographique : les frères Weinstein.

Voyez un peu : un film historique qui parle de guerre, un bègue contrarié (et Dieu sait comme les oscars raffolent des handicapés), un patriotisme exacerbé et de grands acteurs en roue libre. Soit tout ce qu’adore la vénérable académie, jamais autant à l’aise que dans ses bonnes vieilles pantoufles…Et le film dans tout ça ?


C’est la crise monarchique au Royaume-Uni. L’héritier légitime et bientôt roi Edward VII s’est amouraché d’une femme déjà mariée. En tant que chef de l’Eglise Anglicane, c’est tout à fait inconcevable. D’où les pressions de plus en plus intenses du gouvernement pour qu’il abdique en faveur de son frère. Mais celui-ci est frappé d’un bégaiement qui l’empêche de prendre la parole en public, et cherche désespérément LE coach qui  lui permettra de surmonter ce handicap. Surtout que la deuxième guerre mondiale approche…

 

A partir de là, tout ce qui avait été promis sera déroulé : la première rencontre difficile, la thérapie, le rejet de la thérapie, le retour parce que finalement c’est pas si mal, l’amitié, le stress de l’échec, et finalement de grand discours à la nation. Un beau moment, solennel et émouvant, à grand renfort de musique qui monte crescendo et de tableaux de fidèles sujets de Sa Majesté pénétrés par l’émotion. Et puis ? Et puis rien, c’est tout.

Le discours d’’un roi est un film thérapeutique dans la grande tradition américaine, qui ne cherche jamais à sortir de la grande route tracée par le cahier des charges. Tout est tellement balisé, préparé, évident, sans surprise (« parlez moi de votre enfance ») que l’ensemble en devient pesant, et parfois même ennuyeux. Difficile d’être captivé par un scénario dont on voit arriver tous les rebondissements un quart d’heure à l’avance, et dont le dénouement ne fait absolument doute dès la première image du film. Le réalisateur se met au diapason en proposant une caméra vive, qui plâtre avec une grande efficacité l’ensemble des séquences obligatoires du film, mais qui n’ira jamais surprendre le spectateur confortablement installé dans son fauteuil.

 

La reconstitution est impeccable, rien à dire de ce côté-là non plus, il ne manque pas un bouton de manchette à la garde robe royale. Pour donner un peu de vie, reste donc les acteurs qui font effectivement tous un joli numéro, de Colin Firth parfaitement crédible à Geoffrey Rush épatant en orthophoniste dingo en passant par Helena Bonham Carter qui trouve son meilleur rôle depuis des lustres. Même les seconds rôles (Edward VII, Churchill) sont excellement interprétés par de grands acteurs. On croit aux personnages, on peut être touché par leurs peurs et leurs détresses, mais ils évoluent dans un écrin tellement serré que leurs efforts ne payent pas toujours. L’émotion surgit donc régulièrement grâce au talent des interprètes mais au final, si l’ensemble n’est ni désagréable, ni antipathique, il est simplement d’une banalité et d’un académisme total. Idéal pour une bonne soirée familiale au coin du feu pour se rappeler une tranche d’histoire et s’endormir tranquillement dans son fauteuil

Qu’un film aussi lisse ait piqué l’oscar du film et du réalisateur à la merveille de modernité et d’inventivité qu’est The Social Network montre que, même à Hollywood, on sait rester profondément conservateur…

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 09:59

 

Ca y est, la grande messe du cinéma français a fermé ses portes sur la demi victoire des Hommes et des Dieux… J’ai regardé bien malgré moi quasiment en entier cet événement… petit retour

 

 

La soirée d’abord

cesar-2009Canal plus avait survendu la soirée à coup de bandes annonces et d’interviews intensives. On allait voir ce qu’on allait voir ! Et bien on a vu : une soirée interminable, mal rythmée, entrecoupée de sketchs et de saynètes la plupart du temps ratées, sous le pilotage d’un Antoine de Caunes qui n’a fait que dans la petite blague, en se concentrant sur la révolution dans les pays arabes. Très classe.

On a donc subi une animation faite de toutes petites vannes contextualités, avec de petites (et parfois bonnes) vacheries bien dirigées et plutôt pince sans rire. Pas du tout ce qu’il faut pour tenir une salle et éviter que tout le monde ne s’endorme : De Caunes aurait du potasser l’énormissime ouverture des Golden Globes par Ricky Gervais : de vraies grosses saloperies osées, des blagues hilarantes, et un vrai talent de comédien…Ce qui nous aurait épargné les plans effarants des premiers rangs où tout le monde semblait s’enfoncer dans son siège au fur et à mesure que la soirée avançait

 

Pour le reste, il a fallu donc s’appuyer sur les numéros préparés par les invités, et les réactions des récompensés.On a alterné entre le « moyennement drôle mais c’est lui quand même » (François Damiens, Jean Rochefort), le « gros moyen insignifiant » (la fanfare), la fiche wikipedia (l’hommage à Tarantino) et surtout le franchement embarrassant (Elie Semoun con-ster-nant, Charlotte Lebon totalement hors sujet, et puis cette nullissime séquence de western à la française). Même les monuments n’y étaient pas. Tarantino si disert d’habitude, n’avait pas grand-chose à dire, et même Polanski a récupéré ses césars et vite quitté la scène.

 

 

567324-michael-lonsdale-recoit-le-cesar-du-0x414-1.jpgDans ce grand et long gâchis, les quelques moments réussis en ressortent d’autant plus. C’est l’apparition incongrue d’un énorme phoque en l’honneur de Tarantino, c’est la classe et l’humour de l’immense Michael Lonsdale, c’est Pascal Elbé qui montre que le vieux numéro de starlette offensée est toujours très drôle, ce sont les actrices spontanées et drôles du new burlesque. Et enfin, ce qui restera le grand moment de comique involontaire de la soirée, c’est Leila Bekhti qui tient son décolleté qui part en live pour éviter à ses seins de sortir, après s’être gaufrée sur les escaliers. Faut changer de styliste, Leila !

 

A se demander si, comme on l’a entendu, ce n’était pas le comité d’entreprise de canal plus qui organisait. Bref, quand les américains font une soirée, ça donne ça ou ça, et les producteurs des césars semblent avoir toutes les peines du monde à rivaliser… Dommage

 

 

 

 

the-ghost-writer-mac-gregor-polansky 308   Serge-Gainsbourg-vie-heroique-Video-Still-1   Le palmares   des-hommes-et-des-dieux-de-xavier-beauvois-cannes-2010-4554   Le-Nom-des-gens-4 galleryphoto paysage std

 

 

 

 

Au moins, la palmarès est à la fois cohérent, osé et intéressant. Plutôt que de faire place à un razzia des moines, les prix se sont répartis entre de multiples films, en premier lieu du quel Des hommes et des Dieux, The Ghost Writer, Gainsbourg (vie héroïque) et le nom des gens. C’est la qualité du cinéma français dans sa diversité qui a été honorée, en laissant quand même les récompenses majeures aux deux grands films de l’année.

 

Le film de Xavier Beauvois ne repart « que » avec trois prix, mais dont celui du meilleur film. Il aurait été difficile de passer outre, même si on a fini par se demander si il n’allait pas se faire griller sur le fil. Les votants ont aussi voulu rendre un hommage appuyé à Polanski, après son année agitée. Avec ce qu’on peut appeler un film de metteur en scène, il repart avec quatre distinctions (réalisateur, adaptation, montage et musique) qui mettent en avant la grande qualité cinématographique de son Ghost Writer.

 

L’académie n’a pas non plus oublié cet OVNI musical qu’était Gainsbourg (vie héroïque) en lui remettant les deux prix que je trouve les plus adaptés pour une œuvre pas encore parfaite, mais portée par un acteur de génie (premier film, meilleur acteur). Et enfin, la vraie surprise  est venue de la double récompenses accordée à cette petite comédie innocente mais par moments géniale qu’est Le Nom des Gens (scénario, mais aussi actrice à la surprise générale). On peut citer quelques bonnes surprises sur des récompenses moins importantes mais qui n’étaient pas gagnées d’avance (Anne Alvaro plutôt que Karin Viard, The social Network en film étranger, l’exceptionnel Edgar Ramirez pour Carlos en meilleur espoir)

Deception pour Mammuth, Tournée et l’Arnacoeur qui repartent bredouilles, mais il n’y avait définitivement pas la place pour tout le monde ce soir, et un plateau extrêmement relevé pour cette année 2010. Qui s’en plaindra ?

 

 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 14:35

Quand on demande quel est le plus grand réalisateur américain vivant, il y a de quoi s’interroger. Clint Eastwood ? David Fincher ? Quentin Tarantino ? Michael Mann ? Terence Malick ? Non, la réponse est beaucoup plus simple que cela, le plus grand, c’est Michael Bay. 

De films en films, le réalisateur a poussé plus loin que quiconque l’art du blockbuster américain estival. Sous sa caméra, le divertissement devient un art majeur pour peu que l’on puisse en apprécier la sensibilité.

 

michael-bayTout d’abord, une façon de filmer au stroboscope, alternant travellings de 3 secondes avec des ralentis qui rendraient honteux n’importe quel réalisateur ayant encore un peu de fierté…mais pas Michael. Ensuite, pour conquérir le cœur du Texan qui va s’abriter de la chaleur dans son cinéma climatisé, une surdose de patriotisme, poussé dans ses retranchements les plus ridicules et les plus grotesques quelque soit le sujet. Toujours pour rester proche de son public, on mélange tout cela avec une vision du monde proche de la beauferie totale, frisant régulièrement avec l’homophobie et la misogynie : grosses bagnoles, grosses motos, gros muscles, bière, virilité et roule ma poule. Quant au reste du monde, il n’existe qu’à travers des cartes postales : il est très rare de voir un chinois représenté en dehors d’un restaurant, ou un français loin de la Tour Eiffel.

Mais à l’arrivée, c’est du plaisir en barres. On aime ça, on sait pas pourquoi, on se cache, on a honte, mais c’est tellement bon de se laisser aller à une telle décadence. Au deuxième ou au dixième degré, ça passe…surtout quand on sait qu’un blockbuster peut être tout à fait nul, ennuyeux et ringard, voire comme ça, ça ou encore ça.

 

Ses principaux chef d’œuvres

 

Bad Boys 

bad-boys.jpgPremier film et tous les tics sont déjà là. Entre un Will Smith pas encore star mondiale mais qui en fait des caisses comme si, un Martin Lawrence en roue libre, et Tcheky Karyo en méchant français échappé de James Bond, Michael réinvente le buddy movie chez les flics blacks. Le scénario ne vaut pas grand-chose, mais les vannes fusent bien, les fusillades sont spectaculaires et c’est avec un bonheur communicatif que les protagonistes passent deux heures à foutre un bordel monstre partout où ils passent, en faisant criser famille, amis, patrons et services municipaux. Gros succès.

 (Bande annonce

 

 

The Rock

Rockw.jpgLa prise en otage d’Alcatraz par le plus grand général de l’armée américaine qui veut sauver l’honneur déchu de l’armée. Rien que ça. On sent que Michael a eu plus de liberté, ce qui lui laisse plus de place pour faire un peu n’importe quoi, avec en particulier des digressions sans fin la première heure, juste pour pouvoir faire fondre un mec à l’acide dans une base militaire, ou encore faire un carnage dans les rues de San Francisco en explosant un cable-car. Une fois sur le rocher, c’est la routine : pas un plan de plus de 5 secondes, un scénario totalement surréaliste, un rythme effréné, deux mecs qui se balancent des vannes alors qu’ils sont en danger de mort et de longs chapitres sur le patriotisme américain. Mais l’ensemble est irrésistible, en particulier grâce au savoureux duo Nicolas Cage/Sean Connery, qui passent avec un enthousiasme communicatif les plats les plus lourds et l’affirmation que le réalisateur est parfaitement à l’aise pour animer un bon gros action-movie.

(Extrait)

 

 

Armageddon

armagedon.jpgLE chef d’œuvre absolu de son auteur. La pépite. La merveille. On ne sait pas par où commencer, entre les sermons virils sur l’honneur, les attaques répétées contre les lois les plus élémentaires de la physique, les wagons de clichés déversés à chaque seconde (les français en béret avec une baguette devant le Mont Saint Michel, oui, oui) et les scènes les plus surréalistes les uns que les autres pour parvenir à faire péter un astéroïde avant qu’il ne détruise les USA…euh, pardon, le monde entier.   Et le mélange est exceptionnel, jamais ennuyeux, toujours hilarant, parce que le réalisateur parvient dans son style à tenir les deux heures et demi sans un seul temps mort. L’immense moment du film reste l’inénarrable discours du président des Etats-Unis au monde, qui synthétise en quelques minutes tout le cinéma de Michael Bay. Le film sera le plus gros succès de l’année.

 

 

Pearl Harbor

Pearl-Harbor.jpgMichael a grandi. Après avoir rempli les salles, il veut désormais tourner son grand œuvre, son Lawrence d’Arabie à lui. Quoi de mieux pour tout ça que de refaire un monument de l’histoire américaine, et louer la bravoure de ses soldats, même dans la débâcle ? Avec d’énormes moyens, Michael tente donc le film sérieux, même si la pyrotechnie intense de la bataille porte bien sa marque. Hélas, trois fois hélas. Avec le soucis de faire un « vrai » film, et de rendre intelligent, le réalisateur sombre dans l’ennui le plus total. Il n’est pas fait pour filmer une histoire d’amour sensible et classieuse, pas plus que pour trouver le souffle de réécrire un grand moment d’histoire. Long et chiant, Pearl Harbor se fait descendre par les critiques et connaît un succès très mitigé..

(Bande annonce)

 

 

Transformers

optimus-prime-transformers-movie.jpgMichael a compris. Il ne sera jamais Francis Ford Coppola. Il restera ad vitam le vilain petit canard qui produit à la chaîne des films idiots. Dont acte. Il choisit de s’atteler à l’adaptation d’un dessin animé rempli de robots qui se transforment en camions, en voitures ou en tanks. Débile ? Profondément, et ça tombe bien, c’est son élément. On continue de démolir scrupuleusement les villes américaines une par une, on fait intervenir l’armée US n’importe où dans le monde, on décore le plan avec Megan Fox et ses tenues qui tiennent plus de la philatélie que de la mode et on saupoudre le tout d’humour pipi-caca très en dessous de la ceinture. Et on retrouve notre Michael, hyper inspiré pour filmer de magnifiques séances de baston urbaines entre des robots qui se transforment... la grande classe. Très gros succès, qui donnera lieu à une suite très nulle, en attendant le numéro 3

(Bande annonce)

 

 


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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 17:08

Elle était assez attendue, elle est en ligne depuis plusieurs jours, la première bande annonce de X-Men First Class.

X-Men ? Encore ? Mais pourtant la boucle était sensée être bouclée après trois épisodes ? Et bien non…Au-delà d’une qualité intrinsèque très hétérogène (voir plus bas), la série est intéressante parce que très représentative de ce qu’est devenue l’industrie hollywoodienne aujourd’hui : une machine à recycler et à photocopier. Pour le meilleur, parce qu’à l’image du monde de la série télé, développer un univers sur plusieurs films présente l’avantage de la variation sur un même thème, et aussi de pouvoir traiter correctement une multitude d’enjeux et de personnages. Mais aussi parfois pour le pire, car on en vient à se demander si les scénaristes américains ne seraient pas à court d’idées parfois. Cela donne une série de films reliés entre eux, dans un tourbillon qui ne semble jamais pouvoir s’arrêter

 

Alors comment crée une franchise ? On commence par le commencement :

 

 

LE PREMIER FILM

X Men (2000)


XMEN1.jpgPeu de stars, le petit réalisateur doué d’Usual Suspects, une scène finale autour de la Statue de la Liberté…Warner Bros a fait les choses correctement pour ce premier opus. Des effets spéciaux soignés, une grosse campagne de communication relayée par les nombreux fans du comic-book, et hop, le film est un succès mondial…Comme beaucoup de premiers épisodes, il s’avère relativement pesant et parfois assez maladroit, mais il pose les personnages, confirme que Bryan Singer sait filmer un blockbuster, et ouvre grand les portes pour les suites, dans lesquelles il n’y aura plus besoin de présenter tout le monde…

 

Et puisque ça a marché, on enchaîne…

 

 

LES SUITES : ces films sont directement liés, leur action se déroule l’un après l’autre

 

X Men 2 (2003)

 

XMEN2.jpgCe coup-ci, on met le paquet. Même équipe, même acteurs, mais un réalisateur plus libre, et deux mutants (Hugh Jackman et Halle Berry) qui sont devenus des stars et que l’on met en tête d’affiche. Spectaculaire, maitrisé, poussant la réflexion jusqu’à en être même dérangeant et subversif (l’attaque de l’école), X-Men 2 reste un gros blockbuster, mais probablement un des tous meilleurs des années 2000…Très gros succès….

 

 

 

X Men the last stand (2006)

 

XMEN3.jpgExit Bryan Singer qui part filmer Superman. Orpheline, la saga se tourne vers un petit réalisateur indépendant (Matthew Vaughn), qui finit par jeter l’éponge parce que le studio ne lui laisse pas faire ce qu’il veut. En pompier se service, arrivée du très médiocre réalisateur Brett Rattner. Hurlements de désespoir des fans… A l’arrivée, un film nécessairement bourrin et sans comparaison avec le numéro 2, mais pas totalement raté, et dont la fin semble mettre un point final à la saga. Encore un très gros succès…

 

Et là, on se dit, que c’est fini… sauf que non. (ouais)

 

 

LE SPIN-OFF : on prend un personnage emblématique et on le sort de l’intrigue pour lui dédier un film complet

 

X Men origins Wolverine (2009)

 

XMEN-ORIGINS.jpgLE personnage emblématique de X-Men, c’est Wolverine. Bien content d’avoir son propre film, l’acteur Hugh Jackman prend la casquette de producteur et reproduit scrupuleusement le même modus operandi avec un jeune réalisateur, peu de stars et beaucoup d’effets spéciaux. Malheureusement, le film est relativement raté, malgré quelques bonnes idées. (critique complète). Succès honorable au box-office, dégradé par un bouche à oreille assez mauvais. Pas de quoi décourager la Warner qui, outre un Wolverine 2, met en chantier un film dédié au grand méchant de la série : Magneto

 

C'est très bien tout ça, mais on peut pas faire encore mieux ? Et si, puisqu'il y a ...


 

LE REBOOT : on reprend la série depuis le début (quitte parfois à réécrire ce qui a déjà été filmé…)

 

X Men first class (2011)

 

XMEN-first-class.jpgOn recommence tout et on repart dans les années 1960 pour assister aux premières armes de tous les héros que l’on connaît déjà. Retour de Matthew Vaughn, recherche d’un casting malin sans poids-lourd mais avec une équipe de jeunes acteurs prometteurs, et toujours la relecture de l’histoire américaine avec la crise des missiles de Cuba. Verdict cet été

 

 

 

Ces variations sont infinies, et seul le succès (et surtout l’insuccès) décide d’arrêter une lignée. Le plus attendu de la fraterie est d’ailleurs … une suite de spin-off (vous suivez ?) puisque c’est un des plus grandes réalisateurs américains, Daren Aronofsky (The Wrestler, Black Swan, Requiem for a dream) qui a repris les commandes de Wolverine 2…

 

COMMENT FONT LES AUTRES ?


Dans la famille Batman, après le premier film de Tim Burton en 1989, 3 suites très lucratives ont été mises en chantier, stoppées dans leur élan par l’infâme Batman et Robin. (probablement le plus mauvais blockbuster de tous les temps) Un spin-off a été mis en route avec un film dédié à Catwoman, qui s’est totalement crashé au box-office (normal, c’est probablement le second plus mauvais blockbuster de tous les temps). Devant une telle impasse, le studio a sorti la carte reboot : on recommence tout avec une équipe et une vision renouvelée. Le résultat : les deux excellents films que sont Batman Begins, The dark knight …et bientôt le dernier de la série, Dark Knight rises. Comme quoi ça peut être une bonne idée…

 

Dans la famille Superman, c’est encore plus compliqué. Après une première série de 4 films dans les années 80, de multiples tentatives ont été lancées pour faire revivre le mythe à l’écran. Devenu un des plus fameux serpents de mer de l’industrie hollywoodienne, c’est l’arrivée de Bryan Singer, débarqué de X-Men, qui a tout débloqué. Chargé de lancer une nouvelle franchise de plusieurs films, il a lancé la première fusée avec Superman Returns (2006), mi-suite, mi-reboot. Les attentes sont énormes, le film est très bancal, le budget considérable, et le succès plutôt mitigé.

Donc on recommence, et on essaie de copier le cousin Batman en re-re-rebootant la série et en la confiant à Zack Snyder qui a pour mission de faire passer la franchise dans le XXIème siècle… Et puis, si ça ne marche pas, on pourra toujours recommencer…

 

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 14:46

Toujours pas de salles obscures pour moi avant quelques temps…Le tour des séries continue. Aujourd’hui : True Blood

 

true bloodLa fin de Six Feet Under avait laissé beaucoup d’orphelins. Une des plus grandes séries de l’histoire, d’un niveau rarement égalé et qui plus est finie en beauté. C’est peu dire que son créateur Alan Ball était attendu au tournant pour la suite. On avait  senti l’excitation monter quand il a annoncé se consacrer à l’adaptation de nouvelles se déroulant en Louisiane autour du monde des vampires. Après avoir côtoyé la mort pendant des années, Alan Ball allait-il l’incarner et la personnifier dans la même veine sérieuse et adulte ?

Mais à l’arrivée, ce fut la surprise (un peu) voire l’incompréhension (beaucoup). True Blood est pour beaucoup ce que n’était pas Six feet under : fantastique, grotesque, comique, second degré, délirante. Et surtout, pêché ultime, ne se prenant que très rarement au sérieux. Contrairement à son glorieux aîné, une série souvent imparfaite mais définitivement décalée.

 

 

true-blood-saison-3-4494824eebcdUSA, début des années2000. Les vampires du monde entier ont fait leur coming-out et annoncé au monde entier leur présence. Ils ne veulent plus vivre cachés et souhaitent s’insérer dans la société, les avancées de la chimie leur permettant de consommer du sang en cannettes (le fameux True blood). Au petit village de Bon temps, paumé en plein cœur de la Louisiane, Bill le vampire revient habiter sa maison qu’il avait quitté il y a quelques centaines d’années. Au village, on est partagé entre méfiance et curiosité, d’autant qu’un tueur rode…

 

 

TBLOLe sous-titrage sociologique sur le racisme et l’acceptation de la différence est assez facile à imaginer. Mis en face de quelqu’un ou de quelque chose de différent, la population peut mal réagir, être violente, blessante. C’est exactement ce qui se passe ici où les vampires peinent à surmonter tous les préjugés pour se trouver une petite place dans la société. Et évidemment, ils ne manquent pas d’être assimilés aux plus fanatiques et aux plus extrêmes d’entre eux. La généralisation : voilà l’ennemi principal. Comme chez les humains, les vampires ont les colombes et leurs faucons, leurs dégénérés et leurs sages. Dur de les mettre tous dans le même sac.


 Mais si l’analyse est là, elle est loin d’être centrale dans une série qui se veut avant tout être un pur divertissement. Usant de toutes les possibilités offertes par les personnages de vampires, Alan Ball a tenté de monter un espèce de soap un peu délirant, à partir de l’histoire la plus banale qui soit (une histoire d’amour intemporelle), mais en prenant soin de bien la faire pourrir dans les marais de Louisiane. Le choix de lieu n’est pas innocent : cette Louisiane chaude, conservatrice et remplie de légendes est l’écrin parfait pour que se rencontrent les mythes les plus anciens (le vampire, le loup garou) et sa variation la plus actuelle (le serial killer). Et quand les fous de dieux, religieux conservateurs et armés viennent se mêler à la fête, c’est encore mieux…

 


TBLSans compter qu’Alan Ball ajoute à tout cela une bonne dose de mythologie, de fantastique et de légendes locales. Les vampires ne sont les seules créatures qui vont faire leur apparition, et certains épisodes peuvent s’apparenter à de véritables bestiaires. On est plus proche d’une grande foire fantastique en roue libre que d’une relecture classique et appuyée du mythe du suceur de sang, mais tout cela est tellement plus frais et tellement plus original qu’une bande de vampires dépressifs qui se croisent dans les sous-sols d’une cathédrale !

 

Comme beaucoup de séries fleuves, le plaisir n’est d’ailleurs pas immédiat, Il faut un peu de temps pour se laisser prendre et captiver par cette bizarrerie. Mais la série a aussi pour elle la qualité HBO : scènes d’action multiples et nickel, flash backs historiques soignés et détaillés, réalisation dynamique, direction artistique impeccable. On peut rajouter à cela une litanie de seconds rôles brillants, du perturbant cuisinier gay Lafayette à l’impayable Jason Stackhouse en passant par le mystérieux Eric Northman, qui parviennent à faire vivre la série hors des histoires d’amour parfois un peu trop sucrées des deux héros, qui rythment saisons et épisodes.

 

Malgré quelques faiblesses (timing pas toujours maitrisé, histoire d’amour un peu envahissante) Alan Ball a globalement gagné son pari : diffuser sur HBO une série très accessible, presque populaire, tout en ne renonçant ni à une grande qualité formelle, ni à de l’ambition sur le fond. Et si on ne peut être vite lassé par les créateurs qui réalisent toujours la même série, on ne peut que saluer quand un showrunner sait faire l’aller retour entre le sérieux et le moins sérieux…

 

NB : cerise sur la gateau, la série dispose du générique le plus réussi et le plus classe de ces dernières années. Il dit tout de la série, on peut le voir ICI

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 15:44

Mon absence forcée des salles obscures me permet de me (re)plonger dans des séries américaines pas forcément toutes neuves. Aujourd’hui Studio 60 on the sunset strip

 

studio60_102.jpgSérie crée…et arrêtée en 2006-2007, il s’agit d’une commande passée à Aaron Sorkin, scénariste de génie et père de A la Maison Blanche (The West Wing), qui avait cartonné sur la chaîne NBC pendant des années. En changeant d’univers, Sorkin a tenté de garder le même niveau d’exigence et de qualité mais en s’attaquant à un thème a priori plus futile : la vie d’une émission de télé hebdomadaire qui ressemble à s’y méprendre à Saturday night live, que l’on peut vaguement rapprocher pour chez nous des guignols de l’info, mais avec des acteurs et sans marionnettes.

Plus ou moins bien accueillie à sa sortie par la critique, boudée par le public, la série fut annulée au bout de sa première saison, dans un enterrement de première classe. Il s’agit d’une des dernières tentatives pour les chaines non câblées (l’équivalent du hertzien pour le France) de proposer un programme véritablement exigeant, élaboré et adulte, là où on peine aujourd’hui à trouver un « vrai » programme adulte sur la grille…

Erreur fatale que d’avoir si mal distribué ce show qui concentrait à chaque épisode plus d’intelligence et de débat sur les médias américains que tout le reste du programme de la journée.

Si il est intéressant de s’y replonger aujourd’hui, c’est que Sorkin est célébré pour avoir signé le scénario de The Social Network, et que les parallèles entre les deux œuvres sont assez criants.

 

 

 

L’ apparence d’une série très classiquenevada-day.jpg

Mais tout d’abord, Aaron Sorkin semblait s’être fait à l’idée de faire une série populaire, facile d’accès et avant tout destinée au grand public. Le déguisement est parfait, on s’y tromperait : des histoires d’amour à la pelle dignes d’un soap opéra, des personnages fantasques et drôles possédant chacun un marqueur fort, des relations professionnelles compliquées, des relations familiales tordues et bien sur des relations amoureuses qui reviennent compliquer le tout. Le vernis semble classique, presque trop facile, comme quand on voit débarquer la très jeune et très sexy Amanda Peet en directrice de chaîne de télé et qu’on se dit que c’est quand même incroyable que les casteurs l’aient retenu pour son physique…sauf que c’est exactement ce qui va se passer dans la série, où la pauvre Jordan va passer 20 épisodes à ramer parce que personne ne semble penser qu’une femme de son âge puisse avoir un cerveau.

 

 

 

 

harriet.jpgMais très vite, une mine de débat et de réflexion

Sauf que sous ces airs de grande fête hollywoodienne, le show aborde de front, et sans prendre de gants, tous les sujets de débats des médias américains : liberté de presse, religion, médias et groupes boursiers, rapport aux minorités, Amérique réac et puritaine contre Hollywood décadent, place des femmes, armes à feu, tout passe à la moulinette d’un script qui fait mouche à chaque épisode par son intelligence et sa maturité. Et qui pointe toute la richesse et les contradictions d’un pays où plus qu’ailleurs, il est difficile de trouver un équilibre entre le spectacle, la critique, et la dollar. Les US sont à la fois le berceau des satires les plus puissantes et des conservateurs les plus éminents… pas si simple !

La première scène de la série en est un monument à elle seule : un producteur excédé hurle en plein spectacle à tout son auditoire de changer de chaîne sous les yeux effarés de tout son casting. Pétage de plomb d’un dinosaure qui ne veut pas finir fossilisé par un télé aseptisée et contrôlée uniquement par des financiers et des avocats.

 

 

 

Un niveau artistique incroyable   060712_studio60.jpg

Mais la série restera aussi un exemple de réussite artistique unique pour un sshow dit "léger". C’est simple, on a l’impression de revoir The Social Network pendant 20 épisodes. Et c’est là qu’on se rend compte que le peut-être futur oscar du meilleur film doit vraiment autant à Aaron Sorkin qu’à David Fincher. Même art incroyable du dialogue, même gestion du rythme à la fois lente et perpétuelle, même maitrise fantastique de l’espace clos à la steadicam, même gestion sur le fil du timing et du décalage, même ribambelle de personnages qu’on ne fait que croiser dans des couloirs. On passe parfois 4 à 5 épisodes d’affilée dans une même unité de temps, ce qui est une vraie performance pour un show qui aurait pu être bâti sur une récurrence et un train (un épisode = 1 semaine de préparation de l’émission)

 

On peut regretter l’arrêt rapide de cette série pas vraiment faite pour tenir en haleine un public de prime time sur 20 épisodes… Mais aujourd’hui, Aaron Sorkin annonce qu’il bosse sur une série qui se passera dans … l’univers de la télévision et commandée par ..HBO, la plus vieille et la plus classique des stations du câble. Suffisait d’aller sonner à la bonne porte

 

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