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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 09:52

 

good-wife.jpg      Les nouveautés      Boardwalk-Empire--1-.jpg

 

 

 

 

 

 

 

The good wife  est clairement handicapée par son schéma narratif, très classique, efficace en terme d’audience mais décevant d’un point de vue artistique. Un épisode de 40 minutes se joue en effet systématiquement sur le schéma crime ou délit / enquête / cul-de-sac / twist / résolution de l’affaire, le tout mené tambour battant et avec de très très grosses ficelles. Si l’intrigue de premier niveau de chaque épisode est donc souvent insignifiante, ce qui se passe derrière est nettement plus intéressant puisqu’on suit en fond un seul arc narratif inspiré de l’affaire Eliott Spizer, soit un procureur qui se retrouve dans la tourmente pour un scandale sexuel et en prison pour malversation, mais vu sous le regard de sa femme bafouée. En posant un regard résolument moderne sur le fonctionnement de la démocratie américaine, la série mérite d’être vue, et elle jouit d'une interprétation globalement de très haut niveau.

 

Parmi les nouveautés, Boardwalk Empire était certainement l’une des plus attendues. Sensée renouer avec l’âge d’or de la chaîne HBO, la production n’a pas lésinée sur les moyens et les noms clinquants pour redorer le bason d’une chaîne en perte de vitesse face à ses concurrentes aux dents longues. Résultat : une série adulte, très bien écrite, peuplée de personnages hauts en couleur, artistiquement au top et disposant de très grands acteurs (magnifique performance du trio Buscemi/Pitt/ Shanon). Un vrai plaisir de spectateur,  du 100% HBO. Seule (petite) déception, la série s’avère être exactement ce que tout le monde attendait…et sans surprise. Aux auteurs de faire dérailler tout ça les prochaines saisons. 

 

Et justement, parmi les projets importants des concurrents, AMC a lancé The walking dead à partir du comic éponyme. Soit une énième relecture du mythe du monde dévasté par les zombies, mais sur 6 épisodes avec tous les canons du genre. Le faible nombre d’épisodes a laissé beaucoup de monde sur sa faim, 6 heures ce n’est vraiment pas grand-chose pour une série aussi ambitieuse. Mais le résultat est indéniablement plaisant et artistiquement très soigné, dans un registre de série B de luxe qui semble parfaitement convenir à la chaîne.  Sans jamais s’approcher de la qualité et la puissance de « grandes » séries, The Walking Dead est un divertissement agréable à défaut d’être original.

 

La (re)diffusion des premiers épisodes de Glee sur W9  a donné l’occasion de percevoir le décalage avec la deuxième saison diffusée cette année. Le show de freaks et de loosers est devenu malheureusement un peu trop soigné et un peu trop conventionnel, plus près de la Star Academy et plus loin du malaise poli qui avait tant enthousiasmé lors de ses débuts. Les numéros musicaux sont toujours très au point, mais le décalage a pratiquement disparu. Si les amateurs de pop sirupeuses et de chorégraphies soignées resteront servies, si les grands enfants qui adorent un bon soap au lycée seront toujours comblés, on peut regretter qu’un show si original rentre dans le rang à une telle vitesse.

 

 

 

 

 

oz-.tergesen.meloni.oz.lc.jpg      Les rattrapages      battlestar_galactica_pegasus_by_killer7ben.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Bouclées depuis peu ou depuis un certain temps, elles sont toujours intéressantes à (re)découvrir

Oz vole toujours à un très haut niveau, celui de la grande époque HBO. Malgré une saison 2 qui fait parfois du surplace dans la violence et le déchainement de haine, l’ensemble est absolument immanquable. Son refus de tout compromis et sa persistance dans une noirceur absolue en font vraiment un modèle du genre. Au-delà de sa valeur artistique, Oz a eu le mérite de faire réfléchir sur l’absurdité du système carcéral américain. Une absurdité connue, mais probablement jamais exposée de manière aussi évidente. Passionnant. 

 

Pour les plus geeks, Battlestar Gallactica est également une valeur sure. Derrière ses oripeaux de série cheap pour le câble américain, le show déploie avec une intelligence redoutable une intrigue qui relit à la fois les thèmes les plus forts de la science fiction (intelligence artificielle, quête spatiale, space opéra) et ceux de la politique (démocratie, pouvoir militaire, despotisme). Il faut sûrement être un peu geek pour aimer ça, mais il serait dommage de se priver.

 

Dans un registre moins brillant et plus trash, les deux premières saison de Skins sont très réussies. Loin d'une image réaliste de la jeunesse, la série déploie plutôt un vértiable cauchemar de parents avec une impayable gallerie d'ados complètements barrés, libidineux et drogués. Drôle, touchant, parfois dégueulasse, souvent triste, la série a l'élégance de refuser tout bonheur facile. 

 

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 08:13

NB : je conseille à tous les amateurs de série la double fracture de la jambe, ça laisse un peu de temps de disponible…

 

dexter-1.jpg      Les « anciennes »      house-s05-3.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Passé les deux premières saisons, dur, dur de maintenir un niveau quand on commence à tourner en rond. Comment s’en sortent-elles ?


Dexter s’est bien relancé avec une saison 5 intéressante qui a introduit des personnages ambigus et complexes, ce qui commençait à manquer. A signaler également : un emballement et un suspens bienvenus dans les derniers épisodes. Sans retrouver le niveau exceptionnel des deux premières saisons, l’ensemble reste au dessus du lot, mais, par pitié, qu’on se débarrasse au plus vite des très pénibles et très improductifs enfants de Rita !

 

Du côté du Plainsboro Hosptial, House se lance dans une saison 7 avec une situation affective totalement nouvelle. En faisant sauter un des principaux verrous narratifs de la série, les auteurs ont pris un gros risque…payant jusqu’ici. Si cela apporte indéniablement de nouvelles pistes et de joyeux éclats de rire (le diner avec la belle-mère, hmmm) cela rapproche vraiment la série d’un soap hospitalier de plus en plus sentimental et de moins en moins méchant… à suivre, on peut espérer que la fin de la saison corrigera ce défaut. La saison 8 devrait d’ailleurs être la dernière, bonne idée !

 

Chuck s’enfonce de plus en plus dans une comédie d’espionnage convenue et gentille. Même si les scénaristes tentent de singer Alias en introduisant un personnage de mère retors et peu fiable, la comparaison ne joue pas en leur faveur. Sans être vraiment raté, il faut quand même avoir du temps à perdre

 

Sur les terrains de foot du Texas, Friday Night lights est terminée après sa saison 5 et c’est bien dommage. Le coach Eric Taylor se sera payé une jolie dernière saison, sûrement un peu plus classique, facile et sentimentale que les précédentes, mais  le mélange des nouveaux personnages introduits dans la saison 4 et des « vieux » quasiment tous passés faire leur caméo a très bien fonctionné.

 

True blood reste une valeur sûre, même si la saison passée a manifestement déconcerté beaucoup de monde, en particulier les derniers épisodes hauts en couleur. Mais la série reste un objet télévisuel assez unique, souvent plus malin qu’elle en a l’air et surtout hyper divertissante. Vivement la saison 4.

 

Et enfin Breaking Bad est pour moi la meilleure série du moment, ça ne souffre pas de discussion. La saison 3 est encore meilleure que les deux précédentes. La métamorphose des personnages est fascinante, dans un nouveau Mexique sublimé par une lumière incroyable et une perpétuelle perte de contrôle. Si l’on pense souvent aux frères Coen, ce n’est certainement pas un hasard et il n’y a pas beaucoup de plus beaux compliments que l’on puisse faire à une série télé…

 

 

 

TBBTseason4e11.jpg      Les comédies      Girls Vs Suits HowIMetYourMother

 

 

 

 

 

 

 

 

Orphelins depuis quelques années de l’irremplaçable Friends, le soap américain exportable semble avoir trouvé ses deux locomotives dans des genres assez différents.


How I met your mother joue le mimétisme avec la vénérable série et, de manière inattendue, tient plutôt bien la distance en suivant le modèle de ses aînés, soit faire entrer de nouveaux personnages secondaires et inviter de mémorables guests, trop contents de passer faire les guignols pendant 20 minutes (Kyle Maclachlan, énorme…) . Sans plus atteindre les sommets du genre, cela reste un divertissement de qualité, sans compter que l’on a eu le temps de s’attacher aux personnages et à leurs petites habitudes.   Plus décalé, The Big bang theory s’intéresse à l’étude d’un des phénomènes de foires crées par le XXIème siècle : le geek. Là encore, la série dispose d’un concept suffisamment vaste pour pouvoir enquiller les saisons sans trop faiblir, même si le show se met à tourner un peu trop autour de l’exceptionnel Sheldon Cooper. La 4ème saison réserve néanmoins encore quelques bonnes tranches de rigolade. 

 

Entourage a décalé le propos avec une 7ème saison un peu différente, un peu moins « American dream ».  A force de tourner autour du pot, il fallait bien que la star de cinéma passe par une phase drogue et démons, pendant que le reste du monde tourne autour de son nombril. Clairement, cette série est toujours aussi inutile et toujours aussi plaisante à regarder. Difficile, voire impossible de s’arrêter une fois qu’on est pris dans ses filets, probablement grâce à cette galerie de personnages à l’ego surdimensionnés, très bien écrits et interprétés avec un second degré qui fait plaisir à voir (Aaaah, Ari Gold ! Aaaaah, Johnny Drama !). La saison 8 devrait être la dernière, avant un probable passage au grand écran, qui s’annonce pour le moins hasardeux. La dernière « série futile » qui s’y est risquée était Sex and the City… avec les résultats que l’on sait

 

Dans le format « 20 minutes express », Modern Familly vient apporter une touche de fraicheur et de modernité avec ses familles déstructurées et hystériques. La série a trouvé un bon rythme de croisière en s’appuyant sur des personnages vraiment drôles et fantasques qui évoluent dans une caricature de banlieue américaine assez réjouissante. Le principe de filmer en documentaire aère fortement l’ensemble et lui donne une touche de réalisme. Inoffensif mais très recommandable.

 

Et je conseille toujours Bored to death, dans un registre nettement plus huppé et cérébral…

 

 

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 07:57

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la-conquete-2011-21209-186343992.jpg

 

Le pari était gonflé. Et inhabituel dans un cinéma français souvent très frileux pour s’attaquer frontalement au monde politique, qui plus est sans avoir le recul et la protection d’un certains nombre d’années. Le défi : faire revivre l’ascension et la conquête du pouvoir par Nicolas Sakozy entre 2002 et 2007, entre affaires sentimentales, coups tordus et rivalités avec son alter ego Dominique de Villepin. Le film se concentre sur les coulisses, le off, et multiplie les scènes à l’abri des regards dans les salles à manger de l’Elysée ou des ministères.

 

Il y avait un défi artistique à relever, et là-dessus la réussite est indiscutable. La plupart des comédiens se fondent dans leur rôle « réel » avec beaucoup d’aisance, et on oublie vite que l’on a affaire à Denis Podalydès tant son travail de mimétisme avec son illustre modèle porte ses fruits. Il ne joue pas Sarkozy, il est Sarkozy . On n’oubliera pas de sitôt non plus le fabuleux numéro de Bernard Lecoq qui campe un Jacques Chirac plus vrai que nature. De la même manière, le soin apporté à la reconstitution des locaux de campagne ou des palais de la république donne à l’ensemble une vraie touche réaliste, et La conquête réussit le pari incroyable de dérouler sous nos yeux les grandes scènes de la vie politique française comme on aurait toujours souhaité les voir.

 

Si la forme est particulièrement réussie, on ne peut pas en dire autant du fond, et en particulier d’un scénario bien timide qui ne fait que mettre bout à bout la plupart des « off » que l’on connaît déjà pour nous restituer des scènes, certes cocasses, mais pas franchement surprenantes. Le seul domaine dans lequel le film s’écarte de la mise en images sage d’un blog politique, c’est quand il touche au cœur sentimental de cette conquête en faisant apparaître le futur président comme un homme ordinaire, brisé par le départ de sa femme et qui doit se réjouir d’un triomphe alors qu’il semble avoir perdu sa principale raison de se battre. Mais ce choix de présenter l’homme plutôt que le politique semble écraser tout le reste. Ou est la brûlante campagne de 2007, le souffle, les mutations politiques qui l’ont porté au somment ? On ne sent jamais cette vague, probablement parce que le film est découpé de manière très mécanique, à partir d’une multiplicité de saynètes répétitives et clinquantes.

Trop absorbé par sa reconstitution, le réalisateur livre un film amusant mais assez creux, presque didactique, facile et brillant pour attirer le chaland. Et à l’arrivée, si le film vaut le coup d’œil, on est forcé de reconnaître que c’est quand même le comble vu son sujet que Xavier Durringer ait réalisé un film … bling-bling.

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 09:10

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"You're in love with a fantasy" "I'm in love with you"

 

Gil, fiancé à une ravissante américaine, vient passer quelques jours à Paris avec ses parents conservateurs et désagréables. Empêtré dans l’écriture d’un roman qu’il n’arrive pas à finir, il cherche désespérément l’inspiration alors que sa fiancée préfère passer journées et soirées avec un couple d’amis prétentieux et pompeux. Mais les douze coups de minuit vont lui permettre comme par magie de voyager dans ce qu’il considère comme l’âge d’or de Paris : les années 1920, remplies de personnages hauts en couleur comme Pablo Picasso ou Scott Fitzgerald.


Le principe est une merveilleuse idée de cinéma. En trimballant à travers le temps Owen Wilson, double plus jeune de lui-même, Woody Allen rend hommage à la ville lumière à sa façon : en plongeant dans la mémoire et en la peuplant des plus grands artistes qui y ont vécu. Cela pourrait être surfait, bouffi, c’est aérien, drôle et poétique. C’en est presque un miracle de voir comment le film passe d’une époque à l’autre avec une légèreté et un naturel confondant, dans des décors et des lumières absolument parfaits, au rythme d’une musique chaleureuse et jazzy. Et puis il y a cette galerie d’artistes où il n’est possible de connaître tout le monde que si on est très calé sur le sujet, mais ce n’est pas grave au fond. Car derrière le défilé de célébrités, c’est l’itinéraire d’un artiste d’aujourd’hui qui est tracé, ses questions et ses doutes. On regrette juste le passage trop furtif d’Adrian Brody qui vole presque le film en une seule séquence , et qui se révèle être un acteur de comédie accompli, même le temps d’un sketch.


Et si « l’autre » film qui se passe de nos jours peut paraître un peu fade en comparaison, c’est pourtant l’occasion pour Woody Allen de tourner en dérision avec sa légèreté habituelle les arrogants, les conservateurs, les rationnels, les sérieux… et rappeler que Paris est surtout là grâce à ses artistes.

L’ensemble porte vraiment la marque de Woody Allen, c’est bavard, ironique, léger, parfois drôle mais surtout plein de charme. Un cinéma qui ne se révèle pas instantanément, ce n’est pas un film puissant, qui frappe, qui marque. On peut parfois regretter la trop grande légèreté et le manque de force d’un script qui fait presque paresseusement tourner ses personnages, mais le charme est tellement fort qu’il n’est pas difficile de se laisser emporter. Les allergiques au cinéaste new-yorkais ne l’aimeront pas vraiment plus après son passage à Paris, les inconditionnels français seront charmés qu’il ait trouvé dans leur capitale un si bel écrin.

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 12:12

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Le péplum, le retour du retour…mais dans les terres de Bretagne ce coup-ci. Des terres où les romains ont fini par construire un gigantesque mur pour marquer la frontière entre l’Empire et le monde barbare, suite à la disparition de la neuvième légion. Mais le fifils au commandant de cette neuvième légion est bien décidé à aller chercher l’Aigle, insigne de cette légion, pour restaurer l’honneur de la famille et en boucher un coin à ces prétentieux élites et experts qui n’y comprennent décidément rien. (le peplum serait-il sarkozyste ? Pardon je m'égare)


On débute par un « vis ma vie » de légionnaire dans un trou perdu, humide et peuplé d’autochtones plutôt vindicatifs. Si la cadre viril et discipliné des légions romaines a déjà été vu ailleurs, le film met le paquet sur l’ambiance inquiétante des terres hostiles de l’Ecosse, pour mieux se démarquer d’un Gladiator ou encore de la série Rome. Cela passe par de chouettes décors et des paysages absolument magnifiques. Mais aussi par une mise en scène sèche, qui ne cherche ni le grandiose ,ni le souffle, mais plutôt l’identification, en tous cas à nous mettre au beau milieu de la mêlée.


C’est déjà pas mal mais hélas, c’est tout. Car le pauvre Kevin Macdonald a usé ici toutes ses cartouches. Il ne nous passionnera pas avec ce scénario simpliste, centré sur l’honneur, la famille et la recherche de cet objet perdu. On comprend mieux la longueur de la mise en place car, une fois de l’autre côté du mur, il ne se passe plus grand-chose. Même quand il tente d’apporter un peu de surprise avec un pas de deux entre le maitre et son esclave, et leurs rapports inversés une fois passés le mur, le réalisateur ne parvient jamais à instiguer de mystère, de passion ou même de malaise. Et on ne parle même pas d’y intégrer le moindre rapport ambigu…

Et à force de refuser le spectaculaire, la caméra passe beaucoup de temps vissée sur les deux protagonistes. Qui n’aident pas beaucoup non plus, entre Channing Tatum plus que jamais monolithique et Jamie Bell qui tente de faire oublier qu’il a été Billy Elliot en nous faisant croire que son physique de brindille se prête à massacrer à la hache de sauvages guerriers en kilt. Mais ce qui plombe le plus le film, c’est sûrement le look surréaliste des féroces sauvages écossais, à mi chemin entre le costume tribal canaque et des fans de Kiss en sortie nocturne. Pas de chance pour notre Tahar Rahim national qui n’est pourtant pas mauvais.

Si l’on ne peut pas parler de ratage, on est quand même en droit d’attendre un peu mieux de la part d’un réalisateur aussi intéressant de Kevin Macdonald, qui prend la très mauvaise habitude de lester ses films avec un casting discutable (Remember Ben Affleck dans Jeux de pouvoirs)

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 11:19

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Melbourne n’est pas le premier lieu auquel on pense quand on mentionne les braquages, le trafic de drogue et la guerre entre les familles du crime et unités d’élite de la police. C’est pourtant dans cet univers que débarque Josh, pris en charge par sa grand-mère et ses oncles après la mort de sa mère. Le jeune homme comprend qu’il devra choisir un camp entre sa famille terrifiante et dangereuse et les flics qui lui proposent de passer un marché avec eux. Mais ou sera-t-il le plus en sécurité ?

 

Polar urbain en apparence, Animal Kingdom  est avant tout l’histoire d’un jeune garçon qui se retrouve bien malgré lui pris dans un engrenage infernal. Renfermé, taciturne, hésitant, J. subit pendant la majorité du film la violence et la dureté du milieu. Ce sont ses yeux et sa voix off qui nous font rentrer par étapes dans un univers qui se donne des airs de normalité, mais qui provoque rapidement un profond malaise. Dès la,première scène, on sent que quelque chose ne tourne pas rond dans ce monde où l'on peut attendre les secours en restant tranquillement assis devant la télé. Ce fil sse tire dans l'incroyable portrait de famille, menée par une mère effrayante et incestueuse, peuplée d’oncles à la fois protecteurs et inquiétants. Malgré ce soleil australien et ces décors de banlieue défavorisée, on est parfois plus proches de la tragédie grecque que des Affranchis. Sensation confortée par le très haut niveau de l’interprétation, en particulier Jackie Weaver dans le rôle de la mère, et surtout Guy Pearce qui est décidément un comédien passionnant à regarder.


Quand à la violence, elle vient le plus souvent de nulle part, surprenante, terrifiante, à hauteur d’homme. Le réalisateur cherche à surprendre, à déranger, surtout pas à faire l’apologie d’une brutalité qui est parfois  dramatique.  C’est bien sur le choix que préfère se concentrer le film, un choix impossible entre la survie et la loyauté à sa famille. David Michôd est donc un metteur en scène à retenir, qui, si il sait rester sobre et modeste avec sa caméra, fait un très gros travail sur les sons, les ambiances, la musique. Et qui parvient à distiller petit à petit et avec brio une ambiance de peur et d’angoisse. Le film est vénéneux, prenant, et ses images restent en tête pendant plusieurs heures. Dans le registre du polar noir, une vraie réussite ! 

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 14:44

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« Ca va être dur de faire ça en finesse » « Oublie la finesse ! »

 

Ca commence on ne peut plus normalement. Don, gueule patibulaire mais presque, condamné à la prison à vie, est transféré vers sa prison dans un bus aussi bien défendu qu’un distributeur de M&Ms. Avec deux voitures de courses, sa sœur et son complice le font échapper non sans faire réaliser au dit bus un quintuple salto arrière en se servant d’une des deux bagnoles comme tremplin. Heureusement, le reporter arrivé sur les lieux nous informe qu’aucune victime n’est à déplorer. Ouf. Tout ça avant le générique.


A partir de là, on se dit qu’on tient peut-être ce que l’on était venu chercher : un authentique nanar décérébré, plein de testostérone, de grosses bagnoles et d’une niveau abyssal d’idiotie. La première demi heure depuis Rio De Janeiro est un enchantement. Entre deux plans du Corcovado, le film vous apprend par exemple à voler des voitures depuis un train en marche dans le désert, à l’aide d’un chalumeau et d’une grosse paire de couilles. Mais le meilleur est à venir en la personne de l’agent fédéral qui débarque dans la cité brésilienne pour mettre la main sur les fugitifs . On sait depuis la semaine dernière qu’un commando américain a le pouvoir d’aller flinguer des gens à peu près partout sur la planète, avec les flics locaux qui leur déroulent le tapis rouge. S’appuyant sur cette jurisprudence Ben Laden, The Rock, ses 130 kilos de muscles et son improbable bouc en permanence trempé de sueur prennent donc un malin plaisir à traquer nos trois héros en tuant à peu près la moitié de la ville sur leur passage. Cette sensation d’assister à quelque chose d’unique est renforcée quand débarque Elsa Pataky (ex Mme Michael Youn) en tant que traductrice assermentée, pour participer au concours d’interprétation minimaliste lancé par Paul Walker qui prouve que l’on peut tenir un film de deux heures avec une seule expression faciale.

 

Du grand n’importe quoi donc, mais qui s’effiloche au fil de minutes pour ramener tout ce beau monde vers  un film de braquage presque banal, espèce d’Ocean’s Eleven du pauvre, avec un grand méchant et un commando où chacun a un rôle précis dans la longue préparation du casse. On en est à regretter franchement le début du film quand le réalisateur, manifestement fatigué de filmer des personnages parler et réfléchir, revient enfin à la raison dans la dernière demi-heure. Au programme : corps à corps de 250 kilos cumulés entre The Rock et Vin Disesel, abatage de murs du commissariat central de la ville, destruction de la plus grande partie de la flotte des voitures de l’état de Rio, prouesses au volant en couple (programme libre), morale positive sur l’amitié et la famille et vieilles feintes de l’ours que tout le monde comprend bien avant les flics. En somme, de quoi faire passer Michael Bay pour Claude Sautet. Et donner au film une filiation totalement incongrue avec Tex Avery ce qui pousse le spectateur vers un état de perplexité avancée.

On en ressort sûrement un peu plus bête que quand on y était entrés, mais si vous cherchez le film débile mais hautement euphorisant de ce début de période estivale, vous l’avez trouvé.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 12:07

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Le mâle américain castré, ses envies et ses complexes... en tous cas celles de Rick et Fred qui ne trouvent pas ce qu’ils espéraient dans leurs mariages, et qui exaspèrent leurs épouses respectives à force de reluquage systématique et d’envies refoulées. Celles-ci finissent par craquer et leur donnent une semaine hors mariage, avec la permission d’assouvir tous leurs désirs.


Sur un thème aussi propice à leur fameux humour grossier et scatologique, les frères Farrely déploient leur désormais habituelle artillerie lourde à base de gags au quintal et de blagues pipi-caca. Les fans ne seront pas déçus, il reste bien quelques scènes hautement dégoutantes et franchement barrées, avec la palme pour cet éternuement peu orthodoxe dans une chambre d’hôtel… et on ne parle même pas de cette merveilleuse scène d’onanisme dans une voiture. Du grand art maison, vraiment drôle, toujours en dessous de la ceinture, mais franchement efficace. Et quel plaisir de voir un film américain qui s’assume, à la fois dans la vulgarité et la nudité !

C’est donc assez marrant, mais ce qui frappe, c’est le réalisme de l’histoire et des problématiques, si ce n’est celui des situations, au moins celui des questions. Rien de plus familier donc, que de voir ces deux quadragénaires rêver de drague et de sexe léger, avant de se retrouver dépourvus comme deux ados boutonneux, lâches et perdus lorsqu’ils doivent affronter leurs fantasmes dans la vie réelle. C’est aussi cela qui est profondément drôle, et tout le talent comique des frères Farrely est de s’amuser d’un postulat de départ bien réel, pour les emmener vers des horizons dépravés et hautement embarrassants. Sans chercher à être moralisateurs ou sentencieux, les réalisateurs rappellent à tout le monde ce qu’est une bonne petite comédie réussie : un thème de société roulé dans la farine et détourné pour le plus grand bonheur de son spectateur.

 

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 11:53

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L’invasion Marvel continue. Après Hulk, Iron Man, et avant Captain America cet été, la maison de Comics place ses pions avant la réunion de toutes ses stars dans un même film : The Avengers. Pour cela, elle a mis en place un plan inédit de références croisées entre les films, destinée à préparer la grande réunion : c’est Iron Man qui apparaît dans Hulk, Thor dans Iron Man, etc…(voir aussi ici)

 

Et c’est donc au britannique et très shakespearien Kenneth Brannagh qu’il revient la lourde tâche de mettre en image de lancement de la série Thor. Merci du cadeau ! Comment  parvenir au XXIème siècle à filmer un guerrier viking se baladant dans l’Amérique contemporaine avec son marteau magique sans directement mettre son film dans la case ringard ? Branagh réussit à peu près à répondre à la question, en instillant une distance et un second degré bienvenus dès que le héros apparaît sur Terre, et ne prend pas spécialement au sérieux cette aventure faite de dieux vikings et de marteaux volants. Le héros lui-même fait preuve d’une légèreté et d’un humour qui fait beaucoup de bien au film dès que celui-ci s’aventure dans le désert du Nouveau-Mexique.

 

Mais pour tenir son scénario, le réalisateur se voit forcé de faire l’aller retour entre la Terre et le royaume d’Asgard. Et ces deux parties s’avèrent extrêmement déséquilibrées : si les scènes terrestres sont légères, agréables, bien éclairées et rythmées, elles souffrent d’une grande vacuité narrative : il ne se passe pas grand-chose, à l’image de l’incroyable sous-utilisation de Nathalie Portman dont le rôle n’a aucune consistance. Quant aux longues séquences à Asgard, c’est exactement le contraire : sur un scénario complexe et dense, les images sont absolument atroces, avec des effets spéciaux moyens, des décors numériques d‘une rare laideur, des costumes particulièrement kitchs et une 3D à la fois inutile et assez pénible. A force de marcher sur deux jambes boiteuses, le film laisse donc un sentiment mitigé, et il n’y a pas de scène forte ou marquante à laquelle on puisse se raccrocher. 


Reste donc les interprètes qui semblent vraiment y croire et qui parviennent parfois à nous faire oublier cette désastreuse direction artistique, en particulier Tom Hiddleston en Loki et Idris « Stringer Bell » Elba en Heimdall, des personnages plutôt bien écrits. Et puist un sympathique caméo du prochain personnage Marvel (Hawckeye) joué par l’excellent Jeremy Renner.  Devant tant de bonne volonté, on aurait vraiment envie d’aimer le film, moins antipathique qu’un Iron Man 2 et moins vide que un choc des titans. Mais on ne peut que s’énerver devant l’échec artistique patent d’une telle entreprise…

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 18:20

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Le crise économique et l’envol du capitalisme financier continue d’inspirer les cinéastes, dans des styles assez différents. Après l’effroyable tentative de comédie dramatique et sociale mise dans le mur par Cédric Klapish, voici une version plus légère, centrée sur le portrait de grand patron du CAC40. Un grand patron qui accepte le défi lancé par un documentariste que l’on ne peut pas accuser de complaisance : celui de se faire suivre dans sa vie de tous les jours, personnelle et professionnelle.


L’idée du documentaire est intéressante car elle aurait pu permettre de donner un air réaliste à l’ensemble. La vie d’un patron de cette envergure et les dérives people et économique qui en découlent sont un tel spectacle en soi que cela aurait probablement suffit pour faire un film formidable. Mais ce n’est pas la voie prise par le réalisateur qui préfère celle du burlesque et de la grosse caricature plutôt que chercher la chronique réaliste et grinçante. Le film sera donc un enchaînement de clichés attendus et surjoués, qui font parfois sourire mais que l’on prend comme un sketch et non comme une vision déformée de la réalité. Du nom du héros (Michel Ganiant) jusqu’à ses activités, ses méthodes et sa famille, tout est gros, lourd, souligné, excessif. Le choix de François Xavier Demaison conforte ce parti pris : on s’amuse un peu voir un guignol comme lui dans les chaussures d’un Jean Marie Messier mais l’on ne croit pas une seule seconde à son personnage de golden boy. Tout ceci est très dommage parce qu’on ne fait que regretter le film que cela aurait pu être si ce Michel Ganiant avait été plus fin, plus cynique, plus terrifiant.

 

Reste que l’ensemble n’est ni antipathique, ni déplaisant. Doté d’un bon rythme, de séquences animées marrantes et de dialogues sympas, le film se laisse tranquillement regarder, et accumule les clins d’œil aux affaires économiques et judicaires. Et puis il y a Laurent Laffite, seule touche de sérieux et de cynisme, qui réussit parfaitement son personnage de documentariste gaucho, et nous fait presque oublier son éprouvante performance des Petits Mouchoirs. Suffisant pour agréablement meubler cette petite chose inoffensive, mais la vraie comédie sur le CAC40 et les patrons requins reste à faire…

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